Appel urgent de l'envoyé spécial des Nations unies en faveur de la paix en Syrie

Des enfants syriens déplacés dans le pays avancent dans la boue à proximité de tentes, dans la campagne d'Alep, au nord de la Syrie, le 20 janvier 2021. (REUTERS/Mahmoud Hassano)
Des enfants syriens déplacés dans le pays avancent dans la boue à proximité de tentes, dans la campagne d'Alep, au nord de la Syrie, le 20 janvier 2021. (REUTERS/Mahmoud Hassano)
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

Appel urgent de l'envoyé spécial des Nations unies en faveur de la paix en Syrie

  • M. Geir Pedersen appelle à une diplomatie internationale plus sérieuse et à une attention accrue sur les progrès de l'élaboration de la nouvelle constitution
  • La cinquième session de l'organe restreint de la Commission constitutionnelle syrienne débute lundi à Genève

NEW YORK : L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a lancé vendredi un appel à une diplomatie internationale « plus sérieuse et plus coopérative » qui s'inscrirait dans le cadre des efforts politiques visant à améliorer la vie du peuple syrien et à développer une vision pour l'avenir du pays.

S'exprimant à la veille de la cinquième session de l'organe restreint de la Commission constitutionnelle syrienne, prévue lundi à Genève, il a également exhorté les membres de la Commission à concentrer  leurs efforts et à collaborer plus efficacement afin d'accélérer la réforme constitutionnelle.

M. Pedersen a dit espérer qu'un engagement international indispensable dans le processus de paix soit désormais possible.

« En dépit des divergences, les principaux États continuent de réaffirmer leur engagement à respecter la résolution 2254 », a-t-il ajouté, faisant référence à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui a été adoptée en 2015 et qui exige un cessez-le-feu et un règlement politique du conflit en Syrie.

M. Pedersen, qui a présenté les derniers développements au Conseil de sécurité cette semaine, a rappelé que cinq armées étrangères étaient actives en Syrie et que « la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie (ont été) bafouées pendant plusieurs années ».

Même si le cessez-le-feu conclu entre la Russie et la Turquie dans le nord-ouest du pays a abouti à une désescalade des hostilités, M. Pedersen a averti que ce calme relatif demeure fragile.

Geir Pedersen, envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie. (AP Photo/Kathy Willens, Dossier)

Geir Pedersen, envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie. (AP Photo/Kathy Willens, Dossier)

« On ne saurait prétendre que les solutions sont uniquement entre les mains des Syriens », a-t-il déclaré. Une coopération internationale (et) un véritable échange de points de vue (entre toutes les parties) sont indispensables.

« En l'absence d'une telle volonté politique, il serait énormément difficile de faire avancer ce processus... si vous confiez cette tâche aux seules Nations unies, il sera impossible d'y parvenir ».

Ce lundi, le premier point à l'ordre du jour concerne les principes fondamentaux de la constitution syrienne. M. Pedersen a indiqué qu'il avait été régulièrement en contact avec les deux co-présidents de la Commission constitutionnelle, et qu'il avait également tenu des discussions intensives avec le groupe du « tiers moyen » de la société civile, qui regroupe des militants et des experts de la société civile et d'autres personnalités indépendantes de Syrie et d'ailleurs.

Il a constaté, au cours de l'année écoulée, qu'il était possible de trouver un terrain d'entente. « Aucun acteur ou groupe d'acteurs ne peut imposer à lui seul sa volonté à la Syrie ou régler seul le conflit - ils doivent travailler de concert », a-t-il ajouté.

Le moment est venu pour les coprésidents de la Commission constitutionnelle d'organiser et de concentrer leurs efforts en établissant « des méthodes de travail plus efficaces et plus concrètes », a déclaré M. Pedersen. Ainsi, ils pourront passer de la phase de préparation des réformes constitutionnelles à l’élaboration effective, et adopter des programmes et des sujets de discussion bien définis qui seront examinés lors des prochaines réunions.

« Il faut de toute urgence faire avancer ce processus », a-t-il ajouté.

M. Pedersen a salué les efforts des groupes de la société civile et de « tous les Syriens qui œuvrent pour améliorer la situation sur le terrain et soutenir un processus politique », et a notamment souligné le rôle important que jouent les femmes. En effet, il s'est montré particulièrement réceptif à solliciter la contribution du Conseil consultatif des femmes.

