«Élégant et passionnant»: les Saoudiennes se retrouvent dans l’escrime

Inspirée par la carrière sportive de son père, Ruba al-Masri a commencé à pratiquer l’escrime il y a trois ans. Elle a depuis remporté des médailles d’or et d’argent, dans des championnats locaux et internationaux. (Photo fournie)
Inspirée par la carrière sportive de son père, Ruba al-Masri a commencé à pratiquer l’escrime il y a trois ans. Elle a depuis remporté des médailles d’or et d’argent, dans des championnats locaux et internationaux. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 08 février 2021

«Élégant et passionnant»: les Saoudiennes se retrouvent dans l’escrime

  • «Trois académies dédiées aux femmes ont été créées par la suite, à partir de 2017, à Riyad, Djeddah et Dammam»
  • Dès le départ, Ruba al-Masri était fascinée par ce sport unique en termes d'équipements, de tenues et de techniques

DJEDDAH: Pour nombre de jeunes Saoudiens, les vertus d'un sport, en particulier l'escrime, ne sont rien de moins qu’une affirmation de vie.

«L'escrime m'a appris la patience, la justice et la gestion de la colère», révèle Ruba al-Masri, une escrimeuse de 21 ans.

Dans ce sport élégant, vieux de plusieurs siècles, il semble qu'elle ait trouvé sa vocation, tout comme de nombreuses jeunes athlètes saoudiennes.

Inspirée par la carrière sportive de son père, Ruba al-Masri a commencé à pratique l’escrime il y a trois ans. Elle a depuis remporté des médailles d’or et d’argent, dans des championnats locaux et internationaux.

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(Photo Fournie)

«Depuis que je suis toute petite, je vois les photos de mon père et les médailles qu'il a obtenues au cours de sa carrière», explique Ruba à Arab News. «Ma famille est la première à me soutenir, la première à me dire de suivre les traces de mon père et de commencer mon voyage.»

La présence des femmes saoudiennes aux Jeux olympiques de 2016 a donné le coup d’envoi à leur participation aux activités sportives locales. L'escrime s'est avérée la discipline la plus attrayante.

«Il y a plus de 200 escrimeuses saoudiennes aujourd’hui, et nous travaillons cette année en vue de diplômer les cinq premières femmes arbitres de l'histoire de l'escrime saoudienne», explique le président de la Fédération saoudienne d'escrime, Ahmed al-Sabban.

La participation des femmes au sport ne date que de 2015 dans la province de l'Est, ajoute-t-il. Les escrimeuses de la région s’étaient rendues à Bahreïn pour pratiquer, dit-il, et l'une d’elles, Lubna al-Omair, avait été sélectionnée pour les Jeux olympiques de 2016.

«Trois académies dédiées aux femmes ont été créées par la suite, à partir de 2017, à Riyad, Djeddah et Dammam», révèle le président. «Nous travaillons pour en avoir dans toutes les régions du Royaume.»

L'histoire de l’escrime au Royaume remonte aux années 1960, explique Ahmed al-Sabban, et trouve ses origines dans les écoles Seven Palaces à Djeddah. De nombreux expatriés qui ont emménagé à Dhahran après la découverte du pétrole ont aussi joué un rôle dans l'introduction du sport aux Saoudiens.

Selon M. Al-Sabban, le sport est d'abord devenu populaire dans la province de l’Est et à Tabouk, puis dans les autres régions du pays. Aujourd'hui, la Fédération gère des académies à Djeddah, Riyad, Taïf, Médine, Tabouk et dans la province de l'Est.

Le dur labeur a porté ses fruits.

Ruba al-Masri a commencé en avril 2018, lorsqu'elle a rejoint le programme olympique d'escrime d'été proposé par la Fédération. «L'escrime est un sport passionnant et intéressant», affirme-t-elle, «elle améliore la personnalité du joueur en aiguisant son sens de l’engagement et sa précision».

Elle ajoute que cette discipline «nécessite l'utilisation simultanée de tous les sens, ce qui améliore la rapidité d'esprit et l'observation». Associée aux bienfaits de l'activité physique, l'escrime peut même améliorer la santé générale, déclare-t-elle.

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(Photo Fournie).

Dès le départ, Ruba al-Masri était fascinée par ce sport unique en termes d'équipements, de tenues et de techniques.

«Honnêtement, l'élégance de la tenue fait aussi partie des choses que je trouve attirantes dans l'escrime, elle est  différente de celle des autres sports», souligne-t-elle. «Je la trouve aussi  confortable parce qu’elle couvre presque tout le corps.»

Après avoir remporté une médaille d’or au premier championnat d’escrime féminin du Royaume, Ruba représente l’Arabie saoudite au niveau international en Égypte, en Tunisie, au Koweït, en Jordanie et aux Philippines. «J'ai aussi appris que le succès ne commence pas avec la première médaille d'or, mais bien avant, avec la persévérance et l’évolution».

Aujourd'hui, désireuse de participer aux Jeux olympiques de Tokyo, elle a pour objectif de devenir la première femme saoudienne à remporter une médaille d'or. Elle veut également réussir dans les championnats asiatiques et la Coupe du monde d'escrime.

«L'escrime ne nécessite pas de critères physiques spécifiques, on peut la pratiquer à tout âge», précise-t-elle. «Cependant, il est préférable de commencer jeune si on veut devenir champion.»

Ahmed al-Sabban assure qu'il n'y a pas de prérequis pour apprendre l'escrime. Mais il mentionne des pratiques qui aident les athlètes à réussir: l'entraînement quotidien, une alimentation saine, une forme physique optimale, et un bon sommeil.

«La Fédération saoudienne d’escrime continue d’être le leader des sports féminins dans le Royaume, elle surpasse les autres fédérations sportives», déclare-t-il.

«Nous espérons que les dirigeants continueront à soutenir cette tendance, que l'escrime sera le premier choix pour toutes les femmes du Royaume, et que nous continuerons de remporter des médailles d'or dans tous les tournois.»

Ruba al-Masri et ses collègues rêvent sans aucun doute des mêmes objectifs.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.