Comment lutter contre le non-respect des mesures de contrôle de la Covid-19?

Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être quelque chose d'aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, puis se laver ou se désinfecter immédiatement les mains (Photo par AN)
Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être quelque chose d'aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, puis se laver ou se désinfecter immédiatement les mains (Photo par AN)
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Publié le Vendredi 05 février 2021

Comment lutter contre le non-respect des mesures de contrôle de la Covid-19?

  • Pour la majorité, rester à la maison, garder ses distances et éviter les contacts inutiles sont des mesures considérées comme contraignantes mais nécessaires
  • Pourtant, de nombreuses personnes choisissent d'ignorer ces précautions de base

DUBAÏ: Il est souvent difficile de se rappeler l’époque d’avant la pandémie de Covid-19 qui s’est déclarée il y a environ un an – souvenez-vous: lorsque les masques, les gants et les visières étaient portés par des médecins, des dentistes ou des décorateurs, et non par des barmans, des barbiers ou des conseillers bancaires. 

Même les protocoles sociaux ont changé: un coup de coude malhabile a remplacé la poignée de main séculaire, les gens sont obligés de respecter entre eux une distance de deux mètres quand ils se promènent dans la rue ou quand ils font la queue quelque part. 

Pour la majorité, rester à la maison, garder ses distances et éviter les contacts inutiles sont des mesures contraignantes mais nécessaires, qu’on respecte avec plus ou moins de rigueur afin de protéger les plus vulnérables et de soulager les services de santé surchargés. 

Pourtant, de nombreuses personnes choisissent d'ignorer ces précautions de base. Certaines d’entre elles sont convaincues que la science est dans l’erreur ou qu’on a porté atteinte, d’une manière ou d’une autre, à leur liberté civique. Dans d’autres cas d’autres, cela relève de la complaisance ou, peut-être, de l’ignorance pure et simple. 

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Un panneau publicitaire exposé dans une rue de Dubaï conseille aux résidents de rester chez eux en raison de la pandémie de Covid-19. (AFP/photo d’archive) 

«Certaines personnes refusent de porter leurs masques et ne pratiquent pas la distanciation sociale dans de nombreux endroits», révèle à Arab News Rand Jasim, un architecte d'intérieur des Émirats arabes unis. «J’ai également vu des gens enlever leur masque en public pour éternuer et tousser, puis le remettre. Beaucoup de gens ne portent pas non plus leur masque correctement, car ce dernier ne couvre pas leur nez.» 

On observe cette tendance dans d’autres lieux. «J’ai vu des gens qui ne pas portaient pas de masques dans les transports en commun et dans les supermarchés. Certains cafés sont même restés ouverts pendant le confinement dans le centre-ville de Lviv», indique à Arab News Olga Poliushko, une analyste de données qui habite en Ukraine. 

Des vidéos, qui ont envahi Internet, montrent des clients de supermarchés furieux qui refusent de porter des masques, maltraitant des membres du personnel, et allant jusqu’à cracher sur ceux leur demandaient simplement de se conformer aux réglementations sanitaires. 

Des milliers de personnes, aux États-Unis, au Canada ou à travers l'Europe, se sont rassemblées pour protester contre les mesures de confinement, souvent en réponse aux conséquences dévastatrices de ce dernier sur les emplois, les revenus et les petites entreprises offrant des services «non essentiels» –, cela malgré le fait que plusieurs de ces pays connaissent certains des taux de létalité liés à la Covid-19 les plus élevés au monde. 

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Des travailleurs étrangers arborant des foulards et des masques font la queue pour monter à bord d'un bus qui doit les transporter vers leur lieu de travail, à Dubaï, pendant la nouvelle crise de pandémie de coronavirus. (AFP/photo d’archive) 

Depuis le début de la pandémie, plus de 440 000 Américains sont morts après avoir contracté le virus. Le Royaume-Uni, quant à lui, est devenu le premier pays européen à dépasser les 100 000 décès. 

Alors que la pandémie se prolonge et que le déploiement du vaccin alimente un plus grand laisser-aller, il existe un risque que les règles soient respectées de manière plus laxiste. 

«Parfois, les gens qui quittent les bâtiments, les ascenseurs, ou qui se trouvent dans des espaces fermés ne se soucient absolument pas de porter un masque: ils savent qu'ils n’encourront aucune poursuite puisqu’ils se trouvent dans un endroit où il n’y a pas de policiers», remarque Ramah Hamzeh, étudiant en graphisme à l'université de Sharjah, interrogé par Arab News. 

