Human Rights Watch accuse Ankara de transfert illégal de détenus syriens

L’organisme accuse Ankara, force d’occupation dans le nord-est de la Syrie, de violer ses obligations définies dans la quatrième Convention de Genève. (Photo, AFP)
L’organisme accuse Ankara, force d’occupation dans le nord-est de la Syrie, de violer ses obligations définies dans la quatrième Convention de Genève. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 février 2021

Human Rights Watch accuse Ankara de transfert illégal de détenus syriens

  • Les 63 Syriens, arabes et kurdes, ont été arrêtés puis transférés dans des centres de détention situés à l’intérieur des zones turques
  • «Ces détenus doivent être immédiatement renvoyés dans les territoires occupés d'où ils ont été emmenés

DJEDDAH: Un important organisme de défense des droits de l'homme a condamné le transfert illégal de 63 Syriens, arrêtés par Ankara et ses alliés locaux dans le nord-est de la Syrie, vers la Turquie en 2019.

Human Rights Watch (HRW) affirme que la Turquie et l'Armée nationale syrienne ont arrêté                                                                 et transféré les détenus syriens pour faire face à de graves accusations liées à des activités présumées en Syrie.

L’organisme accuse Ankara, force d’occupation dans le nord-est de la Syrie, de violer ses obligations définies dans la quatrième Convention de Genève.

L'article 49 de la quatrième Convention de Genève, stipule que les «transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la Puissance occupante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non, sont interdits, quel qu'en soit le motif».

La Turquie est par conséquent sommée de respecter le droit international                                      humanitaire, notamment en ce qui concerne l'interdiction des détentions arbitraires et du transfert de personnes sur son territoire.

Les 63 Syriens, arabes et kurdes, ont été arrêtés puis transférés dans des centres de détention situés à l’intérieur des zones turques entre octobre et décembre de l'année dernière à Ras Al-Ain, dans le nord-est de la Syrie, après que la Turquie a pris le contrôle de la région.

Les ressortissants syriens auraient été interrogés par la police turque et inculpés d'infractions selon le code pénal turc, bien qu'ils aient été accusés de crimes commis en Syrie. Ils sont à présent passibles de peines maximales sévères.

L'année dernière, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a lancé un avertissement au sujet des atrocités commises dans les zones occupées par la Turquie et les mandataires soutenus par Ankara, particulièrement à Ras Al-Aïn.

Ankara considère que la zone sous son contrôle en Syrie fait partie de son territoire administratif. Un département du gouvernorat du sud-est de Sanliurfa fournit des services publics au nord-est de la Syrie qui comprennent les soins de santé, l’entretien et même la collecte des ordures.

Les crimes dont les ressortissants syriens sont accusés comprennent l’atteinte à l’intégrité territoriale de l’État, le meurtre et l’appartenance à une organisation terroriste telle que les Unités de protection du peuple ou les YPG.

Les YPG ont été désignées par Ankara comme un groupe terroriste étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit depuis des décennies et en conflit avec l’État turc.

Les documents consultés par HRW montrent que les détenus ont été accusés de se battre aux côtés des YPG. Toutefois, les membres de la famille et les proches de ces détenus affirment que ces derniers occupaient des postes administratifs au sein du Parti de l'Union démocratique (PYD) dirigé par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, et qu'ils n'ont jamais pris les armes.

Les familles des détenus ont perdu le contact direct parce qu’elles n’avaient pas de numéro de téléphone enregistré en Turquie pour joindre les détenus. Certains proches ont même affirmé que leurs proches avaient été battus par l'armée nationale syrienne lors de leur arrestation.

La Turquie considère le PYD comme un groupe terroriste et une branche politique des YPG.

Le nombre de ressortissants syriens transférés illégalement en Turquie pourrait être proche de 200, selon d'autres chiffres cités par HRW.

«En tant que puissance occupante dans le nord-est de la Syrie, Ankara doit avant tout respecter ses obligations de ne pas transférer des personnes protégées de la Syrie vers la Turquie. Elle doit s'assurer que les forces locales qu'elle soutient ne détiennent pas et ne transfèrent pas, non plus, des individus», a déclaré Sara Kayyali, une spécialiste de la Syrie auprès du HRW, à Arab News.

Kayyali a également souligné que les personnes transférées ont été poursuivies «de manière erronée et abusive» avec peu de preuves.

Plusieurs d’entre elles ont fini par écoper de la peine la plus élevée en vertu de la loi turque, à savoir la perpétuité sans libération conditionnelle.

HRW a appelé Ankara à permettre aux détenus de contacter leurs proches en Syrie.

«Ces détenus doivent être immédiatement renvoyés dans les territoires occupés d'où ils ont été emmenés, et les autorités turques devraient cesser de transférer des ressortissants syriens de la zone occupée, de les détenir et de les poursuivre en Turquie», a soutenu Kayyali.

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, et le nouveau conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, ont eu un appel téléphonique mardi soir dans le but de discuter des sujets controversés, tels que le soutien américain aux YPG.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.