Valeurs familiales: les parents et leurs enfants présentent une image positive des Arabes américains

(TikTok: @thefurrhafamily)
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Publié le Vendredi 19 février 2021

Valeurs familiales: les parents et leurs enfants présentent une image positive des Arabes américains

  • Salem Furrha est un Palestinien né au Koweït. Lorsqu'il est arrivé aux États-Unis, il a d'abord vécu dans le Michigan avant de déménager en Californie, où il réside maintenant avec sa femme palestino-libanaise, Samah, et leurs huit enfants
  • «Nous voulions montrer aux gens que nous formons une famille très unie et nous restons toujours solidaires… nous aimons être ensemble»

CHICAGO: Les réseaux sociaux sont inondés de contenus offensants, empreints de haine, de colère, avec des attaques personnelles et, bien sûr, des déclarations exagérées et fausses. Ces contenus sont en grande partie motivés par l’expression d’opinions politiques pleines de colère et des attaques partisanes. Cela peut être tout à fait nauséabond.

Mais de temps en temps, vous pouvez tomber sur des comptes à la fois positif et amusant. Et c'est encore plus satisfaisant lorsque vous en trouvez un qui présente également une vision méliorative de la culture et de la vie arabes.

Salem Furrha est un Palestinien né au Koweït. Lorsqu'il est arrivé aux États-Unis, il a d'abord vécu dans le Michigan avant de déménager en Californie, où il réside maintenant avec sa femme palestino-libanaise, Samah, et leurs huit enfants. L'année dernière, pour surmonter l'ennui du confinement dû au coronavirus et à d'autres restrictions, il a créé un compte familial sur TikTok, un réseau social qui permet aux utilisateurs de partager de courtes vidéos.

Le contenu de la plate-forme est parfois à la limite du salace. La famille Furrha  partage quant à elle un contenu ludique afin d'offrir une image positive de la vie quotidienne des Arabes américains aux États-Unis

Lorsque je m'ennuie ou que j'ai la nausée à cause des combats politiques qui dominent de plus en plus les autres réseaux sociaux – en particulier le flot sans fin de représentations négatives des Arabes et des musulmans et des débats haineux – je me tourne vers les Furrha pour un peu de répit. 

Dans les pires moments, lorsque mes flux sur les réseaux sociaux risquent d’être ensevelis sous une avalanche de stéréotypes anti-arabes, je fais un détour par ce coin plus agréable et accueillant de l’autoroute de l’information, je ralentis et je savoure les posts de la famille.

J'ai récemment eu le plaisir de rencontrer virtuellement la famille Furrha, lors d'une conférence Zoom organisée par Arab America, une organisation nationale qui vise à promouvoir une image plus vraie des Arabes américains et du monde arabe. Salem Furrha et sa famille devraient être des icônes officielles des Arabes américains, nos ambassadeurs dans le reste du pays et dans le monde.

«Nous voulions montrer aux gens que nous formons une famille très unie et nous restons toujours solidaires… nous aimons être ensemble», m'a expliqué Salem Furrha. «Nous essayons de faire comprendre aux gens à quel point nous nous entendons bien même s'il y a beaucoup de monde à la maison.»

«C’est la culture arabe. Nous sommes ensemble. Nous essayons d’enseigner aux gens notre culture et nous utilisons la comédie et l'humour pour combler le fossé entre ce que les gens pensent et ce que les gens voient.»

La famille Furrha compte plus de 3,3 millions d'abonnés sur TikTok et des millions d'autres sur Facebook et Instagram. Le secret pour créer un public aussi large est simple, déclare M. Furrha. «Nous aimons présenter notre vie quotidienne de manière comique», souligne-t-il. 

«Beaucoup de stéréotypes infondés subsistent au sujet des Arabes… nous avons donc voulu montrer qui nous sommes vraiment.» 

Avec tant de gens qui vous observent, vous avez inévitablement le risque de vous exposer à des commentaires négatifs, voire à des attaques personnelles souvent racistes et amères. 

Lorsqu’on demande à Salem et à sa famille comment ils le gèrent, il hausse les épaules et offre une réponse parfaite: «Nous nous concentrons sur les commentaires positifs. Nous ignorons les autres. Nous n'y prêtons pas attention. Nous essayons de répondre aux commentaires sur le tchat et d'interagir avec nos abonnés.»

C'est une attitude rafraîchissante, car il peut être difficile pour les Arabes de résister à la tentation de répondre à quelqu'un qui vous insulte, en particulier sur les réseaux sociaux. Cela demande beaucoup de maîtrise de soi.

TikTok est devenu l'une des plates-formes de réseaux sociaux les plus influentes, car elle est perçue comme plus transparente et donc moins restrictive que Twitter ou Facebook, qui censurent souvent ou ajoutent des avertissements aux publications sur des sujets controversés ou qui contiennent des informations contestées.

Ces restrictions peuvent parfois refléter un préjugé anti-arabe inhérent. À titre d’exemple, de nombreux messages propalestiniens sont soit bloqués, soit «limités» sur Facebook et Twitter. La limitation sur les réseaux sociaux est due à l'utilisation d'algorithmes qui restreignent la visibilité des publications, en termes de nombre de personnes pouvant les voir, sans pour autant fermer complètement un compte. Dans de nombreux cas, les utilisateurs ne savent même pas qu'ils ont été bloqués.

Sur TikTok, les restrictions sont plus explicites et clairement énoncées: pas de violence, pas de haine ou de commentaires racistes, et l’exigence de normes occidentales généralement acceptables (qui pourraient encore être un peu risquées pour certains au Moyen-Orient).

L'ancien président américain, Donald Trump, a tenté de fermer TikTok car sa société mère, ByteDance, est basée à Pékin. Il a fait valoir que la plate-forme pourrait être utilisée «comme une arme du Parti communiste chinois» pour «espionner les citoyens américains».

L’actuel président américain, Joe Biden, a fait cesser les efforts initiés par Donald Trump pour forcer la vente du réseau chinois à une entreprise américaine, alors que son administration examine la question.

C'est une bonne nouvelle pour les Furrha car cela signifie que, pour l'instant du moins, ils peuvent continuer à utiliser la plate-forme et partager avec des millions de personnes leurs représentations humoristiques de la vie quotidienne d'une famille arabe américaine typique. 

Ne soyez pas surpris si un producteur de télévision entreprenant à Hollywood profite de leur popularité croissante et offre aux Furrha une chance d'apparaître dans leur propre émission de télé-réalité.

À bien y réfléchir, faire apparaître des Arabes américains dans une émission de télé-réalité américaine les décrivant de manière positive pourrait être ce dont nous avons besoin pour contrer les mensonges, les stéréotypes et la colère anti-arabe qui persistent à travers le monde.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.