Birmanie: la contestation s'amplifie, internet perturbé dans tout le pays

Les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre, bloquant plusieurs routes à proximité et installant deux canons à eau (Photo, AFP).
Les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre, bloquant plusieurs routes à proximité et installant deux canons à eau (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 06 février 2021

Birmanie: la contestation s'amplifie, internet perturbé dans tout le pays

  • Le pays connait, pour la seconde fois cette semaine, des coupures internet importantes sur l'ensemble du territoire, selon l'ONG de surveillance, NetBlocks
  • La Chine reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative contre l'armée au moment de la crise des musulmans rohingyas

RANGOUN: Plusieurs milliers de Birmans manifestent samedi à Rangoun, le plus gros rassemblement depuis le coup d'État contre Aung San Suu Kyi, tandis que les généraux putschistes censurent internet avec d'importantes coupures dans tout le pays.
«A bas la dictature militaire», criaient des contestataires qui défilaient dans un quartier au nord de la capitale économique.
Certains agitaient des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de l'ex-dirigeante de 75 ans, arrêtée lundi. D'autres ont mis le salut à trois doigts, un geste de résistance emprunté au cinéma américain.
Les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre, bloquant plusieurs routes à proximité et installant deux canons à eau.
Le pays connait, pour la seconde fois cette semaine, des coupures internet importantes sur l'ensemble du territoire, selon l'ONG de surveillance, NetBlocks.
L'accès à Twitter et Instagram est nettement restreint depuis la veille pour tenter de faire taire la contestation, également très présente sur les réseaux sociaux où les hashtags #WeNeedDemocracy, #HeartheVoiceofMyanmar et #Freedomfromfear ont été utilisés des millions de fois.
Le groupe norvégien Telenor, l'un des principaux opérateurs de télécommunications en Birmanie, a confirmé que les autorités ont ordonné le blocage de ces plates-formes jusqu'à nouvel ordre.
«Nous sommes profondément préoccupés» par cette injonction qui porte atteinte «au droit des gens de faire entendre leurs voix», a indiqué un porte-parole de Twitter.
L'armée avait ordonné deux jours plus tôt d'empêcher l'accès à Facebook, principal outil de communication pour des millions de Birmans.
Ces réseaux servent à «provoquer des malentendus chez le public», a justifié le ministère des Transports et des Communications.
Pour tenter d'échapper à la censure, des Birmans se tournent vers des VPN, qui permettent de contourner toute restriction géographique.

Premier contact de l'ONU

Les événements restaient au cœur de l'agenda international.
Christine Schraner Burgener, envoyée spéciale de l'ONU pour la Birmanie, a eu un premier contact avec les militaires.
Elle a clairement exprimé notre position: mettre un terme au coup d'État et libérer les personnes détenues, a indiqué vendredi à la presse, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Mais le Conseil de sécurité n'a pas formellement condamné le putsch dans sa déclaration commune, Chinois et Russes s'opposant à une telle prise de position.

M. Guterres a qualifié le coup d'Etat d '«absolument inacceptable» mais le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi une ligne plus souple, appelant à la libération des détenus sans formellement condamné le coup. Une condamnation à laquelle Chinois et Russes se sont opposés.

La Chine reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative contre l'armée au moment de la crise des musulmans rohingyas.
«Le gouvernement comprend les préoccupations de la communauté internationale sur la poursuite du processus de transition démocratique», a déclaré le ministre de la Coopération internationale Ko Ko Hlaing lors de cette réunion, selon le journal.

L'Union européenne et les Etats-Unis font planer la menace de sanctions depuis les premières heures du coup d'Etat.

Écrivains, moines, étudiants, activistes, députés, responsables locaux: l'armée à multiplié les arrestations.
Win Htein, proche d'Aung San Suu Kyi, qui a passé plus de vingt ans en détention sous la junte, de 1989 à 2010, a été arrêté vendredi.

«Chasser les démons»

Malgré la peur des représailles, dans un pays habitué aux répressions sanglantes comme en 1988 et 2007, des centaines d'enseignants et d'étudiants avaient déjà manifesté vendredi à Rangoun.
Des dizaines de fonctionnaires ont cessé le travail dans plusieurs ministères et 300 ont organisé une session virtuelle pour dénoncer le prix de contrôle du parlement. Des habitants de Rangoun ont une fois de plus klaxonné et tapé sur des casseroles pour «chasser les démons», les militaires.
Une vingtaine de personnes qui avaient ainsi manifesté leur mécontentement la veille ont été condamnées à sept jours de détention. Quatre étudiants ont été inculpés pour avoir manifesté.
Le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a expliqué son passage en force en alléguant qu'il y avait eu des énormes fraudes aux législatives de novembre, massivement remportées par la LND .
En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire de la LND qui aurait pu vouloir modifier la Constitution, très favorable aux militaires, estiment des analystes.
Min Aung Hlaing, paria à l'international depuis les exactions de l'armée contre les Rohingyas et proche de la retraite, a aussi renversé Aung San Suu Kyi, adulée dans son pays, par ambition politique, d'après ces experts.
Cette dernière a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale et se trouve «assignée à résidence» dans la capitale Naypyidaw, «en bonne santé», d'après un porte-parole de la LND.
Les militaires ont instauré l'état d'urgence pour un an et promis des élections à l'issue de cette période.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.