« Il est primordial pour nous tous de veiller à ce que les femmes de Syrie participent à part entière au processus politique », a-t-il déclaré. « (La promotion) de leurs droits constitutionnels fondamentaux est essentielle pour moi ».

En réponse à une question sur l'échange de prisonniers à une grande échelle, M. Pedersen a expliqué que, même si ce sujet n'est pas inscrit à l'ordre du jour des discussions de Genève cette semaine, il fait néanmoins partie de son propre programme. La stagnation observée jusqu'à présent sur ce dossier est décevante, ce qui montre « que nous devrions redoubler d'efforts dans ce domaine », a-t-il ajouté.

« Ce dossier concerne en effet presque toutes les familles syriennes, et il doit être abordé.  (J'ai) sollicité davantage d'informations au sujet des disparus. (Nous) demandons que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les malades soient libérés le plus tôt possible, et je pense que (rien) ne doit empêcher cela ».

Les membres de l’organe restreint de la Commission constitutionnelle syrienne sont attendus à Genève samedi, et M. Pedersen consultera les co-présidents durant le week-end, à la veille des discussions principales prévues lundi.

Interrogé sur ses attentes quant à la réussite du dernier tour de négociations, M. Pedersen a déclaré que « La question n'est vraiment pas là, mais plutôt de savoir s'il représentera une victoire pour le peuple syrien et s'il répondra à ses aspirations ».

« J'espère que la Commission constitutionnelle,  correctement gérée, pourrait instaurer un climat de confiance et faciliter le lancement d'un processus politique plus étendu ».

« Cependant, la Commission ne peut pas travailler seule... il faut une volonté politique de la part des différents partis pour pouvoir avancer ».

Il a ajouté que « la Commission ne constitue qu'un des nombreux aspects de la crise syrienne et  ne pourra pas à elle seule la résoudre. Si nous souhaitons constater des évolutions sur le terrain, d'autres facteurs doivent être discutés ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Qatar révèle que le Hamas a accepté une trêve « quasi identique » à celle approuvée par Israël

Le porte-parole de la Commission a qualifié la situation de "moment humanitaire déterminant" et a averti que l'absence d'accord pourrait aggraver la crise. (FILE/AFP)
Le porte-parole de la Commission a qualifié la situation de "moment humanitaire déterminant" et a averti que l'absence d'accord pourrait aggraver la crise. (FILE/AFP)
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  • Doha a déclaré mardi que la proposition de cessez-le-feu à Gaza était « presque identique » à une version précédemment acceptée par Israël
  • Les médiateurs attendent une réponse officielle d'Israël, au lendemain du signal positif envoyé par le Hamas en faveur d’une reprise des négociations

DUBAÏ : Le médiateur qatari a indiqué mardi qu’une proposition de cessez-le-feu à Gaza, soutenue par le Hamas, était « presque identique » à une version antérieurement approuvée par Israël, tout en mettant en garde contre tout excès d’optimisme sur une percée imminente.

Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a déclaré à la presse à Doha que le Hamas avait donné une réponse « très positive » au dernier projet.

« C’était réellement presque identique à ce que la partie israélienne avait déjà accepté », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse retransmise en direct mardi.

Cependant, Al-Ansari a précisé qu’Israël n’avait pas encore répondu, tout en espérant une réaction rapide et favorable.

Interrogé sur d’éventuelles différences avec une proposition antérieure présentée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, Al-Ansari a refusé d’entrer dans les détails, invoquant la sensibilité des négociations en cours.

« Ce qui importe ici, c’est de parvenir à un accord acceptable par les deux parties, tant sur le fond que sur la forme. Et c’est ce à quoi nous travaillons ces derniers jours », a-t-il déclaré.

Le porte-parole a décrit la situation comme « un moment humanitaire crucial », avertissant que l’échec de la proposition pourrait aggraver la crise.

« Si cette proposition échoue, la crise s’aggravera, et c’est pourquoi le Qatar, en coopération avec l’Égypte et d’autres acteurs internationaux, dont les États-Unis, fait tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à un cessez-le-feu », a-t-il souligné.

Par ailleurs, un haut responsable israélien a déclaré mardi que son gouvernement restait ferme sur l’exigence de libération de tous les otages dans tout accord futur de cessez-le-feu à Gaza.