C’est dû, en partie, à des recommandations incohérentes ou contradictoires, et au fait que des personnalités publiques et des fonctionnaires ont été surpris en train de violer les protocoles de prévention et de contrôle de la Covid-19. 

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Un responsable médical demande à l'un des membres d'une équipe médicale indienne de venir faire un prélèvement lors de son arrivée à l'aéroport international de Dubaï, le 9 mai 2020. (AFP/photo d’archive) 

«Cela concerne la façon dont les gens perçoivent les sanctions; s'ils adhèrent aux règles ou non. Il y a eu une sorte de laxisme perceptible partout dans le monde», explique à Arab News Sadaf Lynes, conseiller senior en santé publique et soins de santé chez Trilogy Advisors. «Si peu de restrictions sont mises en place, les gens pensent naturellement qu'ils peuvent se montrer négligents [avec le respect des règles].» 

Certains préviennent qu'une application plus stricte, avec des sanctions plus sévères vis-à-vis des personnes qui transgressent les règles, pourrait avoir un impact limité sur l'endiguement du virus et faire perdre du temps à la police. «Il est assez difficile d’appliquer des sanctions, à moins que [l’affaire ne soit traitée directement] par les entreprises. Cela nécessite également une main-d'œuvre supplémentaire», fait observer Lynes. 

Les fonctionnaires devraient plutôt porter leur attention sur le fait de développer le sens de la responsabilité sociale du public. «La communication en santé publique est vraiment importante», ajoute Lynes. 

«Les gouvernements doivent s’assurer que la communication se déroule vraiment de manière cohérente. Je suis convaincu que cela aura probablement un effet plus important que le fait de distribuer aux gens des amendes ou des pénalités.» 

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Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, disent les experts. (AFP/photo d’archive) 

D'autres personnes pensent qu'une approche plus ferme se justifie. 

«Je pense qu'il vaut mieux recourir à des amendes et donner des amendes plus élevées aux personnes qui ne respectent pas la loi et ne semblent pas comprendre que ce type de maladie infectieuse se propage principalement par des gouttelettes dans l'air», affirme à Arab News Hamzeh Awad, professeur adjoint de sciences de la santé au Collège supérieur de technologie des Émirats arabes unis. 

«Il ne s’agit pas de liberté personnelle, il s’agit de la protection de la communauté», insiste-t-il. Le fait d'inculquer le sens du devoir civique pourrait aider. «Nous devons faire preuve d’une autosurveillance pour que ce soit efficace», souligne-t-il. 

Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, puis se laver ou se désinfecter immédiatement les mains. 

«Si quelqu'un éternue, il libère des particules virales infectieuses; si quelqu'un d’autre est en contact étroit avec cet individu et qu'il ne porte pas de masque, cela permet au virus de se transmettre de personne à personne», explique Gulfaraz Khan, professeur de pathologie virale, à Arab News. 

Comme le coronavirus, la grippe et le rhume peuvent survivre sur des surfaces non traitées pendant plusieurs heures. Éternuer de manière responsable, même lorsque l'on est seul, pourrait faire toute la différence. 

«Lorsque vous éternuez, les gouttelettes iront sur la porte de l'ascenseur, ou éventuellement sur la poignée de la porte; et, si quelqu'un les touche, il peut alors les transmettre à ses mains et être infecté», indique encore Khan. 

«Mettez un mouchoir devant vous. Si un foulard ou un mouchoir n'est pas disponible, utilisez, dans l’idéal, l'intérieur du coude. Si vous éternuez dans un masque, vous devez changer de masque», préconise-t-il. 

Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, disent les experts. (AFP/photo d’archive) 
Assumer personnellement la responsabilité de la santé publique peut être aussi simple que se couvrir la bouche avec ses mains ou avec le creux de son bras lorsque l'on tousse et éternue, disent les experts. (AFP/photo d’archive) 

La preuve est faite: des tests et des traçages de masse, des mesures de confinement rapides, des EPI (équipements de protection individuelle) de bonne qualité et des directives gouvernementales claires aident à réduire la propagation et à sauver des vies. Il suffit de comparer la gestion de la pandémie par la Corée du Sud avec celle du Royaume-Uni, du Brésil et des États-Unis. 

