Séparées par Trump, des familles du Moyen-Orient comptent les jours avant l'ère Biden

La Syrienne Dahouk Idriss fait partie des dizaines de milliers de personnes affectées par ce décret --surnommé « Muslim ban » (Photo, AFP)
La Syrienne Dahouk Idriss fait partie des dizaines de milliers de personnes affectées par ce décret --surnommé « Muslim ban » (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 19 janvier 2021

Séparées par Trump, des familles du Moyen-Orient comptent les jours avant l'ère Biden

  • Depuis que son fils est parti étudier aux Etats-Unis en 2011, cette enseignante de chimie à la retraite s'est rendue à Washington en 2015 puis fin 2016
  • «J'ai hâte que M. Biden arrive et abroge cette loi», poursuit-elle

DAMAS: La Syrienne Dahouk Idriss attend avec impatience l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche: elle va enfin pouvoir rendre visite à son fils, qu'elle n'a pas vu depuis plus de quatre ans à cause d'un décret migratoire controversé du président sortant Donald Trump. 

Le démocrate s'est engagé à abroger ce décret présidentiel de 2017 interdisant l'entrée sur le sol américain aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans, dont la Syrie en guerre. 

« Je compte les jours jusqu'à l'obtention de mon prochain visa », confie Mme Idriss, dans son salon à Damas où elle est entourée de photos de famille. 

Depuis que son fils est parti étudier aux Etats-Unis en 2011, cette enseignante de chimie à la retraite s'est rendue à Washington en 2015 puis fin 2016. 

EN BREF

Dahouk Idriss, sexagénaire, fait partie des dizaines de milliers de personnes affectées par ce décret  - baptisé « Muslim ban » (interdiction des musulmans) par ses détracteurs - et pris par M. Trump une semaine après son investiture en janvier 2017. 

Après de multiples versions et moult recours jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis, ce texte a fermé les frontières américaines notamment aux citoyens de Syrie, d'Iran, du Yémen, de Libye et de Somalie. 

« C'est une honte », lance Mme Idriss, assise près d'un piano en bois ciré. « Des milliers de mères comme moi à travers le monde n'ont qu'un seul souhait: revoir leur enfant ». 

L'intention de M. Biden d'abroger ce décret ne lui a pas échappé. Elle est à l'affut de la moindre information car « il y a une chance qu'il redonne la joie à ces milliers de mères ». 

« Mourir seule » 

Voyager à l'étranger en partant de Syrie, en guerre depuis 2011, n'est pas une sinécure tant de nombreux pays occidentaux ont rompu toute relation diplomatique avec Damas. Pour obtenir un visa, certains vont parfois dans un pays voisin ce qui a été compliqué par la pandémie de coronavirus. 

Et les nombreuses restrictions imposées à travers le monde pour lutter contre le Covid-19 risquent de retarder encore les retrouvailles tant attendues. 

« Dès qu'ils commenceront à accepter les demandes, j'irai n'importe où pour présenter mon dossier », insiste Mme Idriss. 

Lamees Jadeed attend aussi de pied ferme la concrétisation des promesses de M. Biden. « Je suis probablement plus impatiente que Biden lui-même de le voir devenir président », s'amuse-t-elle. 

« Je compte les jours jusqu'à l'obtention de mon prochain visa », confie Mme Idriss, dans son salon à Damas où elle est entourée de photos de famille (Photo, AFP)
« Je compte les jours jusqu'à l'obtention de mon prochain visa », confie Mme Idriss, dans son salon à Damas où elle est entourée de photos de famille (Photo, AFP)

Sa fille Nawwar, 38 ans, est partie étudier aux Etats-Unis en 2015 grâce à une bourse. Elle a déposé une demande d'asile et ne peut pas quitter le territoire américain en attendant. 

Mme Jadeed s'est rendue au Liban en 2018 pour déposer une demande de visa, qui a été rejetée. Cela fait plus de quatre ans qu'elle n'a pas vu sa fille. 

« J'ai peur de mourir seule sans l'avoir revue », confie cette femme de 79 ans. 

Des inquiétudes partagées également à Tripoli ou à Téhéran. Pour se revoir, certaines familles élaborent des périples complexes. 

« Visa immédiat »  

Mariam et Abdelhadi Reda, couple de septuagénaires libyens, ont organisé des réunions de famille en Turquie --malgré le coût élevé des billets d'avion et des hôtels. 

Ils rêvent d'aller voir leurs petits-enfants à Detroit (nord des Etats-Unis) où vit leur fille Elham, infirmière de 49 ans. 

« Cette interdiction (de M. Trump) est tellement injuste et totalement injustifiée », regrette à Tripoli Mariam, professeur d'anglais à la retraite. « L'Amérique me manque ». 

Son mari et elle ont étudié aux Etats-Unis. C'est même là-bas que leur fille, qui a la nationalité américaine, est née. 

A Téhéran, Mahnaz raconte qu'elle n'était pas avec sa fille Néda quand celle-ci a accouché à Los Angeles le 10 septembre 2018. 

« Mon premier petit-enfant. Je m'étais préparée à vivre ce beau moment avec ma fille. Combien j'ai rêvé et planifié! », soupire la sage-femme à la retraite âgée de 62 ans. 

Faute de représentation diplomatique américaine en Iran --les deux pays ont rompu leurs relations en 1979--, Mahnaz était allée en Arménie pour obtenir un visa. Peine perdue. 

Elle n'a vu son petit-fils Kian que neuf mois plus tard, quand sa fille lui a rendu visite. 

« J'ai hâte que M. Biden arrive et abroge cette loi », poursuit-elle. « Celui qui a ordonné cela n'est pas une personne normale et ne prête pas attention aux conséquences humaines de ses décisions ». 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com