Mort de la petite Hyana: la mère et son compagnon devant les assises du Cher

Le centre hospitalier Jacques-Coeur de Bourges (Photo, AFP/Archives)
Le centre hospitalier Jacques-Coeur de Bourges (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Mort de la petite Hyana: la mère et son compagnon devant les assises du Cher

  • La mère de l'enfant et son compagnon encourent une peine de réclusion à perpétuité
  • Noémie Poman, âgée de 22 ans au moment des faits, est accusée de complicité de torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner

BOURGES: La cour d'assises du Cher jugera à partir de lundi, et jusqu'au 27 janvier, les proches de la petite Hyana, décédée à six ans en janvier 2018 des suites de mauvais traitements.  

Au total, les jurés devront se prononcer sur la culpabilité de cinq accusés, tous de la famille de la fillette, impliqués à des degrés divers dans son décès. La mère de l'enfant et son compagnon encourent une peine de réclusion à perpétuité.  

Il y a d'abord le conjoint, Hamza Boussalmi, âgé de 24 ans au moment des faits. Après avoir passé la majeure partie de sa vie d'adulte en détention, il est accusé d'avoir porté le coup fatal le 29 décembre 2017 et d'avoir multiplié les coups, morsures et autres mauvais traitement sur l'enfant.   

« Mon client conteste une grande partie des faits. Il conteste la plupart des blessures les plus importantes », assure son conseil, Me Georges Parastatis.  

« Tout mettre sur le dos de mon client serait vraiment injuste », estime l'avocat parisien, pointant le rôle de la mère.  

Cette dernière, Noémie Poman, âgée de 22 ans au moment des faits, est accusée de complicité de torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner.   

Il lui est notamment reproché de n'avoir rien fait pour protéger sa fille. La justice l'accuse même d'avoir tenté de masquer les coups reçus par l'enfant en la déscolarisant et en mettant en échec les mesures de placement judiciaire, décidées trois mois avant les coups fatals.   

« Ni les services sociaux ni les services de police n'étaient parvenus à retrouver l'enfant, sa mère ayant manifestement fait tout son possible pour s'y soustraire », avait expliqué le procureur de la République de Bourges Joël Garrigue au moment de l'enquête.  

La jeune femme expliquera avoir agi notamment pour protéger son compagnon, déjà condamné par la justice pour des vols avec violence, et aussi par crainte de représailles. Au moment du drame, le petit frère de la victime, avait, lui, déjà été confié aux services du conseil départemental du Cher.   

L'avocate de la mère, Me Delphine Debord-Guy, espère que le procès rétablira le rôle de sa cliente, en abandonnant l'accusation de complicité, pour les seules qualifications de non-dénonciation de mauvais traitements et non-assistance à personne en danger.  

« Je peux comprendre que l'on puisse vilipender une femme qui n'a pas protégé son enfant, mais ça, c'est la morale, l'opinion publique, et ça s'arrête aux portes du palais de justice », estime Me Debord-Guy.  

« Elle n'a jamais été complice. Elle n'a jamais participé aux mauvais traitements. Elle aimait son enfant », insiste l'avocate, évoquant « une jeune femme fragile qui manque (...) d'autonomie, très immature » et « sous l'emprise d'un concubin violent ».   

Fausse identité et fuite  

L'affaire avait éclaté au terme d'un ultime mensonge, le 30 décembre 2017, lorsque la fillette, dans le coma, avait été déposée à l'hôpital de Bourges.  

L'enfant, « qui présentait de multiples ecchymoses, ainsi que des traces de morsure, de brûlures et un hématome sous-dural compressif », décèdera une quinzaine de jours plus tard, après avoir été transférée à l'hôpital de Tours.  

Lors de son admission aux urgences, la mère s'était présentée sous un faux nom, avant de prendre la fuite avec son compagnon. Une cavale de courte durée, puisqu'ils avaient été interpellés quelques jours plus tard à Toulouse.  

La mère et la sœur du compagnon, qui accompagnaient Noémie Poman à l'hôpital, sont, elles, accusées de non-dénonciation de mauvais traitement sur mineur de quinze ans. L'un des frères est en outre accusé de non-assistance à personne en danger.  

Plusieurs associations de protection de l'enfance se sont constituées parties civiles, dont La Voix de l'enfant.   

« Il y a eu une ordonnance de placement, mais elle n'a jamais pu être exécutée. L'enjeu de ce procès, c'est de comprendre comment on pourrait pallier certaines défaillances des services judiciaires et sociaux », estime l'avocate de l'association, Me Diane Massenet. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.