Twitter fait face à des difficultés avec la nouvelle loi turque sur les médias sociaux

Cette photo d’archives prise le 26 octobre 2020 montre le logo du réseau social américain Twitter affiché sur l'écran d'un smartphone et d'une tablette, à Toulouse, dans le sud de la France (Photo, AFP)
Cette photo d’archives prise le 26 octobre 2020 montre le logo du réseau social américain Twitter affiché sur l'écran d'un smartphone et d'une tablette, à Toulouse, dans le sud de la France (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Twitter fait face à des difficultés avec la nouvelle loi turque sur les médias sociaux

  • Ces derniers mois, YouTube, Twitter et Facebook ont été condamnés à des amendes pour ne pas avoir respecté la nouvelle loi
  • Cette interdiction commerciale et la réduction potentielle de la bande passante affecteront la liberté d'expression et la liberté de commerce d’une grande partie de la population

ANKARA: En Turquie, l’interdiction de faire de la publicité pour les plates-formes de médias sociaux qui comptent plus d'un million d'utilisateurs quotidiens et qui n'ont pas réussi à établir un bureau de représentation local dans le pays est entrée en vigueur mardi. 

Depuis le 19 janvier, personne n’est autorisé à faire de la publicité sur Twitter, sur son application de diffusion en direct Periscope et sur son application de partage d'images Pinterest, ce qui entraîne une perte de revenus substantielle pour ces plates-formes. 

Leur bande passante sera également réduite de moitié en avril et de 90 % en mai, ce qui conduira finalement à en bloquer totalement l'accès. 

Lundi, Facebook a annoncé qu'il nommerait un représentant local en Turquie, conformément à la loi, mais qu’il retirerait ce représentant si ce dernier était confronté à des pressions politiques. Cette loi draconienne sur les médias sociaux est perçue comme un puissant instrument de censure de l'État. 

De son côté, YouTube a décidé, le mois dernier, de respecter la nouvelle loi qui donne aux autorités turques la possibilité de supprimer du contenu jugé «sensible» des plates-formes de médias sociaux plutôt que d'en bloquer l'accès. 

Ces derniers mois, YouTube, Twitter et Facebook ont été condamnés à des amendes pour ne pas avoir respecté la nouvelle loi. 

«Les annonceurs utilisaient peu la publicité sur Twitter. Mais pour les ONG et les partis politiques, c’était un outil efficace de communication», explique à Arab News Sarphan Uzunoglu, un expert en communication numérique de l'université Bilgi d'Istanbul. 

Pour M. Uzunoglu, ce sont surtout les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux qui seront affectés par cette nouvelle situation lors de la campagne, plutôt que les acteurs classiques du marché. 

Le gouvernement turc considère les plates-formes de médias sociaux étrangères qui contournent le contrôle local comme un exemple de «fascisme numérique». 

Avec cette nouvelle loi, les utilisateurs risquent d’être arrêtés de façon arbitraire et d’être poursuivis pour leur publication en ligne, car leurs données privées peuvent être transmises aux autorités turques sur demande. 

Les défenseurs des droits ont demandé à toutes les entreprises internationales de médias sociaux qui ont établi un bureau de représentation local en Turquie d’expliquer à leurs utilisateurs comment leur droit à la liberté d'expression sera garanti. 

«La part de Twitter sur le marché publicitaire est limitée par rapport à d’autres plates-formes en conformité avec la nouvelle loi», poursuit M. Uzunoglu. 

«Cependant, Twitter est la plate-forme la plus politique d’entre elles, et elle est très utilisée par les journalistes régulièrement opprimés par le gouvernement. Twitter est un lieu de lutte. Leur décision de résister pour le moment est très importante», ajoute-t-il. 

En Turquie, où les médias grand public sont presque entièrement détenus par des conglomérats progouvernementaux, les plates-formes de médias sociaux sont devenues une source d'informations pour les citoyens, qui partagent également leurs points de vue sur les questions politiques. 

Selon la dernière enquête Dimensions of Polarization in Turkey 2020 Survey, menée par le German Marshall Fund des États-Unis et l'université Bilgi d'Istanbul, les portails d’actualités en ligne (57 %), ainsi que Facebook et Twitter (36 %), sont devenus les principales sources d’informations pour les Turcs.  

«Cette loi et son application avec ses amendes et ses interdictions sont problématiques», explique Kemal Kumkumoglu, un avocat spécialisé dans les technologies numériques, à Arab News. 

«Tout d'abord, cette loi n’a pas un objectif démocratique ni ne prévoit des mesures proportionnées. Par exemple, la disposition qui permet de supprimer le contenu des utilisateurs peut être considérée comme un outil orwellien, car elle donne au gouvernement la possibilité de créer un environnement numérique exempt de discussions ou de critiques sur les institutions ou les acteurs gouvernementaux», poursuit-il. 

Pour M. Kumkumoglu, même s’il est légitime pour le gouvernement d’imposer aux plates-formes de médias sociaux la nomination de représentants locaux pour pouvoir appliquer la loi et la fiscalité, la voie suivie met en danger les droits fondamentaux des citoyens. 

«Cette interdiction commerciale et la réduction potentielle de la bande passante affecteront la liberté d'expression et la liberté de commerce d’une grande partie de la population qui bénéficie de ces droits essentiellement via ces plates-formes», explique-t-il. 

Dans son rapport de transparence publié en janvier, Twitter classe la Turquie en tête des pays pour, entre autres, les ordonnances judiciaires de comptes et tweets à fermer ou à suspendre. 

Pour Kemal Kumkumoglu, «la loi et sa mise en œuvre progressive sur les plates-formes de médias sociaux est une arme à double tranchant».  

«Il est vrai que les citoyens ne doivent pas être laissés seuls face aux problèmes numériques qu'ils rencontrent. Cependant, pousser les citoyens vers des plates-formes de médias sociaux soumises à une pression constante d'amendes énormes n'est pas la solution. L'état de droit exige de traiter ces problèmes avec une approche systématique et démocratique, ce qui n'est malheureusement pas le cas en Turquie.» 

Concernant les tweets suspendus par Twitter, la Turquie est toujours en tête de liste avec 12 135 tweets sur 28 542 tweets suspendus en 2020. Cela signifie que près de 42 % des tweets suspendus dans le monde par Twitter provenaient de la Turquie l'année dernière. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.