L’économie numérique en Tunisie, entre avancées et défis

En Tunisie, le secteur du numérique offre un gros potentiel en termes de compétitivité et de création d’emplois, surtout à l'aune de la pandémie de coronavirus. (AFP).
En Tunisie, le secteur du numérique offre un gros potentiel en termes de compétitivité et de création d’emplois, surtout à l'aune de la pandémie de coronavirus. (AFP).
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Publié le Vendredi 15 janvier 2021

L’économie numérique en Tunisie, entre avancées et défis

  • Le secteur du numérique offre un gros potentiel en termes de compétitivité et de création d’emplois à l’économie tunisienne
  • Le législateur a été sollicité afin d’accompagner la transition vers le numérique et construire un cadre favorable

TUNIS: En Tunisie, le secteur du numérique offre un gros potentiel en termes de compétitivité et de création d’emplois. Afin de mettre en place les infrastructures et l’écosystème nécessaires à son développement, l’État tunisien a conçu un plan sectoriel baptisé « Tunisie numérique 2020 ».

Parmi les objectifs, ambitieux, de ce plan :  placer la Tunisie dans le top 3 de la délocalisation et en tant que leader en délocalisation informatique dans la région MENA et faire du numérique et de l’innovation les moteurs d’une nouvelle croissance pour l’économie.

Un cadre juridique favorable

En vue de booster la transition vers le numérique et de construire un cadre favorable, c’est tout naturellement qu’il a été fait appel au législateur tunisien.

Le 2 avril 2018, avec la collaboration de toutes les parties  concernées, le « Startup Act » est voté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Selon les mots du ministère, cette loi vise surtout à créer un écosystème favorable à l’entrepreneuriat et à des investissements dans le numérique susceptibles de réaliser une forte valeur ajoutée et une compétitivité au niveau international et, partant, faire de la Tunisie une « startup nation ».

Afin d’atteindre ces objectifs, ladite loi s’est fondée sur quatre piliers fondamentaux et interdépendants, à savoir :

- L’institution d’un interlocuteur unique pour les startups ;

- La digitalisation des processus administratifs ;

- La simplification des procédures et le raccourcissement des délais et 4) l’attribution de certains privilèges spécifiques.

Travaillant sous la tutelle du ministère des TIC, un collège des startups, composé de représentants du secteur public, de membres de fonds d’investissement et d’experts reconnus, octroie un label « startup » à toute société qui remplit des critères aussi bien techniques que de fond.

Des motifs d’espoir

Selon un rapport de Smart Capital, l’opérateur national du Startup Act, qui retrace les indicateurs clés relatifs à l’activité du Startup Act durant la période s’étalant d’Avril 2019 à Avril 2020, un total de 416 start-up ont pu postuler pour l’obtention du label afin de bénéficier des avantages et incitations du Start Up Act. 248 d’entre elles ont obtenu ce label et 49 étaient en cours de labellisation ; soit un taux d’acceptation de 70%.

Pour Salma Baghdadi, directrice de l'écosystème chez Smart Capital, le projet Start Up Tunisia a opéré un changement dans les mentalités dans le mesure où il a « montré qu’il était possible de relever le défi, qu’il a installé de nouveaux usages relatifs au nouveau cadre légal en Tunisie, qu’il a déjà donné naissance à plus de 400 startups labellisées, qui peuvent profiter des avantages de ce nouveau dispositif, et dont les fondateurs sont aussi bien tunisiens qu’étrangers avec une grande présence de fondateurs issus de la diaspora tunisienne. » Elle rappelle que « sur le nombre de 1 000 startups à créer d’ici 2024, fixé comme objectif du projet, plus de 400 l’ont déjà été » ; ce qui constitue « un bon début » selon ses mots.

Quant aux défis auxquels le programme fait face, notamment sur le plan financier, elle affirme que le programme attend beaucoup du « lancement prochain du fonds des fonds ainsi que celui d’un programme d’appui aux startups et aux structures d’accompagnement en vue de l’appui à l’écosystème. » Ce dernier « constitue un ensemble d’éléments qui doivent aller de concert si l’on veut avancer de manière efficace et produire un impact significatif. », ajoute-t-elle.

Beaucoup reste à faire

Aujourd’hui, les attentes demeurent grandes d’autant plus que la pandémie de la Covid-19 semble pousser vers une plus grande numérisation. Selon une étude d’impact socio-économique sur le secteur privé, publiée le 26 novembre 2020 par l’Institut national de la statistique (INS), « Les entreprises ont augmenté leur utilisation des plateformes numériques principalement pour les tâches administratives (48,6%) et pour le travail à distance (43,2%). Les utilisations des TIC pour les moyens de paiements et les ventes ont augmenté respectivement de 19,5% et 10,1% en T2 (Trimestre 2, ndlr) à 26,3% et 23,1% en T3. »

Selon le ministère des Technologies de la communication et de l'économie numérique, les objectifs du Plan national stratégique étaient de classer la Tunisie n°1 en Afrique et n°4 dans le monde Arabe selon index NRI (Network Readiness Index), de créer 80 000 emplois à l’horizon 2020 puis 25 000 emplois par an.

Néanmoins, dans le rapport NRI 2020, la Tunisie est classée 10e parmi les pays arabes. Elle se classe 91e sur les 134 économies incluses. Selon les conclusions du rapport, la principale force de la Tunisie réside dans l’humain. La plus grande marge d'amélioration, quant à elle, concerne la gouvernance. 


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.