AL-MUKALLA: De virulents combats dans la province de Hodeidah, à l'ouest du Yémen, ont fait des dizaines de morts dans les rangs des combattants et parmi les civils au cours des cinq derniers jours, selon les responsables locaux, un rapport étayé par les médias et des habitants.
D’intenses affrontements ont éclaté entre les forces réglementaires et les Houthis, soutenus par l'Iran, à Hodeidah et dans deux autres districts de la province.
Les forces conjointes, les trois unités militaires principales postées le long de la côte ouest du pays, ont déclaré dans un communiqué que près de 95 Houthis, dont des chefs sur le terrain, ont été tués et blessés dans les combats.
Le gouvernement yéménite a récemment mis en garde contre l'effondrement de l’Accord de Stockholm en raison de la hausse des opérations de la milice.
Les deux commandants sur le terrain Abou Taha Al-Mortadha et Abdel Wahan Mohammed, d’allégeance houthie, ainsi que des dizaines de rebelles, ont été tués. Leurs corps sont toujours éparpillés à travers les champs de bataille des districts de Durihimi et Hays, indiquent les forces conjointes.
Au moins 12 soldats au sein des forces de l’ordre ont aussi perdu la vie.
Les Houthis ont avancé la semaine dernière, sous les tirs d'artillerie lourde, de chars et de mortiers, vers les zones sous contrôle gouvernemental à Hays et Durihimi. L’offensive a provoqué des affrontements féroces qui n’ont pris fin que lorsque les loyalistes les ont forcé à se replier.
Ils ont finalement lancé une offensive soutenue contre les forces réglementaires samedi et dimanche, avec des drones chargés d'explosifs et de l’artillerie lourde, mais les pertes infligées à leurs effectifs les ont obligés à rebrousser chemin, d’après commandants de l'armée.
Une vieille femme a été tuée et plusieurs autres blessées, indiquent les médias officiels et une organisation humanitaire.
L’ONGI médicale Médecins Sans Frontières (MSF) a mis ses hôpitaux en état d’alerte, en prévision du pic d’admissions prévu.
En Bref
L’Association des mères de personnes enlevées, une organisation yéménite de défense des droits de la femme, accuse les Houthis d’avoir kidnappé 95 civils, dont 13 enfants, lors de leur dernière incursion musclée contre Haima, un village au nord-est de Ta'izz.
«Les combats se sont intensifiés le long du front au sud de Hodeidah au Yémen. L'équipe de MSF à l'hôpital de traumatologie de Mocha a modifié ses opérations face à l’afflux de blessés. Nous sommes extrêmement inquiets pour les civils qui habitent à proximité des lignes de démarcation», a déclaré l’organisme dans un communiqué, réitérant son appel aux factions belligérantes d’épargner les civils. Notre équipe a prodigué des soins en 2020 à un grand nombre de civils en provenance de cette ligne. Les civils ne doivent pas être ciblés ou blessés dans le conflit».
Mocha, l'hôpital chirurgical de MSF sur la Mer Rouge, a accueilli dix-sept civils blessés au cours des dernière 72 heures, a annoncé l'organisation lundi.
Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a averti que la trêve négociée lors de l’Accord de Stockholm pourrait prendre fin, à moins que les offensives ne s’arrêtent.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmad Awadh ben Moubarak, a déclaré lundi à Arab News qu'une escalade militaire des Houthis aurait des «effets négatifs» sur l'Accord de Stockholm. Il ajoute que les Houthis, «pions iraniens,(…) prouvent leur manque de sérieux au sujet de la paix. Ils nous envoient des messages funestes qui s’ajoutent au bombardement meurtrier de l'aéroport. Ceci confirme nos propos, maintes fois répétés : cette milice ne s’intéresse pas à la paix, et c’est Téhéran décide pour elle».
Awadh rappelle que les Houthis ont tué un officier, attaqué les forces de l’ordre, entravé la distribution de l'aide humanitaire et lancé des attentats à la bombe en mer Rouge, sous le nez de la mission de l'ONU en observation à Hodeidah.
En vertu de l’Accord conclu en Suède, le gouvernement yéménite a reporté une offensive militaire contre de Hodeidah en échange d’un retrait des Houthis des ports de la ville. La milice s’est aussi engagée à mettre fin au dépôt de revenus à la banque centrale de Hodeidah.
Les deux parties ont convenu de conclure une trêve chapeautée par les observateurs de l'ONU.
Mais des groupes humanitaires locaux ont déclaré que plus de 500 civils ont été tués à Hodeidah par les bombardements des Houthis et les mines terrestres depuis la fin de 2018. La semaine dernière, le premier ministre Maeen Abdul Malik Saeed a affirmé lors d’un entretien avec la presse étrangère qu'il «regrette» la fin de l'offensive à Hodeidah, et qui était sur le point de mettre la ville sous le contrôle du gouvernement «dans un délai de cinq jours».
L’Association des mères de personnes enlevées, une organisation yéménite de défense des droits de la femme, accuse les Houthis d’avoir kidnappé 95 civils, dont 13 enfants, lors de leur dernière incursion musclée contre Haima, un village au nord-est de Ta'izz.
L'organisation a organisé dimanche un sit-in restreint dans la ville méridionale de Ta'izz pour protester contre les raids «systématiques» des Houthis à Haima et l'enlèvement de dizaines de civils.
«Nous tenons la milice des Houthis responsable de la vie et de la sécurité des personnes et des enfants enlevés», lit-on sur une affiche vue par Arab News.
Le colonel Abdul Basit Al-Baher, porte-parole de l'armée yéménite dans la ville de Ta'izz, a récemment déclaré à Arab News que les terroristes ont tué douze civils, blessé trente autres et attaqué 63 maisons lors d'une incursion pour lancée pour réprimer une rébellion locale.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com