Les médiateurs attendent désormais une réponse officielle d’Israël au plan.

Les deux parties ennemies ont mené des négociations indirectes et intermittentes depuis le début du conflit, menant à deux brèves trêves au cours desquelles des otages israéliens ont été échangés contre des prisonniers palestiniens. Mais ces efforts n’ont pas permis d’instaurer une trêve durable.

Le Qatar et l’Égypte, avec le soutien des États-Unis, assurent la médiation dans ces navettes diplomatiques répétées.

Lundi, l’Égypte a indiqué que, avec le Qatar, elle avait transmis la nouvelle proposition à Israël, ajoutant que « la balle est désormais dans son camp ».

Avec AFP

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ONU fustige le comportement d'un ministre israélien envers un leader palestinien prisonnier

Ces images vidéo montrant le ministre israélien de la Sécurité nationale "réprimander et narguer le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi en face-à-face dans une prison israélienne sont inacceptables", a dénoncé le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme Thameen Al-Kheetan, dans un point de presse à Genève. (AFP)
Ces images vidéo montrant le ministre israélien de la Sécurité nationale "réprimander et narguer le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi en face-à-face dans une prison israélienne sont inacceptables", a dénoncé le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme Thameen Al-Kheetan, dans un point de presse à Genève. (AFP)
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  • Le droit international exige que toutes les personnes détenues soient traitées avec humanité, dignité, et que leurs droits humains soient respectés et protégés
  • "Un tel comportement de la part du ministre responsable du service pénitentiaire peut inciter à la violence contre les détenus palestiniens, favorisant des violations des droits humains" dans les centres de détention, a mis en garde M. Kheetan

GENEVE: L'ONU a jugé "inacceptable" mardi le comportement du ministre israélien d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, qui a diffusé une vidéo où il prend à partie dans sa cellule, Marwan Barghouthi, un leader palestinien emprisonné depuis 2002.

Ces images vidéo montrant le ministre israélien de la Sécurité nationale "réprimander et narguer le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi en face-à-face dans une prison israélienne sont inacceptables", a dénoncé le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme Thameen Al-Kheetan, dans un point de presse à Genève.

"Le comportement du ministre et la publication de ces images constituent une atteinte à la dignité" de M. Barghouthi, a-t-il ajouté.

Le droit international exige que toutes les personnes détenues soient traitées avec humanité, dignité, et que leurs droits humains soient respectés et protégés.

"Un tel comportement de la part du ministre responsable du service pénitentiaire peut inciter à la violence contre les détenus palestiniens, favorisant des violations des droits humains" dans les centres de détention, a mis en garde M. Kheetan.

"Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque fait du mal au peuple d'Israël, quiconque tue des enfants, quiconque tue des femmes (...) nous l'effacerons", lance en hébreu le ministre sur la vidéo diffusée sur X.

"Je lis que divers +hauts responsables+ de l'Autorité (palestinienne) n'ont pas tellement aimé ce que j'ai dit au terroriste en chef Marwan Barghouthi, que son nom soit effacé. Alors je vais le répéter encore et encore sans m'excuser: quiconque s'en prend au peuple d'Israël, quiconque tue nos enfants, quiconque tue nos femmes, nous l'effacerons. Avec l'aide de Dieu", a ajouté M. Ben Gvir, en commentaire à la vidéo.

M. Barghouthi, ancien cadre du Fatah qui défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien, est emprisonné depuis 2002 par Israël. Il est régulièrement cité comme un possible successeur au président palestinien, Mahmoud Abbas, malgré sa détention.

Surnommé "le Mandela palestinien" par ses partisans, cette figure emblématique de la cause palestinienne a été condamné à la perpétuité pour meurtres pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la deuxième Intifada ("soulèvement" en arabe).

 


L'envoyé américain soutient la politique libanaise de désarmement progressif du Hezbollah

L'envoyé américain Tom Barrack s'adresse à la presse après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, lundi 18 août 2025. (AP Photo)
L'envoyé américain Tom Barrack s'adresse à la presse après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, lundi 18 août 2025. (AP Photo)
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  • Tom Barrack rencontre des responsables libanais, dont le président Joseph Aoun, et demande à Israël d'honorer ses engagements dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu
  • Il qualifie d'excellents les entretiens d'une heure avec M. Aoun et espère voir des progrès au cours des prochaines semaines

BEYROUTH : L'envoyé américain Tom Barrack a appelé lundi Israël à respecter ses engagements au titre de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre avec le Hezbollah, après que le gouvernement libanais a lancé un processus de désarmement du groupe.