Toutefois, ces politiques ne fonctionnent que lorsque le respect des règles est généralisé, y compris par des personnes en position de pouvoir et d'influence, capables de donner l'exemple. Après tout, un éternuement négligent peut très bien déclencher une chaîne d'infections qui finit par atteindre une personne vulnérable. 

«Personne n’a envie de porter de masque, mais nous devons le faire», affirme à Arab News Hesham Jarmakani, étudiant en économie à Berkeley, en Californie. «Faire la fête, cela manque à chacun de nous. Mais nous devons également garder à l'esprit que la santé d'autres personnes pourrait être affectée si nous le faisions», conclut-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Tech: les géants de l'automobile en quête de partenariats en Chine pour rester compétitifs

Cette photo prise le 11 septembre 2023 montre des voitures électriques BYD attendant d'être chargées sur un navire au terminal international de conteneurs du port de Taicang au port de Suzhou, dans la province chinoise du Jiangsu, à l'est de le Chine. (Photo par AFP)
Cette photo prise le 11 septembre 2023 montre des voitures électriques BYD attendant d'être chargées sur un navire au terminal international de conteneurs du port de Taicang au port de Suzhou, dans la province chinoise du Jiangsu, à l'est de le Chine. (Photo par AFP)
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  • Ces entreprises traditionnelles sont désormais engagées dans une guerre des prix face à une centaine de marques chinoises de l'électrique qui rivalisent pour proposer les prix les plus attrayants et les fonctionnalités les plus avancées
  • Les constructeurs étrangers cherchent à nouer des partenariats avec des entreprises locales de la tech non seulement pour tirer parti de leurs innovations, mais aussi pour accéder aux données recueillies par les véhicules en Chine

PÉKIN, Chine : Les constructeurs automobiles étrangers, en difficulté en Chine face à une nouvelle génération de fabricants locaux de véhicules électriques, cherchent à coopérer avec des géants chinois de la tech pour rester compétitifs au sein du plus grand marché de l'électrique au monde.

Au salon de l'automobile de Pékin fin avril, des entreprises étrangères ont annoncé des partenariats en matière de technologie, telles que les japonaises Nissan et Toyota, respectivement avec les mastodontes chinois de la tech Baidu et Tencent.

Les constructeurs traditionnels «sont notoirement des entreprises conservatrices», explique Tu Le, directeur de la société de conseil Sino Auto Insights.

«Elles ont essayé d'investir dans les technologies d'avant-garde (...) mais cela ne vient pas naturellement», relate-t-il. «Elles sont contraintes d'essayer d'être plus ouvertes d'esprit vis-à-vis de la technologie en raison de l'évolution du marché en Chine et des nouveaux entrants dans le secteur - des entreprises comme Xiaomi et Huawei» connues pour leurs produits high-tech.

Ces entreprises traditionnelles sont désormais engagées dans une guerre des prix face à une centaine de marques chinoises de l'électrique qui rivalisent pour proposer les prix les plus attrayants et les fonctionnalités les plus avancées.

«De manière générale, les fabricants étrangers d'automobiles en Chine, particulièrement les constructeurs japonais, ont vraiment été (...) malmenés au cours des 12 à 18 derniers mois sur le marché chinois», explique à l'AFP Gregor Sebastian, analyste et expert de l'électrique chez Rhodium Group, une société indépendante de recherche.

«Ils ont perdu des parts de marché rapidement (...) Cela est lié à une compétition chinoise intense de constructeurs comme BYD mais aussi des nombreuses start-ups de l'électrique», ajoute l'expert.

BYD, poids lourd incontesté du secteur en Chine, a battu l'américain Tesla au 4e trimestre 2023 pour devenir le premier vendeur de véhicules électriques au monde.

- Innovations et données -

Les entreprises étrangères doivent donc rivaliser d'inventivité pour renforcer leur positionnement sur un marché dominé par des véhicules à moindre coût et high-tech. Pour ce qui est de l'électrique, les technologies intelligentes semblent primordiales.

Les constructeurs étrangers cherchent à nouer des partenariats avec des entreprises locales de la tech non seulement pour tirer parti de leurs innovations, mais aussi pour accéder aux données recueillies par les véhicules en Chine, essentielles pour améliorer leurs performances et fonctionnalités intelligentes, notamment fondées sur l'intelligence artificielle.

Pékin a en effet renforcé son contrôle sur l'accès des sociétés étrangères aux informations qu'il considère sensibles, telles que ces données.

