Abbas Ibrahim, l'espion en chef du Liban et homme de toutes les missions

Le chef de l'appareil de sécurité générale du Liban, Abbas Ibrahim, prend la parole lors d'un entretien à son bureau de la capitale Beyrouth. (AFP)
Le chef de l'appareil de sécurité générale du Liban, Abbas Ibrahim, prend la parole lors d'un entretien à son bureau de la capitale Beyrouth. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 février 2021

Abbas Ibrahim, l'espion en chef du Liban et homme de toutes les missions

  • Pour cet ancien militaire chiite de 61 ans, ce rôle de premier plan n'aurait pas été possible sans ses liens privilégiés avec le mouvement du Hezbollah, soutenu par Téhéran, estiment des observateurs
  • Certains lui prédisent un rôle politique proéminent. Lui reste évasif sur la question

BEYROUTH : Médiation entre barons de la politique au Liban, libération d'otages en Syrie, visites diplomatiques à Washington et à Paris. Le patron des renseignements libanais Abbas Ibrahim s'est constitué en coulisses une influence croissante, qui dépasse ses prérogatives sécuritaires.

Pour cet ancien militaire chiite de 61 ans, ce rôle de premier plan n'aurait pas été possible sans ses liens privilégiés avec le mouvement du Hezbollah, soutenu par Téhéran, estiment des observateurs.

Certains lui prédisent un rôle politique proéminent. Lui reste évasif sur la question.

Après avoir gravi les échelons au sein du renseignement militaire, il dirige depuis une décennie la Sûreté générale. Ses missions et négociations, ainsi que certains déplacements diplomatiques, se font en toute discrétion.

Dernier fait d'armes: la libération d'une dizaine de compatriotes détenus aux Emirats arabes unis, annoncée lundi. De nombreux Libanais ont été emprisonnés ou expulsés par des monarchies du Golfe pour liens présumés avec le Hezbollah.

Que pense-t-il de sa qualification d'«homme du Hezbollah»?

«Cela ne me dérange absolument pas», il y a aussi ceux qui l'accusent d'être un homme des Américains, indique-t-il à l'AFP.

Toujours est-il que la «confiance» dont il jouit auprès du mouvement chiite a fait de lui le «point de contact» pour tout interlocuteur «souhaitant communiquer avec le Hezbollah sur les questions de sécurité libanaise», assure le politologue Ali al-Amine. «Si cette confiance était ébranlée, ce serait la fin de sa carrière professionnelle et de son rôle politique», souligne-t-il.

Il rappelle aussi les «missions sensibles» dont le général était chargé lorsqu'il dirigeait les renseignements militaires dans le sud du Liban -sa région d'origine, frontalière d'Israël et bastion du Hezbollah.

Libérations d'otages

M. Ibrahim, dont le mandat arrive à échéance en 2022, pourrait bien, pour certains, succéder au chef du Parlement Nabih Berri. Un pilier de la politique libanaise.

Ses premiers dossiers d'envergure en tant que patron de la Sûreté générale sont apparus après le déclenchement en 2011 du conflit dans la Syrie voisine et ses répercussions au Liban.

L'homme négocie avec le Qatar la libération en 2013 de Libanais chiites détenus treize mois par des rebelles syriens sunnites. Ils avaient été capturés alors qu'ils rentraient d'un pèlerinage en Iran.

En mars 2014, il obtient la libération de religieuses de Maaloula enlevées par des jihadistes quatre mois plus tôt au nord de Damas.

C'est lui qui, depuis, est contacté pour les otages occidentaux en Syrie. Grâce à sa médiation, le Canadien Kristian Lee Baxter et l'Américain Sam Goodwin ont été libérés à l'été 2019.

Il a aussi obtenu de Téhéran en juin 2019 la libération du Libanais résidant aux Etats-Unis Nizar Zaka, emprisonné depuis 2015 pour «espionnage» au profit de Washington.

Utilisant ses liens avec Washington et avec le Hezbollah -militairement impliqué dans le conflit syrien aux cotés du régime de Bachar al-Assad--, M. Ibrahim cherche à connaître le sort du photojournaliste américain Austin Tice, porté disparu depuis 2012 près de Damas.

Le responsable libanais a rencontré ses parents en octobre à Washington, où il recevait un prix récompensant son rôle dans la libération de MM. Zaka et Goodwin.

«Facteur» de l'élite 

C'est aussi le général Ibrahim qui est notamment dépêché à Paris quand il s'agit de suivre les développements d'une «initiative française» cherchant à sortir le Liban de ses multiples crises.

Tout comme il joue régulièrement le médiateur entre les ténors de la politique libanaise, un rôle souvent aussi joué par M. Berri.

Pour permettre la formation d'un nouveau gouvernement, il tente actuellement de sortir de l'impasse le président et le Premier ministre désigné à la demande, selon la presse locale, du Hezbollah et de son allié le parti Amal.

«On ne me demande jamais de m'impliquer. L'initiative vient toujours de moi», assure-t-il à l'AFP, refusant d'être considéré comme le «facteur de l'élite politique».

«Mais, bien évidemment, je ne fais rien sans en avoir discuté avec les dirigeants ou les responsables et avoir obtenu le feu vert», ajoute cet homme issu d'une famille aisée et qui a passé une partie de son enfance au Koweït.

D'où viennent ses victoires en politique? De son «réseau» et d'une «capacité à être en contact avec tout le monde», estime-t-il.

Interrogé sur d'éventuelles ambitions politiques, M. Ibrahim sourit: «Personnellement, je veux prendre ma retraite dans mon village. Mais je ne sais pas ce que me dicteront les circonstances, ni où elles me mèneront».

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com