Le site AWARE: pour enfin sortir de l'ombre les artistes femmes, de tous les continents

Les Frida Kahlo ou Camille Claudel sont l'arbre qui cache la forêt (Photo, AFP)
Les Frida Kahlo ou Camille Claudel sont l'arbre qui cache la forêt (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Le site AWARE: pour enfin sortir de l'ombre les artistes femmes, de tous les continents

  • «Il y a eu énormément d'artistes femmes, autant que d'hommes, mais elles ne sont pas vues, pas entendues», déclare l'historienne
  • AWARE a déjà beaucoup travaillé sur des artistes latino-américaines et voudrait se tourner vers les talents féminins en Asie

PARIS: Sortir de l'ombre des milliers d'artistes femmes: sur son site AWARE, l'historienne de l'art Camille Morineau répertorie minutieusement depuis six ans ces talents victimes de préjugés sexistes, en veillant à élargir ses recherches au-delà du monde occidental, vers l'Amérique latine, l'Afrique et prochainement l'Asie. 

Depuis sa création en 2014, le site bilingue (anglais/français) AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) a déjà réalisé 700 notices illustrées d'artistes femmes, classées de manière alphabétique, avec le soutien d'universitaires de plusieurs pays, de mécènes et du ministère français de la Culture. Il en a mille autres en attente.  

Un travail à la fois de titan et de fourmi, qui consiste à établir pour chaque artiste une notice principale, avec dix à douze illustrations de son art, et des liens par le biais de mots-clé avec d'autres artistes, des expositions et des catalogues, des interviews etc. 

Parmi les projets récents entrepris par Camille Morineau, l'entrée sur le site de 24 plasticiennes d'Afrique et de ses diasporas. « Deux ou trois fois plus d'artistes sont en attente. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », indique l'historienne, ancienne élève de Normale Sup et présidente du conseil d'administration de l'Ecole du Louvre. 

Neuf expert(e)s sont venus à Paris pour choisir ces artistes et « les meilleures auteures » ont été mobilisées pour rédiger les textes, ajoute-t-elle. Parmi ces plasticiennes, la Kényane Magdalene Odundo, créatrice de poteries raffinées (exposées dans plusieurs grands musées), ou encore l'Egyptienne Huda, dont l'oeuvre dialogue avec les iconographies pharaonique, copte, arabe, africaine et européenne. 

Camille Morineau, qui a découvert aux Etats-Unis les « gender studies » (qui décortiquent les rapports sociaux entre les sexes), veut sortir les femmes artistes de leur « invisibilité ». Car beaucoup restent invisibles et les Frida Kahlo ou Camille Claudel sont l'arbre qui cache la forêt. 

« Il y a eu énormément d'artistes femmes, autant que d'hommes, mais elles ne sont pas vues, pas entendues », déclare l'historienne, qui a été conservatrice au musée national d'Art moderne (centre Pompidou). Elle estime nécessaire d'éclairer « les mécanismes secrets d'invisibilité » et les modes de création des femmes retenues à la maison.  

Remonter au XVIe siècle 

Grâce au mouvement MeToo, « ce sujet qui me valait des attaques il y a dix ans est devenu celui de tous, et pas seulement des féministes. C'est une pilule que tout le monde a dû avaler ». 

Il y a dix ans justement (en 2009), elle a été la commissaire de l'exposition au Centre Pompidou « elles@centrepompidou », qui réunissait 500 œuvres d’artistes femmes tirées des collections, et a organisé en 2014 la rétrospective Niki de Saint Phalle au Grand Palais.  

Cette année, elle co-organise un colloque pour l'exposition « Elles font l'abstraction », consacrée, comme son nom l'indique, aux artistes femmes ayant participé à l'histoire de l'abstraction et qui doit ouvrir en mai à Beaubourg.  

« Nous avons une ministre et un président attentifs à ces questions », déclare Camille Morineau. Le financement public (ministères et Ville de Paris) du site AWARE est passé de 20% à 35% en 2021 et la fréquentation a été multipliée par deux en 2020, à 40/50 000 visites par mois. 

Les recherches de l'historienne portent essentiellement sur le XXe siècle, mais elle souhaite remonter le temps et explorer l'art au féminin jusqu'au XVIe siècle. AWARE a déjà beaucoup travaillé sur des artistes latino-américaines et voudrait se tourner vers les talents féminins en Asie. 

Dans le cadre de la Saison Africa 2020 (reportée à 2021), AWARE participe au « Focus Femmes » et ouvrira un forum sur « les récits des femmes africaines artistes » en avril, avec l’Ecole du Louvre. 

Le site produit également des films animés, « Petites histoires de grandes artistes », destinés notamment aux enfants scolarisés, qui s'efforcent de démonter les stéréotypes masculin-féminin. 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com