«La Chine veut montrer qu'elle joue en respectant les règles et laisse les joueurs étrangers accéder au marché (...) Mais elle ne veut rien céder du côté de la sécurité», observe pour l'AFP Daniel Kollar du cabinet de conseil Intralink.

«Si l'on souhaite proposer des solutions de cartographie particulièrement avancées en Chine, on doit travailler avec une entreprise locale et autoriser ses données de cartographie ou former une coentreprise», explique Gregor Sebastian.

- Potentiel énorme de l'IA -

Le japonais Nissan a présenté son partenariat avec Baidu comme un moyen de proposer «des systèmes intelligents et des services s'appuyant sur l'intelligence artificielle aux clients de Chine et d'ailleurs». Baidu a également commencé à collaborer avec le géant sud-coréen de l'automobile Hyundai et Kia.

Toyota a dit de son côté s'associer au géant du jeu vidéo Tencent.

Ces entreprises chinoises sont des «expertes» dans leur domaine, observe Tu Le.

«Ceci, ajouté au fait que la plupart des constructeurs sont particulièrement faibles en matière de numérique, crée une occasion idéale pour Tencent et Baidu de se tourner vers le secteur de la mobilité.»

Lors d'une visite surprise à Pékin la semaine dernière, le patron de Tesla Elon Musk a rencontré de hauts responsables chinois et obtenu un important feu vert réglementaire des autorités chinoises en matière de sécurité des données. Cette décision a coïncidé avec la signature, rapportée par plusieurs médias, d'un partenariat entre Baidu et Tesla pour les cartes et la navigation.

D'après Gregor Sebastian, ces partenariats s'inscrivent dans une stratégie de long terme visant à rester en bonne place sur le marché chinois.

«Si les relations politiques avec la Chine continuent d'être stables et ne se détériorent pas davantage, peut-être que (les entreprises étrangères) pourront s'appuyer sur Baidu ou Tencent» pour des produits de nouvelle génération dans les années 2030, ajoute-t-il.

D'après Tu Le, le potentiel de l'IA pourrait être énorme pour les véhicules intelligents.

«Imaginez qu'un système autonome dans un véhicule ait l'accès à tout votre historique, vos données de conduite, vos habitudes d'achat et préférences (...) Cela pourrait créer des moyens de vous faire dépenser de l'argent» à intervalles réguliers.

 


AIE: les investissements dans les technologies énergétiques propres accélèrent la croissance économique mondiale

Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
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  • Le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial
  • Selon l’AIE, plusieurs facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur

RIYAD: L’essor des investissements dans les technologies énergétiques propres renforce l’économie mondiale en créant de nouvelles opportunités industrielles et de nouveaux emplois, indique un rapport.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements mondiaux dans la fabrication de cinq technologies énergétiques propres – les panneaux solaires photovoltaïques, les éoliennes, les batteries, les électrolyseurs et les pompes à chaleur – ont grimpé de 70% en glissement annuel en 2023, atteignant 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro).

L’AIE ajoute que les investissements dans la fabrication de technologies propres se multiplient et commencent à être pris en compte dans les données macroéconomiques plus générales.

D’après le rapport, ces investissements représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023.

«Concernant la croissance, la contribution est encore plus marquée: en 2023, la fabrication de technologies propres représentait à elle seule environ 4% de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) mondial et près de 10% de la croissance de l’investissement mondial», précise l’AIE. 

 

Le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque atteint ses objectifs pour 2030

L’analyse révèle que les investissements dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques ont plus que doublé l’année dernière pour atteindre 80 milliards de dollars, tandis que le financement de la production de batteries a augmenté d’environ 60% pour atteindre 100 milliards de dollars.

En raison de l’explosion des investissements, la capacité de production de modules solaires photovoltaïques est aujourd’hui déjà conforme à ce qui sera nécessaire en 2030 selon le scénario «zéro émission nette» de l’AIE.

De même, pour les cellules de batteries, si l’on tient compte des projets annoncés, la capacité de production est à 90% en mesure de répondre à l’objectif «zéro émission nette» d’ici à la fin de la décennie, souligne le rapport.

«La production record de panneaux solaires photovoltaïques et de batteries stimule la transition vers les énergies propres. Par ailleurs, les investissements importants dans les nouvelles installations et dans les agrandissements d’usines devraient donner un nouvel élan à cette transition dans les années à venir», estime Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. 

