L’Arabie saoudite pleure Ahmed Zaki Yamani

Ahmed Zaki Yamani lors d'une conférence de presse à Doha en 1976 (Photo, AP).
Ahmed Zaki Yamani lors d'une conférence de presse à Doha en 1976 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 24 février 2021

L’Arabie saoudite pleure Ahmed Zaki Yamani

  • Le ministre du pétrole au plus long mandat et visage public du premier choc pétrolier de 1973 est décédé à Londres à l’âge de 90 ans
  • Yamani a dirigé la nationalisation de l’industrie pétrolière du Royaume en 1980 et a joué un rôle important dans l’évolution de l’OPEP

DJEDDAH: Ahmed Zaki Yamani, le ministre du pétrole d’Arabie saoudite au plus long mandat, et l’homme derrière l’embargo pétrolier qui a suivi la guerre israélo-arabe de 1973, est décédé à Londres à l’âge de 90 ans.

Yamani est devenu ministre du pétrole en 1962, remplaçant Abdullah Tariki, membre fondateur de l'OPEP.  Ardent défenseur des intérêts arabes, il a efficacement négocié la production et les prix du pétrole, devenant ainsi une figure dominante dans la fixation des quotas de production sur les marchés mondiaux.

Ahmed Zaki Yamani à Tokyo en 1974. Yamani, un acteur essentiel du premier choc pétrolier de 1973, est décédé à l'âge de 90 ans (Photo, AFP).

Né le 30 juin 1930, fils d'un érudit en Islam et juge à Makkah, Yamani a étudié au Caire pour décrocher ensuite un diplôme de la Faculté de droit de l'Université de New York. Il a aussi obtenu une maîtrise à l’École de droit de Harvard.

Yamani a par ailleurs dirigé la nationalisation de l’industrie pétrolière du Royaume en 1980. Il a joué un rôle important dans l’évolution de l’OPEP, et a été le visage public de la crise pétrolière de 1973-1974, quand le prix du pétrole brut a quadruplé pour atteindre 12 dollars le baril.

En 1975, l’ancien ministre du pétrole et onze de ses homologues ont été pris en otage à la conférence de l’OPEP à Vienne par le terroriste vénézuélien Ilyich Ramirez Sanchez, connu sous le nom de Carlos le Chacal. Carlos prévoyait de transporter Yamani et le ministre iranien Jamshid Amuzegar à Bagdad pour les exécuter. Les otages ont finalement été libérés à Alger après des négociations.

Les ministres du pétrole du Golfe et les représentants des pays occidentaux se réunissent en octobre 1973 à Vienne pour négocier les hausses de prix demandées par les producteurs de pétrole. Ahmed Zaki Yamani est deuxième à gauche. (Photo, AP).

Lorsque les prix du pétrole ont commencé à baisser au début de 1986 à environ 10 dollars, contre un sommet de près de 31 dollars à la fin de 1985, l'Arabie saoudite a réduit sa production pour soutenir les prix, ce qui lui a coûté des revenus et une part du marché. Yamani a été remplacé comme ministre du pétrole cette année-là par son adjoint, Hisham Nazer.

Dans une interview en 2000, alors que le pétrole de schiste était peu connu et que les énergies renouvelables en étaient à leurs débuts, Yamani avait prédit que la technologie réduirait la consommation de pétrole et augmenterait la production en dehors de l'OPEP. «L'âge de pierre n'a pas pris fin parce que le monde était à court de pierre, et l'âge du pétrole va certainement se terminer bien avant que le monde ne manque de pétrole», a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sissi dénonce une «guerre d'extermination» à Gaza et défend le rôle de l'Egypte

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  • "La guerre en cours à Gaza n'est plus une guerre pour atteindre des objectifs politiques ou libérer des otages uniquement", a déclaré M. Sissi lors d'une conférence de presse avec son homologue vietnamien Luong Cuong
  • "Cette guerre a depuis longtemps dépassé toute logique ou justification et est devenue une guerre de famine et de génocide, ainsi qu'un moyen d'extermination de la cause palestinienne" a-t-il ajouté

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a dénoncé mardi une "guerre de famine et de génocide" en cours à Gaza, tout en réfutant des accusations selon lesquelles l'Egypte empêcherait l'entrée de l'aide humanitaire via le poste-frontière de Rafah.

"La guerre en cours à Gaza n'est plus une guerre pour atteindre des objectifs politiques ou libérer des otages uniquement", a déclaré M. Sissi lors d'une conférence de presse avec son homologue vietnamien Luong Cuong.

"Cette guerre a depuis longtemps dépassé toute logique ou justification et est devenue une guerre de famine et de génocide, ainsi qu'un moyen d'extermination de la cause palestinienne" a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté déclaré mardi qu'Israël devait "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages. Selon la presse israélienne, l'armée pourrait aller jusqu'à occuper l'ensemble de la bande de Gaza.

Fin juillet, après l'annonce par Israël d'une pause limitée des combats, des camions d'aide internationale étaient entrés à Gaza en provenance d'Egypte après avoir franchi le point de passage de Rafah, fermé du côté palestinien depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle en mai 2024.

Le président égyptien a qualifié de "propos irresponsables" des accusations selon lesquelles Le Caire bloquerait l'entrée de l'aide via Rafah, seul point de passage entre Gaza et l'Egypte.

