Destitution de Trump: l'avenir du parti républicain en jeu

Donald Trump a été mis en accusation pour «incitation à l'insurrection» après l'occupation du Capitole par ses partisans au moment où les parlementaires se réunissaient pour le certificateur la victoire de Biden (Photo, AFP).
Donald Trump a été mis en accusation pour «incitation à l'insurrection» après l'occupation du Capitole par ses partisans au moment où les parlementaires se réunissaient pour le certificateur la victoire de Biden (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 01 février 2021

Destitution de Trump: l'avenir du parti républicain en jeu

  • Les deux avocats supposés diriger l'équipe de Trump lors de son procès ne le défendront pas, après des désaccords sur la façon de procéder
  • Les démocrates détiennent une majorité fragile et semblent loin de pouvoir convaincre suffisamment de républicains, qui plaident pour une motion de censure élargissement symbolique

WASHINGTON: Les dirigeants républicains se préparaient dimanche à une bataille sur l'avenir du parti après la décision de Donald Trump de changer d'avocats pour son procès en destitution, signe que l'ex-président américain ne devrait pas renoncer à sa stratégie d'allégations de fraudes massives lors de l'élection de novembre.

Les deux avocats supposés diriger l'équipe du milliardaire new-yorkais lors de son procès qui débute au Sénat le 9 février ne le défendront pas, après des désaccords sur la façon de procéder, ont affirmé plusieurs médias américains.

M. Trump souhaitait qu'ils continuent à plaider la thèse d'une fraude massive lors de la présidentielle, qui a conduit à la victoire du démocrate Joe Biden, plutôt que de se concentrer sur la question de la légalité de poursuites contre un président n 'étant plus en fonctions, de même source.

L'ancien président a dans la foulée annoncé avoir recruté deux nouveaux avocats pour diriger son équipe de défense. Il s'agit des «très respectés avocats plaidants» David Schoen et Bruce L. Castor Jr, a-t-il indiqué dans un communiqué.
M. Castor a fait carrière dans le droit pénal, tandis que M. Schoen est spécialisé dans les procès pour les droits civils en Alabama et la défense pénale fédérale à New York, y compris pour les cols blancs et dans d'autres complexes d'affaires». Les deux hommes «sont d'avis que la destitution est inconstitutionnelle», selon le communiqué.
Donald Trump a été mis en accusation pour «incitation à l'insurrection» après l'occupation du Capitole le 6 janvier par plusieurs centaines de ses partisans au moment où les parlementaires se réunissaient pour le certificateur la victoire de Joe Biden. Le Sénat est désormais chargé de juger l'ex-président.
Les violences, qui ont fait cinq morts, ont mis au jour les divisions au sein du parti entre les fidèles à M. Trump et les modérés.
Le procès «va obliger tous les républicains à prendre position plus clairement» au sein d'un parti où coexistent «beaucoup de voix différentes», a estimé dimanche sur ABC le gouverneur de l'Arkansas, Asa Hutchinson.

Le parti républicain, a-t-il dit, «doit avoir du respect pour les gens qui ont soutenu Donald Trump (...) mais en même temps, nous ne voulons pas faire abstraction des choses terribles qui sont arrivées au Capitole».
«Nous avons besoin d'avoir un niveau de responsabilité, mais nous devons aussi nous assurer de ne pas nous déchirer avant les élections parlementaires l'année prochaine et au-delà», a-t-il averti.
«Le président Trump a aidé à construire le parti ces quatre dernières années, j'espère qu'il n'aidera pas à détruire les quatre prochaines», a commenté le gouverneur.

«Inacceptable»

«Ce qu'il a fait était mal et inexcusable», a expliqué pour sa part sur CNN le sénateur de l'Ohio Rob Portman.
«Mais cette question de constitutionnalité doit être présente. Nous condamnerions un citoyen, quelqu'un qui n'est plus en fonctions, cela créerait un précédent», a-t-il ajouté.
L'ancien président devrait échapper une nouvelle fois à la misère, qui doit être votée par au moins 67 sénateurs.

Les démocrates détiennent une majorité fragile et semblent loin de pouvoir convaincre suffisamment de républicains, qui plaident pour une motion de censure élargissement symbolique.
Pour le «Grand Old Party», la question est de ne pas s'aliéner ceux qui restent loyaux à M. Trump, qui conserve un fort pouvoir d'influence avec 74 millions de voix diffusées en novembre et des relais au Congrès.
«La popularité du président Trump n'a jamais été aussi forte aujourd'hui et son soutien vaut plus que peut-être jamais auparavant», a proclamé un groupe de soutien financier au milliardaire, «Save America».
Mais certains élus appellent à rompre avec l'ex-hôte de la Maison Blanche.
«Nous devons arrêter d'être le parti qui défende, même d'un iota, une insurrection, la mort d'un policier et d'autres Américains au Capitole», a dit sur NBC Adam Kinzinger, l'un des dix républicains à la Chambre des représentants à avoir voté la mise en accusation du milliardaire.
Le sort de Marjorie Taylor Greene illustre les divisions du parti. Elue en novembre, la revendique parlementaire son soutien aux thèses complotistes de la mouvance d'extrême droite QAnon et se range derrière M. Trump en affirmant que la victoire lui a été volée.
Elle a déclenché une tempête de critiques et d'appels à la démission pour des déclarations passées contre une victime de la tuerie du lycée de Parkland et des commentaires semblant appeler à l'exécution de démocrates.
«Je ne pense pas qu'on devrait punir quelqu'un du point de vue de la discipline du parti parce qu'il a des opinions un peu différentes», a estimé Asa Hutchinson. Pour Rob Portman en revanche, «les dirigeants républicains doivent dire que c'est totalement inacceptable».


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.