Holocauste: l'histoire méconnue des Juifs réfugiés à Shanghai

Le Musée des réfugiés juifs de Shanghai a rouvert ses portes le mois dernier après une rénovation qui a triplé sa superficie (Photo, AFP)  
Le Musée des réfugiés juifs de Shanghai a rouvert ses portes le mois dernier après une rénovation qui a triplé sa superficie (Photo, AFP)  
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Publié le Mardi 26 janvier 2021

Holocauste: l'histoire méconnue des Juifs réfugiés à Shanghai

  • Mercredi est célébrée la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, jour anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945
  • A partir de 1943, sous pression allemande, les Japonais obligent les Juifs d'origine germanique à se regrouper dans un quartier populaire du nord de la ville

SHANGHAI: « Ils ont sauvé 20 000 Juifs et sans ça je ne serais pas là aujourd'hui pour en parler », témoigne Kurt Wick, un octogénaire qui a survécu à la Seconde guerre mondiale en se réfugiant avec ses parents à Shanghai.  

« J'aurais fini en cendres à Auschwitz, comme une partie de ma famille », ajoute le vieil homme, qui a consacré les dernières décennies à raconter comment la métropole chinoise est devenue une terre d'asile pour les Juifs fuyant la folie meurtrière hitlérienne.  

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Le Musée des réfugiés juifs de Shanghai, financé par l'Etat, souligne l'entente entre les communautés juive et chinoise, confrontées à un même ennemi: l'axe Berlin-Tokyo, et à l'absence d'antisémitisme dans l'histoire de la Chine (Photo, AFP)

« En général, les gens n'en ont jamais entendu parler et pourtant on devrait le savoir parce que c'est le seul endroit du monde dont les portes étaient ouvertes en 1939 pour sauver » les Juifs, explique par téléphone M. Wick, depuis son domicile de Londres.  

« Il y a même beaucoup de Juifs qui n'en savent rien », regrette-t-il.  

Mercredi est célébrée la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, jour anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945.  

Des parents de Kurt Wick faisaient partie des 6 millions de Juifs assassinés dans les camps de la mort nazis.  

« Ni logement, ni nourriture »   

Né à Vienne, il n'avait qu'un an et demi quand sa famille a fui l'Autriche pour l'Italie, embarquant pour Shanghai depuis le port de Trieste.  

A l'époque, Shanghai était sous occupation japonaise. Mais Tokyo, pourtant allié de l'Allemagne nazie, y laissait entrer les étrangers sans visa, y compris quelque 20 000 Juifs fuyant l'Europe.  

« Tous ceux qui sont arrivés étaient des réfugiés sans argent », raconte Kurt Wick. « Ni logement, ni nourriture, rien. Nous étions à l'évidence très très pauvres mais nous étions en sécurité ».  

Les réfugiés peuvent compter sur l'aide d'une prospère communauté juive déjà installée depuis la fin du XIXe siècle dans les concessions étrangères.   

A partir de 1943, sous pression allemande, les Japonais obligent les Juifs d'origine germanique à se regrouper dans un quartier populaire du nord de la ville. Mais ils ignorent la demande des nazis d'appliquer aussi « la solution finale » dans leurs zones d'occupation.  

« Relation spéciale »  

C'est dans ce « ghetto » que s'est ouvert en 2007 le Musée des réfugiés juifs de Shanghai, dans une ancienne synagogue. Le musée a rouvert ses portes le mois dernier après une rénovation qui a triplé sa superficie.  

Les autorités cherchent à l'évidence à donner davantage de visibilité à l'histoire de la survie des Juifs de Shanghai.  

Le Musée, financé par l'Etat, souligne l'entente entre les communautés juive et chinoise, confrontées à un même ennemi: l'axe Berlin-Tokyo, et à l'absence d'antisémitisme dans l'histoire de la Chine.  

Il existait même « une relation spéciale » entre Shanghai et les Juifs, avant même l'arrivée des réfugiés. Elle se poursuit aujourd'hui, assure le conservateur du musée, Chen Jian.  

Après la guerre, la quasi-totalité de la communauté juive de Shanghai quitte la ville avant l'arrivée au pouvoir du régime communiste en 1949.  

