Le Festival d'Angoulême sacre «L'Accident de chasse» à huis clos

Le prix spécial lycéens a été attribué à Hubert et Zanzim (D) pour «Peau d'homme», déjà couronné de multiples autres récompenses dans la BD (Photo, AFP).
Le prix spécial lycéens a été attribué à Hubert et Zanzim (D) pour «Peau d'homme», déjà couronné de multiples autres récompenses dans la BD (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

Le Festival d'Angoulême sacre «L'Accident de chasse» à huis clos

  • La BD souffre non pas de l'érosion des ventes, puisqu'elle a connu une année de croissance en 2020, mais de la rémunération très faible pour les auteurs
  • Les grands gagnants ont été les Américains Landis Blair et David Carlson, qui ont remporté le Fauve d'or du meilleur album avec ce long roman graphique sur le Chicago du siècle dernier

ANGOULEME: Le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême a dévoilé vendredi son palmarès annuel à huis clos, avec le prix du meilleur album pour «L'Accident de chasse», cinq mois avant une édition grand public reportée à l'été et menacée de boycott par des auteurs mécontents.

Les grands gagnants ont été les Américains Landis Blair et David Carlson, qui ont remporté le Fauve d'or du meilleur album avec ce long roman graphique sur le Chicago du siècle dernier.

Le prix spécial du jury a été attribué au Britannique Steven Appleby pour «Dragman», une super-héroïne derrière laquelle se cache un père de famille. Celui des lycéens a consacré «Peau d'homme», d'Hubert et Zanzim, déjà couronné de multiples autres récompenses dans la BD, tandis que le prix révélation est revenu à Maurane Mazars pour «Tanz!».

Cette dernière était parmi les rares lauréats présents. «C'est assez effrayant de savoir qu'on se lance dans un métier précaire (...) C'est dur pour nous, auteurs, dans ce marché florissant, mais où les auteurs se paupérisent de plus en plus», at- elle dit.

Il faudra attendre l'édition grand public du Festival, prévu fin juin, pour la récompense la plus prestigieuse du Festival, le Grand Prix, remis à un auteur de BD pour l'ensemble de sa carrière.

Seuls les journalistes, représentants des lauréats, membres de l'organisation et le maire d'Angoulême étaient réservés à l'événement dans le théâtre de la ville, organisé après le couvre-feu de 18h00.

Le 48e Festival a dû bouleverser son format et repousser son volet grand public à la fin juin, pour «s'adapter au contexte de la pandémie». Il pourrait se tenir entièrement en plein air si la crise sanitaire empêche toujours les rassemblements en intérieur, ce qui paraît vraisemblable.

L'initiative d'expositions d'oeuvres de BD dans les gares SNCF a agacé le collectif Auteurs et autrices en action (AAA), qui réclame une plus grande part du chiffre d'affaires de la BD pour les auteurs. Il a déploré que le Festival et la SNCF «se refusent encore cette année même à rémunérer les autrices et auteurs dont elles exposent le travail».

«Boycott total»

Une tribune a été signée par près de 700 auteurs, dont certains étaient dans la sélection officielle voire ont été primés, comme Zanzim et Maurane Mazars. Ils menacent d'un «boycott total du versant public du Festival d'Angoulême, en juin prochain, si aucun acte réel et concret n’est posé d'ici là, à l'endroit de notre statut professionnel, de notre représentation et d'un juste rééquilibrage de la chaîne du livre».

«Si les choses ne changent pas je ne serai pas là en juin. Je serai solidaire des autres auteurs, parce qu'il y en a vraiment marre», a dit Zanzim au moment de recevoir son prix.

Parmi les auteurs de BD, «on est 50% à vivre en dessous du seuil de pauvreté. Moi je fais partie de ces auteurs-là. On essaie de tenir, mais à un moment on lâche», a lancé Gabrielle Piquet, prix de l'audace avec «La Mécanique du sage».

La direction a répondu, dans une lettre ouverte, que pour permettre ces expositions, le Festival avait été contraint «d'investir, d'engager (...) des budgets qu'il n'a pas, en un mot de s'endetter» faute de recettes.

La BD souffre non pas de l'érosion des ventes, puisqu'elle a connu une nouvelle année de croissance en 2020, selon l'institut GfK, mais de la rémunération très faible pour les auteurs, sauf pour les plus connus.

Et écart avec les moins connus se creuse. D'après GfK, la bande dessinée a vu «un recentrage important des ventes autour des best-sellers en 2020. Leur a été renforcé tout au long poids de l'année».


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com