L’Iran mène des opérations de cyberespionnage contre plus de mille dissidents

En utilisant des logiciels malveillants déguisés en applications Android, les pirates iraniens ont surmonté avec succès les balises de cryptages mises en place par les applications de messagerie, et infiltré les téléphones mobiles et les ordinateurs de leurs cibles. (Photo, Fichier/AFP)
En utilisant des logiciels malveillants déguisés en applications Android, les pirates iraniens ont surmonté avec succès les balises de cryptages mises en place par les applications de messagerie, et infiltré les téléphones mobiles et les ordinateurs de leurs cibles. (Photo, Fichier/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 09 février 2021

L’Iran mène des opérations de cyberespionnage contre plus de mille dissidents

  • Une fois le piratage des appareils des dissidents effectué, la priorité des hackers est d’identifier les interlocuteurs de leurs victimes en Iran
  • Le ministère des Renseignements et le Corps des gardiens de la révolution islamique gèrent des cyberagences distinctes qui visent des cibles différentes

LONDRES: L'Iran mène deux opérations de surveillance dans le cyberespace et utilise une pléthore de méthodes pour espionner plus de mille dissidents, selon une firme de cybersécurité de premier plan.

Des individus en Iran, au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans dix autres pays ont été traqués par des pirates iraniens, d’après Check Point.

La firme ajoute que deux groupes se chargent de diffuser les logiciels espions parmi les dissidents. Ils sont ensuite utilisés pour les surveiller ainsi que leur voler des enregistrements d'appels et d'autres fichiers.

L'un des groupes, Domestic Kitten, utilise un nombre de méthodes pour inciter les gens à télécharger des logiciels malveillants sur leur téléphone.

À titre d’exemple, ils reproduisent des applications de restaurants basés à Téhéran, font la promotion d’espiogiciels prétendument dédiés à la sécurité mobile, ou encore, diffusent des informations locales via un logiciel compromis. Dans l’un des cas, ils ont créé une application dédiée au papier peint, et qui contenait aussi des images pro-Daech.

Check Point affirme que Téhéran a ainsi réussi à exécuter au moins 600 infections électroniques.

L’autre groupe impliqué dans le scandale du piratage informatique, Infy, est connu depuis 2007. Il aurait ciblé les ordinateurs de particuliers grâce à une stratégie qui consiste à envoyer des e-mails au contenu attrayant, affublés d’une pièce jointe contenant des logiciels espions.

La campagne Infy, selon Check Point, est parmi les plus sophistiquées d’Iran à ce jour.

«Il est clair que le gouvernement iranien investit des ressources importantes dans les cyberopérations», a déclaré Yaniv Balmas, responsable de la cyber-recherche chez Check Point.

«Les cyberopérateurs de ces campagnes semblent invincibles face aux attaques, même si les deux ont été démasquées, et même arrêtées dans le passé. Ils ont tout simplement recommencé à zéro».

Amin Sabeti, directeur exécutif du Digital Impact Lab basé à Washington, explique à Arab News que, une fois le piratage des appareils des dissidents effectué, la priorité des hackers est d’identifier les interlocuteurs de leurs victimes en Iran.

«Leur objectif consiste à trouver un réseau de personnes, particulièrement les expatriés, comprendre de quoi ils parlent, à qui ils parlent, puis les détenir», dit-il.

Sabeti ajoute cependant que l'Iran n'est pas une cybermenace de premier plan, et «ne peut pas rivaliser avec la Russie ou la Chine».

Les cyberagences de Téhéran se distinguent par un aspect du piratage que Sabeti appelle «ingénierie sociale».

«En termes de technologie, ils ne sont pas vraiment sophistiqués, mais leur application est excellente», déclare-t-il.

«Ils comprennent parfaitement leur cible. Ils l’étudient, déterminent leurs objectifs, et c’est là que tout commence».

Sabeti précise que le ministère des Renseignements et le Corps des gardiens de la révolution islamique gèrent des cyberagences distinctes qui visent des cibles différentes. Les Gardiens se concentrent sur les dissidents étrangers, tandis que le ministère s’intéresse aux Iraniens sur le territoire.

Les diverses opérations de sécurité finissent souvent par se chevaucher dit-il, et le résultat final est un système d’espionnage interconnecté qui «semble tiré d’un manuel de l’époque soviétique».

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.