Lors d'une visite à Beyrouth, M. Barrack a affirmé l'engagement du Liban en faveur d'une "politique progressive" pour la mise en œuvre du plan de désarmement du Hezbollah.

Après une série de réunions avec des responsables libanais, M. Barrack a déclaré au Hezbollah et à l'Iran : "Le Hezbollah fait partie intégrante de l'économie libanaise : "Le Hezbollah fait partie de la secte chiite et doit comprendre quelle option est meilleure que celle qui est actuellement disponible.

"L'étape suivante consiste à travailler avec le gouvernement pour clarifier ce que cela signifie, comment nous pouvons restaurer la prospérité, qui investira dans ce projet, qui y participera et comment nous pouvons amener Israël et l'Iran à coopérer.

"En fin de compte, l'Iran reste notre voisin et chacun doit jouer un rôle dans cette affaire. Il doit y avoir une coopération, pas d'hostilité ni de confrontation".

Le 7 août, le gouvernement libanais a annoncé qu'il placerait toutes les armes présentes au Liban sous le contrôle de l'État dans un délai précis. Il a demandé à l'armée d'élaborer un plan de désarmement du Hezbollah dans les zones situées au sud du fleuve Litani et de le soumettre au cabinet début septembre, la mise en œuvre devant commencer d'ici la fin de l'année.

Cela a déclenché une crise politique au sein du Hezbollah, qui a catégoriquement rejeté le plan. Le secrétaire général du groupe, Naim Qassem, a déclaré : "Nous ne renoncerons pas à une seule arme".

Le Hezbollah a posé un certain nombre de conditions avant d'entamer des négociations sur ses armes, notamment la fin des hostilités israéliennes et des assassinats de ses membres, ainsi que le retrait des forces israéliennes des zones occupées au Sud-Liban.

M. Barrack et son homologue américain Morgan Ortagus ont d'abord rencontré le président Joseph Aoun. Le bureau du président a déclaré qu'il avait "demandé à son invité s'il avait reçu une réponse israélienne à la proposition américaine et aux remarques du Liban à ce sujet".

M. Barrack a déclaré que "les Israéliens n'avaient pas encore répondu" et que "les Etats-Unis n'avaient pas non plus reçu de réponse de la partie syrienne concernant les frontières orientale et septentrionale, comme indiqué dans la proposition américaine".

Une source du palais présidentiel a déclaré à Arab News que M. Barrack avait félicité M. Aoun pour la décision du gouvernement libanais. Leur discussion a porté sur le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban à la fin de ce mois, a ajouté la source, notant que "la partie américaine a insisté pour que cette année soit la dernière pour les soldats de la paix de l'ONU".

M. Aoun a réitéré ses appels "à soutenir l'armée libanaise à la lumière des missions qui lui sont assignées, en particulier le déploiement dans le sud et le long des frontières orientale et septentrionale, afin de faciliter la mise en œuvre du plan de désarmement de l'armée".

Le président a également rappelé aux représentants américains que le projet de reconstruction du Sud-Liban, dont certaines parties ont été détruites par Israël lors de son dernier conflit avec le Hezbollah, devait être mis en œuvre rapidement afin d'assurer la stabilité des citoyens déplacés.

M. Barrack a qualifié d'excellente la réunion d'une heure avec M. Aoun et a déclaré qu'il espérait voir des progrès au cours des prochaines semaines.

"La prochaine étape est la participation d'Israël, et nous avons besoin d'un plan économique pour la prospérité, la restauration et la rénovation, pour toutes les régions, et pas seulement pour le sud", a-t-il déclaré.

"Lorsque nous parlons de désarmer le Hezbollah, c'est en fait pour les (chiites)... Ce n'est pas (anti-chiite). L'idée est que la population (chiite) est libanaise. Il s'agit d'une décision libanaise qui nécessite la coopération d'Israël.