Beaucoup gagneront l'Etat d'Israël, fondé un an plus tôt. Kurt Wick, lui, se retrouvera au Royaume-Uni.   

Ce pan de l'histoire sombre dans l'oubli, rappelle le rabbin Shalom Greenberg, co-directeur du Centre juif de Shanghai.  

« L'histoire dont on parlait à l'époque était celle de ceux qui n'avaient pas survécu, de leur sort terrible avec ce qui s'était passé en Europe. L'histoire des survivants, de manière générale, n'était pas évoquée », explique-t-il.  

La capitale économique chinoise compte aujourd'hui une communauté juive forte de quelque 2 000 personnes.  

« C'est l'un des rares endroits du monde où l'on n'a pas peur quand on entend quelqu'un dire dans la rue 'c'est un Juif' dans la langue locale », témoigne le rabbin, installé à Shanghai depuis plus de 20 ans.  

« Cette terre n'a jamais connu l'antisémitisme ». 


Les Arméniens du Nagorny Karabakh incendient leurs maisons, selon Bakou

Un chiot marchant près d'un bâtiment criblé de balles à Choucha, dans la région contrôlée par l'Azerbaïdjan du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
Un chiot marchant près d'un bâtiment criblé de balles à Choucha, dans la région contrôlée par l'Azerbaïdjan du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
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  • Vaincus à l'issue de l'assaut déclenché mardi par Bakou, les séparatistes ont capitulé
  • Nombre d'habitants craignent de devoir partir de cette région où des milliers de personnes restent confrontées à une situation d'urgence humanitaire

BAKOU: L'Azerbaïdjan a assuré samedi que des Arméniens habitant l'enclave du Nagorny Karabakh avaient mis le feu à leurs maisons, après une offensive éclair de Bakou sur cette région à majorité arménienne.

"Les résidents arméniens incendient en masse des maisons à Aghdara", a affirmé samedi soir le ministère azerbaïdjanais de la Défense sur X (ex-Twitter), publiant des images aériennes en basse résolution semblant montrer des maisons incendiées.

La ville d'Aghdara (Martakert en arménien), située à quelque 60 kilomètres de la "capitale" du Nagorny Karabakh, Stepanakert, était restée sous contrôle des séparatistes arméniens jusqu'à ce que l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan de cette semaine oblige les rebelles à accepter un cessez-le-feu et un désarmement.

Vaincus à l'issue de l'assaut déclenché mardi par Bakou, les séparatistes ont capitulé. Nombre d'habitants craignent de devoir partir de cette région où des milliers de personnes restent confrontées à une situation d'urgence humanitaire.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans un premier temps de la part des responsables arméniens et séparatistes.

 


Deux études donnent des pistes sur le Covid long

Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances lorsque cette catégorie de neurones était affectée (Photo, AFP).
Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances lorsque cette catégorie de neurones était affectée (Photo, AFP).
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  • Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021
  • Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées

PARIS: Deux récentes études viennent donner des pistes d'explications sur les causes du Covid long, un syndrome aux mécanismes encore mystérieux, l'une évoquant l'effet conjoint de séquelles dans divers organes, l'autre un mécanisme au niveau des neurones.

Il y a "des preuves concrètes que différents organes subissent des changements" après une hospitalisation liée au Covid, a déclaré, lors d'une conférence de presse, Christopher Brightling, co-auteur d'une étude publiée vendredi dans le Lancet Respiratory Medicine.

Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021. Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées.

Près d'un tiers des patients Covid présentaient des "anomalies" dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital. Ces organes incluent notamment le cerveau, les poumons ou les reins et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie.

Les chercheurs ont, par exemple, recensé des lésions de la substance blanche du cerveau, un phénomène qui peut être associé par la littérature scientifique à un léger déclin cognitif.

Pour les auteurs de l'étude, ainsi que des observateurs indépendants, ces résultats ouvrent une piste d'explication au Covid long, c'est-à-dire la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection.

Ce trouble, qui manque toutefois d'une définition consensuelle, est toujours mal compris sur le plan physiologique, plusieurs explications se faisant concurrence sans être d'ailleurs forcément exclusives.