«Bien que des investissements plus importants soient encore nécessaires pour certaines technologies, et que la production d’énergies propres pourrait être plus largement répandue dans le monde, la direction à suivre est claire», ajoute-t-il.

«Les décideurs politiques ont la possibilité de concevoir des stratégies industrielles axées sur la transition vers les énergies propres.»

L’AIE indique également qu’environ 40% des investissements dans la production d’énergies propres en 2023 concernaient des installations qui devraient entrer en service en 2024. Pour les batteries, cette proportion s’élève à 70%.

 

La fabrication de batteries en plein essor

 

La fabrication de batteries a connu une année record en 2023, avec une production totale de plus de 800 gigawattheures (GWh), soit une hausse de 45% par rapport à 2022.

Le rapport révèle que la capacité de production de batteries a également augmenté, avec près de 780 GWh de capacité de production de cellules ajoutés en 2023, soit environ un quart de plus que l’année précédente.

«Au niveau mondial, la capacité de fabrication de batteries pourrait dépasser 9 térawattheures d’ici à 2030 si tous les projets se concrétisent», ajoute le rapport de l’AIE. 

De même, les nouvelles capacités de production des éoliennes et des électrolyseurs ont connu une croissance plus rapide en 2023.

Selon l’agence, la capacité éolienne existante pourrait couvrir près de 50% des besoins en 2030, tandis que les projets annoncés pourraient en couvrir 12% supplémentaires.

En revanche, la capacité de production des pompes à chaleur s’est ralentie en raison de la stagnation de la plupart des principaux marchés. Le rapport ajoute que la capacité existante ne pourrait répondre qu’à environ un tiers des besoins en 2030.

 

La Chine domine les énergies propres

 

La production d’énergies propres est encore dominée par quelques régions, notamment la Chine qui abrite 80% de la capacité mondiale de production de modules solaires photovoltaïques.

Selon le rapport, la fabrication de cellules de batteries pourrait être moins concentrée géographiquement d’ici à la fin de la décennie si tous les projets annoncés se concrétisent.

Après avoir évalué plus de 750 usines, l’AIE a constaté que la Chine reste le producteur de technologies énergétiques propres le moins cher.

«La construction d’usines de fabrication de batteries, d’éoliennes et de panneaux solaires photovoltaïques est généralement 20 à 30% plus chère en Inde qu’en Chine, et 70 à 130% plus chère aux États-Unis et en Europe», mentionne l’AIE. 

«Toutefois, on estime que la grande majorité des coûts totaux de production de ces technologies (70 à 98%) provient des coûts opérationnels, qui comprennent des intrants tels que l’énergie, la main-d’œuvre et les matériaux, ce qui implique que les écarts de coûts de production observés aujourd’hui ne sont pas immuables et peuvent être influencés par la politique», ajoute le rapport.

Outre la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud ont investi massivement dans les technologies énergétiques propres au cours des dernières années.

Le rapport relève cependant que les investissements similaires en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud sont négligeables.

 

Des investissements influencés par de nombreux facteurs

 

D’après l’AIE, le coût n’est pas le seul facteur qui attire les investissements dans le secteur des technologies énergétiques propres.

Selon l’agence, plusieurs autres facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur.

«Les interventions politiques peuvent donc accroître l’attrait des investissements dans une région donnée sans subventionner directement les coûts de fabrication», explique l’AIE. 

«Les programmes de formation et de certification des travailleurs, la réduction des délais d’exécution des projets tout en maintenant les normes environnementales, l’élargissement des marchés intérieurs et la réduction de l’incertitude grâce à des politiques climatiques solides et stables figurent parmi les principales mesures “quasi sans regrets” qui peuvent accroître les incitations à investir, indépendamment du rôle des incitations directes dans les stratégies industrielles», poursuit-elle. 

En outre, le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial. 

«Si la recherche et le développement dans le secteur privé peuvent être stimulés par des politiques qui encouragent les investissements et l’expérience dans le secteur manufacturier, un soutien direct à l’innovation est également nécessaire», affirme l’AIE. 

Enfin, l’agence note que les initiatives gouvernementales, notamment les subventions ou les prêts à la recherche et au développement, le financement de projets, le soutien au prototypage rapide et la promotion des start-ups accéléreront les progrès dans la production d’énergies propres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com