Navalny: Paris et Berlin affichent leurs divergences sur le gaz russe

La police arrête un homme lors d'un rassemblement de soutien au chef de l'opposition emprisonné Alexei Navalny à Moscou. (AFP)
La police arrête un homme lors d'un rassemblement de soutien au chef de l'opposition emprisonné Alexei Navalny à Moscou. (AFP)
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Publié le Lundi 01 février 2021

Navalny: Paris et Berlin affichent leurs divergences sur le gaz russe

  • «Le gouvernement fédéral n'a pas modifié sa position de base» à ce sujet, a déclaré à la presse une de ses porte-parole, Martina Fietz
  • Elle réagissait aux critiques émises dans la matinée par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur la radio France Inter, proposant d'abandonner ce projet controversé

BERLIN : L'Allemagne a opposé lundi une fin de non-recevoir aux appels de la France à abandonner le projet de gazoduc Nord Stream 2 avec la Russie en réaction à la répression des manifestations de soutien à l'opposant Alexeï Navalny.

«Le gouvernement fédéral n'a pas modifié sa position de base» à ce sujet, a déclaré à la presse une de ses porte-parole, Martina Fietz, signifiant ainsi que Berlin continuait à soutenir le projet énergétique et refusait de le lier à la mise en détention de la bête noire du Kremlin.

Elle réagissait aux critiques émises dans la matinée par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur la radio France Inter, proposant d'abandonner ce projet controversé.

«Des sanctions, on en a déjà prises, on pourrait en prendre (d'autres) mais il faut être lucide, cela ne suffit pas (...) Je pense que l'option Nord Stream est une option qui se regarde», a-t-il affirmé, tout en notant que la balle était dans le camp des Allemands.

«C'est une décision aujourd'hui allemande puisque c'est un gazoduc qui (arrive) en Allemagne», a-t-il dit.

«Nous avons toujours dit que nous avions les plus grands doutes sur ce projet», a rappelé Clément Beaune. Les autorités françaises sont-elles donc dans le contexte actuel favorables à un abandon de Nord Stream 2 ? «En effet», a-t-il répondu.

La France avait déjà fait état de «réserves» face au projet avant même l'affaire Navalny. Elle ne s'était toutefois jamais aussi clairement prononcée publiquement en faveur de l'abandon de ce chantier, en cours de finition, considéré comme stratégique par la chancelière Angela Merkel.

Le dossier est toutefois de plus en plus embarrassant pour Berlin, à mesure que se raidit le régime russe.

«Les Etats-Unis veulent empêcher Nord Stream 2 en arguant que l'Europe devient trop dépendante de la Russie pour son approvisionnement énergétique, et certains pays européens le rejettent également», reconnaissait la semaine dernière le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

Discussions difficiles

Mais «le gouvernement allemand considère ce projet comme un dossier économique et a toujours refusé de s'immiscer» dans la discussion pour le freiner, a-t-il ajouté.

L'homologue de Clément Beaune en Allemagne, le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères Michael Roth, a lui-même reconnu ce week-end des «discussions difficiles avec nos partenaires de l'UE» sur le sujet, dans une tribune de presse.

La polémique a redoublé depuis l'empoisonnement d'Alexeï Navalny - dont ce dernier rend responsable le président Vladimir Poutine -, son arrestation dès son retour en Russie le 17 janvier après cinq mois de convalescence en Allemagne et la répression des manifestations réclamant sa libération.

Les Européens envisagent par ailleurs l'adoption de nouvelles sanctions si M. Poutine continue la répression contre l'opposition.

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, doit se rendre à Moscou du 4 au 6 février pour demander la libération de M. Navalny. 

Il a déploré les «interpellations massives» et «l'usage disproportionné de la force» lors de nouvelles manifestations pro-Navalny dimanche en Russie. La police russe a procédé à plus de 5 000 interpellations et bloqué le centre de plusieurs villes, dont Moscou.

Début décembre, les travaux pour Nord Stream 2, un projet de plus de 9 milliards d'euros et 1 200 kilomètres de liaison sous-marine, avaient repris dans les eaux allemandes, après avoir été suspendus pendant près d'un an en raison de sanctions américaines.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.