Ce point de passage "n'a jamais été fermé par l'Egypte", a-t-il souligné, affirmant que "depuis 20 ans, le rôle de l'Egypte a été de chercher à calmer tout éventuel conflit".

M. Sissi a expliqué que l'aide humanitaire ne pouvait entrer que "tant qu'aucune force israélienne ne stationnait du côté palestinien" de la frontière, tout en affirmant que plus de 5.000 camions attendent toujours du côté égyptien.

Depuis le début de la guerre en octobre 2023, l'Egypte joue, avec le Qatar et les Etats-Unis, un rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, tout en se positionnant publiquement contre le déplacement forcé des Palestiniens vers son territoire.

"L'Egypte restera toujours une porte d'entrée pour l'aide et non une porte pour le déplacement des Palestiniens", a assuré mardi le chef de l'Etat.

Fin juillet, M. Sissi avait exhorté le président américain Donald Trump à agir face à la crise humanitaire à Gaza et affirmé que "le moment est venu de mettre fin à la guerre".


Israël interdit au grand mufti de Jérusalem l'accès à la mosquée Al-Aqsa suite à son sermon sur Gaza

 Cheikh Mohammed Hussein, le grand mufti de Jérusalem et des Territoires palestiniens. (Wafa)
Cheikh Mohammed Hussein, le grand mufti de Jérusalem et des Territoires palestiniens. (Wafa)
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  • L'avocat du cheikh Hussein a déclaré qu'Israël avait étendu l'interdiction initiale de 8 jours à 6 mois
  • Le ministère des dotations et des affaires religieuses de l'Autorité palestinienne a condamné la décision israélienne

LONDRES : Les autorités israéliennes ont prolongé mercredi l'interdiction d'entrée dans la mosquée Al-Aqsa du cheikh Mohammed Hussein, grand mufti de Jérusalem et des territoires palestiniens, en raison d'un sermon prononcé à Gaza.

L'avocat du cheikh Hussein a déclaré qu'Israël avait prolongé de six mois l'interdiction initiale de huit jours d'entrer dans le lieu saint situé à Jérusalem-Est.

Les autorités ont imposé la première interdiction après un sermon du vendredi à la fin du mois de juillet, au cours duquel le cheikh Hussein a dénoncé la politique de famine menée par Israël à l'encontre de deux millions de Palestiniens à Gaza, a rapporté l'agence de presse Wafa. Les forces israéliennes ont convoqué le grand mufti le 27 juillet et lui ont délivré un ordre d'expulsion de huit jours de la mosquée, qui pourrait être renouvelé.

Le ministère des dotations et des affaires religieuses de l'Autorité palestinienne a condamné la décision israélienne.

"L'interdiction du mufti est une tentative évidente de l'occupation (israélienne) de vider Al-Aqsa des autorités religieuses qui s'opposent à ses plans, et de démontrer l'étendue et la portée de ses violations dans la bande de Gaza et en Cisjordanie en général, et dans la mosquée Al-Aqsa en particulier", a déclaré le ministère dans un communiqué.


Le Hezbollah affirme qu'il fera comme si la décision de le désarmer «n'existait pas»

Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi. (AFP)
Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi. (AFP)
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  • Le Hezbollah considère que cette décision est "le fruit des injonctions de l'émissaire américain Tom Barrack", en référence à une proposition qu'il a soumise aux autorités et qui prévoit le désarmement du mouvement selon un calendrier précis
  • Elle "sert pleinement les intérêts d'Israël et laisse le Liban exposé face à l'ennemi israélien, sans moyen de dissuasion", accuse le parti

BEYROUTH: Le Hezbollah a affirmé mercredi que le gouvernement libanais avait commis un "péché grave" en décidant de le désarmer d'ici fin 2025 et qu'il ferait comme si cette décision "n'existait pas".

Le gouvernement libanais a chargé mardi l'armée de préparer un plan d'action pour désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, une mesure sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990.

Le gouvernement "a commis une faute grave en prenant une décision qui prive le Liban de l'arme de la résistance contre l'ennemi israélien", a réagi le mouvement chiite soutenu par l'Iran, estimant que cette décision "sapait la souveraineté du Liban" et "donnait les mains libres à Israël". "C'est pourquoi nous ferons comme si elle n'existait pas", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah considère que cette décision est "le fruit des injonctions de l'émissaire américain Tom Barrack", en référence à une proposition qu'il a soumise aux autorités et qui prévoit le désarmement du mouvement selon un calendrier précis.

Elle "sert pleinement les intérêts d'Israël et laisse le Liban exposé face à l'ennemi israélien, sans moyen de dissuasion", accuse le parti.

La décision du gouvernement s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël. L'accord prévoit que seuls six organismes militaires et de sécurité sont autorisés à porter les armes.

Dans son communiqué, le Hezbollah a réaffirmé que l'arrêt des frappes israéliennes sur le Liban était une condition préalable à toute discussion sur "une nouvelle stratégie nationale de défense".

Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi.

Le Hezbollah a estimé qu'il s'agissait d'un moyen pour les ministres d'exprimer leur "rejet" de ce qu'il assimile à une volonté de "soumettre le Liban à une tutelle américaine et à une occupation israélienne".