La démocratie tunisienne à l'épreuve d'un bras de fer président-Parlement

La police tunisienne empêche les manifestants d'accéder au parlement. (AFP)
La police tunisienne empêche les manifestants d'accéder au parlement. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 février 2021

La démocratie tunisienne à l'épreuve d'un bras de fer président-Parlement

  • Onze ministères au total, dont ceux de l'Intérieur, de la Santé et de la Justice, sont en suspens, paralysant l'Etat au moment où le nombre de morts du Covid grimpe en flèche
  • Le 16 janvier, en pleine flambée épidémique, M. Mechichi a procédé à un remaniement. Son objectif: rallier les deux principales formations parlementaires --Ennahdha, d'inspiration islamiste, et son allié libéral Qalb Tounes

TUNIS : Un chef de l'Etat et un Parlement à couteaux tirés, et près de la moitié du gouvernement qui attend depuis bientôt un mois de pouvoir entrer en fonction, en pleine urgence sanitaire et sociale: la démocratie tunisienne est à l'épreuve d'un nouveau blocage politique.

Onze ministères au total, dont ceux de l'Intérieur, de la Santé et de la Justice, sont en suspens, paralysant l'Etat au moment où le nombre de morts du Covid grimpe en flèche, tandis que les restrictions liées à la pandémie exacerbent la longue déprime économique et sociale.

Dans un pays qui, après la chute de la dictature en 2011, a accouché d'un système politique hybride, ni présidentiel ni totalement parlementaire, le problème est connu.

Dans sa version 2021, il met aux prises le chef de l'Etat Kais Saied - un indépendant qui a créé la surprise lors de la présidentielle de fin 2019-, le chef du gouvernement Hichem Mechichi, un technocrate désigné en juillet par M. Saied pour former un gouvernement apolitique, et les partis ayant dominé les dernières législatives, fin 2019 également.

Décret présidentiel?

Le 16 janvier, en pleine flambée épidémique, M. Mechichi a procédé à un remaniement. Son objectif: rallier les deux principales formations parlementaires --Ennahdha, d'inspiration islamiste, et son allié libéral Qalb Tounes.

Logiquement, les nouveaux ministres ont obtenu la confiance du Parlement le 27 janvier.

Mais c'était sans compter sur l'opposition du chef de l'Etat, en conflit avec Ennahdha et Qalb Tounes.

Reprochant à M. Mechichi un processus inconstitutionnel et le choix de ministres sur lesquels pèsent des soupçons de corruption, Kais Saied a alors usé de ses prérogatives.

Résultat: à ce jour, aucun des nouveaux ministres n'a été convié au palais de Carthage pour prêter serment, et le décret présidentiel censé entériner leur nomination n'a pas été publié.

Certaines critiques de M. Saied font écho à celles de la société civile.

Selon l'ONG anticorruption I-Watch, le futur ministre de la Santé Hédi Khairi est accusé d'avoir utilisé ses réseaux pour entraver une enquête sur son demi-frère, accusé du meurtre d'une personne ayant pénétré chez lui par effraction en 2019.

Le futur ministre de l'Energie, Sofiene Ben Tounes, proche du chef de file de Qalb Tounes, le magnat des médias Nabil Karoui, est soupçonné d'être lié à un sulfureux contrat de lobbying pour promouvoir la candidature de M. Karoui à la présidentielle.

Youssef Fenira, pressenti au ministère de l'Emploi, est lui accusé d'avoir dissimulé ses liens avec une société rémunérée pour des formations par l'Agence nationale de l'emploi lorsqu'il en était le directeur en 2018, toujours selon I-Watch.

Depuis, en dépit d'échanges de courriers officiels entre MM. Saied et Mechichi, et de la tentative de médiation de la puissante centrale syndicale UGTT, l'impasse persiste.

 «Besoin d'unité»

Ce n'est pas la première fois que les deux têtes de l'exécutif de la jeune démocratie tunisienne sont en conflit.

Et, en dix ans, pas moins de neuf gouvernements se sont succédé, une instabilité chronique invalidante.

Mais, cette fois, les camps s'arc-boutent sur leurs positions.

Universitaire largement élu en 2019 sur fond de rejet des pouvoirs en place depuis 2011, Kais Saied veut «mettre en échec le système politique», qu'il juge défaillant, dit à l'AFP la politologue Nessryne Jelalia.

Mais «a-t-on les moyens d'un effondrement du système actuellement?».

De son côté, Ennahdha se montre très réticente à l'idée de lâcher ses ministres contestés, afin de ne pas menacer son entente avec Qalb Tounes et éviter une motion de censure contre son chef historique Rached Ghannouchi, actuel président du Parlement.

Ces blocages interviennent «au moment où le pays aurait besoin d'unité» pour faire face à la crise, insiste Michel Ayari, chercheur pour le groupe de réflexion International Crisis Group.

Le tourisme, qui représente 14% du PIB, est à genoux, le PIB pourrait reculer de 9% selon la Banque mondiale, et les départs clandestins vers l'Europe atteignent des niveaux inédits depuis 2011.

La situation politique inquiète marchés financiers et investisseurs, et exaspère les bailleurs de fonds qui ont maintenu la Tunisie à flots, alors que le budget 2021 n'est pas bouclé.

Pour sortir de l'ornière, M. Mechichi a récemment saisi la justice administrative, mais celle-ci a souligné que son avis serait «consultatif».

Reste la Cour constitutionnelle, prévue par la Constitution de 2014 et susceptible de résoudre un tel différend. Mais, six ans ont passé et elle n'est toujours pas sur pied, les partis n'étant pas parvenus à s'accorder sur sa composition.

 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com