Violences domestiques: Les femmes turques en colère suite à un possible retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul

Deux femmes discutent sur les rives du Bosphore, en Instabul, le 3 août 2020. (AFP)
Deux femmes discutent sur les rives du Bosphore, en Instabul, le 3 août 2020. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 août 2020

Violences domestiques: Les femmes turques en colère suite à un possible retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul

  • Des discussions clés sur le retrait de la Convention d'Istanbul ont été ajournées en raison des protestations des femmes dans le pays
  • Selon des chiffres récents, 155 femmes turques ont été assassinées au cours des sept premiers mois de l'année

ANKARA: Des manifestations de femmes dimanche dans les villes turques – et l’annonce de nouvelles protestations – ont fait  temporairement reculer le gouvernement turc. Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir devait discuter ce mercredi d'un possible retrait de la convention d’Istanbul, qui vise à mieux protéger les femmes de la violence domestique. Il a finalement repoussé sa réunion au 13 août sous la pression.

La Turquie a pourtant été le fer de lance de la rédaction de la Convention d’Istanbul, et le premier à ratifier ce mécanisme européen, qui fêtera dans quelques jours son sixième anniversaire. Ce sont les ultraconservateurs et des tendances traditionnelles au sein du gouvernement qui poussent pour un retrait du texte.

Plusieurs milliers de femmes ont manifesté mercredi à travers la Turquie pour demander au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan de ne pas se retirer du traité.

A Istanbul, elles étaient plusieurs centaines à s'être rassemblées en brandissant des pancartes proclamant que « les femmes ne pardonneront aucune violence », ou d'autres sur lesquelles étaient inscrits les noms de femmes tuées par des hommes, selon des correspondants de l'AFP.

D'autres rassemblements ont eu lieu dans les principales villes du pays, comme Ankara et Izmir, où une dizaine de manifestantes ont été interpellées par la police, selon l'association Femmes solidaires NAR.

Les groupes de femmes qui manifestent contre le retrait de la Turquie de la convention dénoncent une attaque contre leurs droits et une menace pour leur sécurité. De manière inattendue, Kadem, une ONG de femmes dont la vice-présidente est Sumeyye Erdogan, fille du président Recep Tayyip Erdogan - a récemment apporté son plein soutien à la convention.

« A un moment où les meurtres de femmes continent d’augmenter en Turquie, il n’est pas rationnel de se retirer de cette convention », a déclaré l’ONG dans un communiqué. Selon des chiffres récents, 155 femmes turques ont été assassinées au cours des sept premiers mois de l'année. En juillet, 32 femmes ont été assassinées, et deux autres ont été tuées pendant l'Aïd Al-Adha. Plus de 470 femmes ont été tuées l’année dernière, les défenseurs des droits des femmes affirmant qu’elles étaient « chassées comme des oiseaux. »

Les détracteurs de la convention affirment qu'elle menace l'intégrité financière et morale des familles en autonomisant les femmes légalement, socialement et économiquement. Le ministre de la Famille, du Travail et des Services sociaux, Zumrut Selcuk, a gardé le silence malgré la montée de la violence contre les femmes.

Les groupes de femmes dénoncent la libération de nombreux agresseurs sans punitions appropriées, et écopant de peine de prison réduites « parce que les hommes portent des cravates et des costumes lors de leurs comparutions devant le tribunal. »

La Convention d’Istanbul a été enclenchée suite à une affaire à la Cour européenne des droits de l’homme de 2009 qui avait souligné l’incapacité des autorités turques à protéger une femme turque et sa mère contre la violence domestique de son mari, entraînant le meurtre de la mère.

Duygu Koksal, un avocat spécialisé dans les droits de l’homme, a déclaré que le traité était « l’un des principaux outils contre la passivité judiciaire discriminatoire dans la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes ». Malgré les lois visant à protéger la famille et à prévenir la violence à l'égard des femmes, les mentalités doivent être constamment remises en question, a-t-elle déclaré. « Le gouvernement devrait faire preuve d'une forte volonté politique, refuser de prendre du recul et empêcher tout retour en arrière. »

Ces dernières semaines, des femmes turques ont publié des photos symboliques en noir et blanc sur les réseaux sociaux pour soutenir la convention et montrer qu'elles pourraient être les prochaines à être assassinées. La campagne, appelée « Challenge Accepted », a attiré le soutien de célébrités telles que Demi Moore, Christina Aguilera et Jessica Biel.

Melek Onder, porte-parole de la plateforme de revendication We Will Stop Femicide, a affirmé qu'un choix clair devait être fait entre « soutenir le droit des femmes à vivre décemment ou fermer les yeux sur leur meurtre brutal. »

Elle a déclaré à Arab News que « l’isolement dû à l'épidémie de coronavirus a eu pour conséquence d’augmenter les violences contre les femmes. Environ 30 femmes sont tuées chaque mois, parce que des hommes ont été encouragés à tuer des femmes dans les tenir responsables. »

Melek Onder rejette toute solution provisoire. « Vous  mettez la convention en œuvre ou vous vous en retirez. Il n'y a pas d'autre option, il n'y a rien à négocier. L’existence de cette convention ne résout pas tous les problèmes. C’est simplement une garantie pour prendre des mesures de protection contre la violence et la criminalité  », a-t-elle ajouté.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".