Manifestations pro-Navalny: la Russie accusée de dérive autoritaire

La police y a procédé à des arrestations, frappant des manifestants avec des matraques et les dispersant (Photo, AFP)
La police y a procédé à des arrestations, frappant des manifestants avec des matraques et les dispersant (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Manifestations pro-Navalny: la Russie accusée de dérive autoritaire

  • A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays et patrie du président Vladimir Poutine, une manifestante blessée se trouve en soins intensifs
  • Il s'agit du plus grand nombre d'arrestations durant des manifestations de l'opposition enregistrées dans l'histoire de la Russie moderne

MOSCOW: Plus de 3 500 manifestants au total ont été arrêtés lors des manifestations en Russie à l'appel de l'opposant Alexeï Navalny pour exiger sa libération, a rapporté dimanche l'organisation non gouvernementale OVD Info. 

A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays et patrie du président Vladimir Poutine, une manifestante blessée se trouve en soins intensifs, selon une source hospitalière. 

La répression des manifestations de samedi, au cours desquelles des dizaines de milliers de personnes avaient réclamé la libération de l'opposant, a été condamnée par l'Union Européenne et les Etats-Unis. 

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Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov (Photo, AFP)

Selon OVD Info, spécialisée dans le suivi des manifestations de l'opposition, la police a arrêté au moins 3.324 manifestants durant les rassemblements qui se sont déroulés dans des dizaines de villes, dont 1.320 personnes arrêtées à Moscou et 490 à Saint-Pétersbourg. 

Il s'agit du plus grand nombre d'arrestations durant des manifestations de l'opposition enregistrées dans l'histoire de la Russie moderne. 

 

LE KREMLIN ACCUSE WASHINGTON D'« INGÉRENCE »

Le Kremlin a accusé dimanche les Etats-Unis d'« ingérence », en dénonçant un communiqué de l'ambassade américaine à Moscou publié à la veille des manifestations de protestation en Russie pour exiger la libération de l'opposant Alexeï Navalny. 

La représentation diplomatique américaine avait appelé sur son site les Américains à ne pas se rendre à ces rassemblements samedi, précisant les lieux où ils se déroulaient. Ces publications « constituent indirectement une ingérence absolue dans nos affaires intérieures », a réagi dimanche le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Interfax. 

Samedi soir, le parquet de Saint-Pétersbourg a indiqué enquêter sur des violences, y compris « de la part des forces chargées de faire respecter la loi ».  

Le parquet a publié son communiqué après la diffusion par les médias locaux d'une vidéo montrant une femme tomber au sol après avoir été frappée à coups de pied par des policiers anti-émeutes. 

La femme, identifiée comme Margarita Ioudina, demande dans la vidéo à trois policiers pourquoi ils arrêtent un jeune manifestant sans armes. L'un des policiers lui envoie alors un coup de pied au ventre. 

Mme Ioudina a été hospitalisée samedi soir, blessée à la tête, a indiqué dimanche un représentant de l'hôpital Djanelidze à Saint-Pétersbourg. 

« Elle est dans un état grave », a déclaré ce responsable, « elle est en soins intensifs ». 

Des heurts se sont produits samedi entre police et manifestants dans plusieurs grandes villes alors que des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à travers le pays, scandant « Poutine voleur! », Navalny, on est avec toi ! » ou encore « Liberté pour les prisonniers politiques ! ». 

A Moscou samedi soir, des centaines de personnes ont rallié la prison de Matrosskaïa Tichina où est détenu Alexeï Navalny, dans le Nord de la capitale. La police y a procédé à des arrestations, frappant des manifestants avec des matraques et les dispersant. 

Placé en détention provisoire et visé par plusieurs procédures judiciaires, Alexeï Navalny, 44 ans, a été appréhendé le 17 janvier, dès son retour d'Allemagne, après cinq mois de convalescence à la suite d'un empoisonnement présumé dont il accuse le Kremlin. 

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Des centaines de personnes ont rallié la prison de Matrosskaïa Tichina où est détenu Alexeï Navalny, dans le Nord de la capitale (Photo, AFP)

Son appel à manifester a été accompagné d'une enquête vidéo, visionnée plus de 70 millions de fois depuis mardi sur YouTube, dans laquelle il accuse Vladimir Poutine de s'être fait bâtir pour un milliard d'euros une fastueuse demeure privée au bord de la mer Noire. 

Les autorités rejettent l'ensemble des accusations d'empoisonnement et de corruption, qualifiant l'opposant et son entourage d'« escrocs ». 

UNE ATTEINTE « INSUPPORTABLE » À L'ETAT DE DROIT, DÉNONCE PARIS

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré dimanche que la vague d'arrestations la veille en Russie lors de manifestations à l'appel de l'opposant Alexeï Navalny constituait une « dérive autoritaire » et une atteinte « insupportable » à l'Etat de droit. 

« Je trouve cette dérive autoritaire très inquiétante (...) que la remise en cause de l'Etat de droit par ces arrestations-là, collectives et préventives, est insupportable », a-t-il dit dans l'émission « Questions politiques » de la radio France Inter, du groupe France Télévisions et du quotidien Le Monde. 

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.