Des snipers houthis accusés d'avoir visé des enfants à Taïz

Des rebelles houthis montent à bord d'un véhicule lors d'un cortège funèbre pour les combattants houthis tués lors de récents combats avec les forces du gouvernement du Yémen reconnu internationalement par l'Arabie saoudite, à Sanaa, au Yémen, le mardi 16 février 2021 (AP)
Des rebelles houthis montent à bord d'un véhicule lors d'un cortège funèbre pour les combattants houthis tués lors de récents combats avec les forces du gouvernement du Yémen reconnu internationalement par l'Arabie saoudite, à Sanaa, au Yémen, le mardi 16 février 2021 (AP)
Short Url
Publié le Mercredi 17 février 2021

Des snipers houthis accusés d'avoir visé des enfants à Taïz

  • Le groupe de défense des droits de l'homme dénonce de tels «crimes contre l'humanité» et exhorte l'ONU et son envoyé spécial au Yémen à ouvrir une enquête
  • Un exemple d'enfant blessé par un sniper houthi est celui de Ruwaida Saleh, 8 ans, qui a reçu une balle dans la tête en août 2020 alors qu’elle allait chercher de l'eau

LONDRES: Des tireurs d'élite houthis ont été accusés d'avoir tiré «systématiquement» sur des centaines d'enfants dans la ville yéménite de Taïz.

La coalition Rassd déclare qu’au moins 450 enfants ont été tués ou blessés dans la ville au cours des six dernières années et que les Houthis les ont délibérément pris pour cible.

Le groupe de défense des droits de l'homme dénonce de tels «crimes contre l'humanité» et exhorte l'Organisation des nations unies (ONU) et son envoyé spécial au Yémen à ouvrir une enquête pour «dénoncer ces crimes et violations» et traduire les auteurs en justice.

Un exemple d'enfant blessé par un sniper houthi est celui de Ruwaida Saleh, 8 ans, qui a reçu une balle dans la tête en août 2020 alors qu’elle allait chercher de l'eau dans le district de Kalaba à Taïz.

Dans un documentaire de la BBC, l'oncle de Ruwaida, Hamid Saleh, explique qu’elle a été visée par un sniper houthi qui, selon la coalition Rassd, a refusé de laisser qui que ce soit lui venir en aide, continuant de tirer alors qu'elle gisait mourante dans la rue.

«Quand elle est tombée, son frère Amri était à côté d'elle», déclare Hamid Saleh. «Il a été fort, courageux. Il a essayé de traîner sa sœur sur le sentier de l'autre côté, puis elle a été transportée d'urgence à l'hôpital.»

«Elle était dans un état très grave. Grâce à Dieu, elle a subi deux opérations. Elle est restée dans l'unité de soins intensifs pendant quatre ou cinq jours, dans le coma. Elle est stable désormais.» 

Saleh ben Saleh, le père de Ruwaida, déclare à la BBC: «Sa santé s’améliore mais elle ne peut pas dormir parce que sa tête lui fait mal. Elle est toujours malade. Quand elle essaie de dormir, elle ne peut pas et elle secoue toujours la tête. Ruwaida a peur et dès qu'elle entend un bruit, elle pense qu'elle est à nouveau visée.»

En plus de montrer des images troublantes d’Amri traînant le corps de sa sœur en lieu sûr, le documentaire de la BBC présente des enfants qui jouent dans la rue devant la maison de Ruwaida, dont plusieurs «faisant le mort», comme s’ils avaient été eux aussi abattus par des tireurs d’élite.

Sur d’autres images, on aperçoit des journalistes de la BBC contraints de courir vers la maison d'une deuxième famille touchée par le conflit à Taïz, sous la menace des tirs des snipers houthis.

Saber, le fils d'Abdu Qaid Ahmed, âgé de 10 ans, a été tué en 2020 par un sniper alors qu'il était sorti avec son frère, pour aller chercher de l'eau pour sa famille.

 «Le sniper a tiré sur Saber en premier», souligne Ahmed. «La balle est entrée par la poitrine et est ressortie par le dos. Il est mort sur le coup.»

Mohamed, le frère de Saber, âgé de 7 ans, a été touché à l’estomac par le même sniper, mais il a pu rentrer se cacher chez lui.

Sa mère, Fatiya, déclare: «Quand je suis venue et que je lui ai enlevé la couverture, j'ai vu qu'il saignait. J'ai beaucoup crié. Puis mes voisins sont venus et l'ont pris de mes bras. J’ai ensuite hurlé: “Ramenez-moi Saber, ramenez-moi Saber, je suis sûr que Saber a peur que je le gronde parce qu’il a emmené son frère avec lui”. Alors, ils m'ont dit qu'il était à la morgue.»

Fatiya explique que Mohamed est à jamais marqué et traumatisé, qu’il se cache toujours lorsqu'il entend des coups de feu et qu’il en garde de graves problèmes de comportement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
Short Url
  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Short Url
  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
Short Url
  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com