La décision de la CPI en Israël «offre un nouvel espoir de justice»

Des Palestiniens se rassemblent alors qu'un bulldozer cherche des victimes parmi les décombres de la maison de la famille Abu Jama, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 juillet 2014. (REUTERS / Ibraheem Abu Mustafa)
Des Palestiniens se rassemblent alors qu'un bulldozer cherche des victimes parmi les décombres de la maison de la famille Abu Jama, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 juillet 2014. (REUTERS / Ibraheem Abu Mustafa)
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Publié le Dimanche 07 février 2021

La décision de la CPI en Israël «offre un nouvel espoir de justice»

  • Une décision de la Cour pénale internationale (CPI) selon laquelle elle a compétence sur les crimes de guerre commis dans les territoires occupés israéliens a été saluée par des responsables palestiniens
  • Dans sa décision, la CPI a déclaré que sa compétence «s’étend aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est».

AMMAN: Une décision de la Cour pénale internationale (CPI) selon laquelle elle a compétence sur les crimes de guerre commis dans les territoires occupés israéliens a été saluée par des responsables palestiniens, qui affirment que cette décision offre un nouvel espoir aux victimes d'accéder à la justice.

La décision rendue vendredi par un tribunal de trois juges ouvrira la voie à des enquêtes sur l'expansion des colonies israéliennes et les violations présumées du droit humanitaire par l'armée israélienne lors de l'invasion de Gaza en 2014, ainsi que sur les attaques à la roquette du Hamas contre des civils israéliens.

Dans sa décision, la CPI a déclaré que sa compétence « s’étend aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est ».

Hanan Ashrawi, ancien membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, déclare à Arab News que la décision de la CPI signifie qu’Israël serait «tenu de rendre des comptes».

« La décision montre également que le tribunal a refusé de céder à l'intimidation de l'administration Donald Trump ».

«Sous Trump, ils ont attaqué le tribunal et lorsque cela a échoué, ils s'en sont pris personnellement aux procureurs. Leurs tentatives de pression et de chantage sur quiconque demande des comptes à Israël ont été permanentes. Ils ont ciblé des procureurs individuels de la CPI en gelant leurs comptes bancaires et en les inscrivant sur une liste noire pour l’obtention de visas.

Ashrawi a établi un lien direct entre le départ de Trump et l'annonce de la décision : « Le fait que Trump soit parti a permis de rendre la décision. »

La CPI « a résisté à la pression et maintenant la responsabilité des crimes de guerre devrait être déterminée», dit-il.

"Ils se sont liés pour interférer avec le système juridique international afin de protéger Israël, mais c’est terminé maintenant."

Ashrawi souligne que tout pays devrait réfléchir à deux fois avant de commettre des crimes de guerre. "C'est un signal clair qu'ils ne bénéficient pas de l'immunité."

Le groupe israélien de défense des droits humains B’Tselem a salué la décision » historique » de la CPI, affirmant qu’elle aura «un effet restrictif sur l’action israélienne» et mettra fin à l’impunité.

Ahmad Deek, directeur général du cabinet du ministre palestinien des Affaires étrangères, a déclaré à Arab News que la décision de la CPI «est une victoire pour les victimes et pour la justice internationale».

La décision pavera la voie pour que justice soit enfin rendue, a-t-il dit.

Daniel Seidmann, un avocat israélien, militant pour la paix et expert du statut de Jérusalem-Est, décrit la décision de la CPI comme un « tremblement de terre » pour les efforts d'Israël et des États-Unis.

« La CPI rejette les revendications souveraines d'Israël (et la reconnaissance américaine) », a-t-il tweeté.

Seidmann précise que les autorités judiciaires, policières et foncières d’Israël let ses forces armées seront examinées.

« Un défi sans précédent » commente-t-il.

Riyad Mansour, représentant permanent palestinien à l'ONU, déclare à Arab News que la décision de la CPI est le fruit d'années de combats sur la scène internationale.

« Pendant longtemps, les gens étaient sceptiques quant à l’importance de ces efforts internationaux, mais si la Palestine n’était pas devenue État non membre de l’ONU, ne s’était pas qualifiée pour le Statut de Rome et n’avait pas rejoint la CPI, nous n’aurions pas eu cette décision », conclut-il.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com