Barrack a déclaré que ce qui est requis est "la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu (existant) qui a été violé. Nous n'avons pas de nouvel accord et notre objectif n'est pas d'en créer un nouveau.

"Il y a toujours une approche progressive, mais je pense que le gouvernement libanais a fait sa part du travail. Il a fait le premier pas. Ce qu'il faut maintenant, c'est qu'Israël s'y conforme".

Si le Hezbollah refuse de rendre ses armes, M. Barrack a déclaré que le groupe "aura manqué une occasion. Mais à ce stade, tout le monde coopère".

Il a ajouté : "Nous entamons de longues discussions et je pense qu'elles se poursuivront, étape par étape. L'étape la plus importante a été franchie par le président et l'équipe gouvernementale, qui nous ont donné l'occasion d'aider les États-Unis à opérer cette transition et à établir des relations plus pacifiques avec leurs voisins.

"Nous n'envisageons pas de proférer des menaces. C'est compliqué. Lorsque nous parlons de désarmement, ils demandent : 'Qu'allons-nous gagner et comment allons-nous nous protéger?' Ils répondent : 'Nous avons des forces régionales qui nous permettent de nous défendre. Ils répondent : "Nous avons des forces régionales qui nous protègent. L'armée libanaise nous protégera-t-elle ? Quelle est la phase de transition et que nous réserve l'avenir ?".

Nabih Berri, le président du Parlement libanais, a également eu des entretiens avec les émissaires américains, qui ont porté sur l'engagement d'Israël à respecter l'accord de cessez-le-feu et sur le retrait des forces israéliennes du territoire libanais.

"Un tel engagement est la voie vers la stabilité au Liban et l'occasion de lancer la reconstruction et d'ouvrir la voie au retour des habitants dans leurs villes, en plus de garantir les conditions nécessaires au soutien de l'armée libanaise", a déclaré M. Berri, selon son bureau de presse.

Le Premier ministre Nawaf Salam a déclaré aux envoyés américains que les dernières décisions du gouvernement étaient basées sur l'intérêt national. Washington "devrait assumer ses responsabilités en pressant Israël de cesser les hostilités, de se retirer (du territoire libanais) et de libérer les captifs", a-t-il ajouté.

M. Salam a également souligné "la priorité de soutenir et de renforcer les capacités des forces armées libanaises, en termes de salaires et d'équipements, afin de leur permettre d'accomplir les missions qui leur sont demandées, et l'importance de renouveler le mandat des forces de la FINUL à la lumière de leur rôle dans la consolidation de la stabilité et du soutien apporté à l'armée dans l'extension de l'autorité de l'État dans le sud".

Le bureau de M. Salam a indiqué que les discussions ont également porté sur "les développements en Syrie, les deux parties soulignant l'importance de préserver son unité et d'y renforcer la stabilité".

Barrack et Ortagus ont également rencontré le général Rodolph Haykal, commandant de l'armée libanaise, pour discuter de l'aide à apporter à ses forces dans la mise en œuvre du plan de désarmement.

Les fonctionnaires américains ont quitté le Liban pour Israël lundi après-midi. Les médias israéliens ont cité une source politique qui a déclaré qu'Israël jouerait son rôle dans le processus lorsque le Liban prendrait des mesures concrètes.

Un retrait du territoire libanais se ferait par le biais d'un mécanisme coordonné avec le comité de l'accord de cessez-le-feu, a ajouté la source, et Israël n'a pas l'intention de conserver une partie de ce territoire.

Toutefois, une source militaire libanaise a mis en garde contre "une dangereuse expansion israélienne au cours des dernières semaines à travers les territoires de la frontière sud, sans aucune dissuasion".

La source a déclaré qu'Israël avait établi des baraquements militaires sur la colline Al-Mahafir, à la périphérie de la ville frontalière d'Adaisseh, créé un nouveau poste près de la périphérie de Kfar Kila, à côté du mur de séparation, et bloqué plusieurs kilomètres de la frontière avec des murs en béton s'étendant de l'entrée nord d'Adaisseh, en face de Misgav Am, à Talat Al-Hamames, le long du mur de Kfar Kila, en face de la colonie de Metula.

La source a déclaré à Arab News qu'Israël tentait d'établir une ceinture de sécurité fermée s'étendant jusqu'à 3 kilomètres de profondeur par endroits.