L'étude rendue publique vendredi laisse penser que le Covid long "ne s'explique pas par des insuffisances graves concentrées sur un seul organe" mais plutôt "une interaction entre au moins deux anomalies de (différents) organes", avance le pneumologue Matthew Baldwin, qui n'y a pas participé, dans le même numéro du Lancet Respiratory Medicine.

La piste du cerveau

Une autre étude, publiée une semaine plus tôt dans la revue eBiomedicine, a, elle, plutôt ouvert la piste d'un mécanisme concentré dans le cerveau.

Menée par une équipe de l'Inserm, l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale, cette étude s'est penchée sur une cinquantaine de patients dont certains ont subi une baisse de leur taux de testostérone, liée à une altération par le virus de certains neurones régulant les fonctions reproductrices.

Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances quand cette catégorie de neurones était affectée.

Ces résultats, "suggèrent que l'infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps", avance l'Inserm dans un communiqué.

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le Covid long se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, généralement dans les trois mois après l'infection et persistant au moins deux mois. Des symptômes qui ne peuvent s'expliquer par d'autres diagnostics et ont un impact sur la vie quotidienne.

En France, le "Covid long" a touché 4% des adultes soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans, une petite proportion (1,2%) déclarant être fortement gênée dans ses activités quotidiennes, selon une étude de Santé publique France réalisée à l'automne dernier et dont les résultats ont été dévoilés en juin.

La grande majorité des patients (90%) souffrant de Covid long voient cependant leurs symptômes lentement s'améliorer au bout de deux ans, les autres connaissant une amélioration rapide ou au contraire une persistance de leurs troubles, précise une étude publiée en mai par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Université Paris Cité / AP-HP), auprès de 2.197 patients de la cohorte "ComPare" souffrant de Covid long, suivis régulièrement.


Mali: Crash d'un avion militaire lors de son atterrissage à Gao

La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023 (Photo,AFP).
La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023 (Photo,AFP).
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  • Aucune communication officielle n'avait été diffusée samedi soir
  • L'aéroport militaire de Gao est utilisé aussi bien par l'armée malienne, que par ses partenaires russes ou la Minusma

DAKAR: Un avion militaire s'est écrasé samedi matin lors de son atterrissage à Gao dans le nord du Mali faisant craindre un lourd bilan humain et matériel, ont indiqué une source aéroportuaire et le gouvernorat qui n'ont pas donné plus de précisions.

"Les causes ne sont pas encore connues", a déclaré la source aéroportuaire présente dans la ville. Il a affirmé que l'avion était "en surcharge" et utilisé par les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner.

"Le bilan matériel et humain est lourd", a assuré une source diplomatique qui a aussi dit que l'appareil transportait des militaires maliens et des partenaires russes, ainsi que du matériel militaire.

Aucune communication officielle n'avait été diffusée samedi soir.

"Il n'est pas question pour moi de commenter les questions militaires", a réagi un responsable de l'armée malienne.

"Nous sommes intervenus mais nous n'avons pas pu faire grand chose. C'est vraiment grave. Je ne peux en dire plus", a aussi déclaré une source des sapeurs-pompiers.

Un porte-parole de l'armée allemande, encore présente à Gao dans le cadre de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), a confirmé à l'AFP l'accident d'avion dans la matinée.

"Selon les informations dont nous disposons actuellement (samedi en début d'après-midi), l'avion a dû dépasser la piste d'atterrissage", a-t-il dit, précisant que ce n'était pas un avion de l'armée allemande.

Tensions grandissantes 

"Il s’agit d’un avion de modèle IL-76 de construction russe", a-t-il dit.

L'aéroport militaire de Gao est utilisé aussi bien par l'armée malienne, que par ses partenaires russes ou la Minusma.

La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Ce crash s'est produit dans un contexte de tensions grandissantes entre les différents acteurs armés de la zone et l'armée malienne. Les régions de Tombouctou et Gao ont été depuis août le théâtre d'une succession d'attaques contre les positions de l'armée et contre les civils.

L'armée et les groupes armés se disputent le contrôle du territoire au moment où la Minusma se retire.