L'armée du Yémen appelle à agir d'urgence pour récupérer les corps des combattants houthis

Des gardes d'honneur portent les cercueils de combattants houthis tués au cours des récents combats contre les forces gouvernementales dans la province de Ma’rib, riche en pétrole, lors d'un cortège funèbre à Sanaa, au Yémen, le 20 février 2021. (Reuters)
Des gardes d'honneur portent les cercueils de combattants houthis tués au cours des récents combats contre les forces gouvernementales dans la province de Ma’rib, riche en pétrole, lors d'un cortège funèbre à Sanaa, au Yémen, le 20 février 2021. (Reuters)
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Publié le Mercredi 24 février 2021

L'armée du Yémen appelle à agir d'urgence pour récupérer les corps des combattants houthis

  • Des soldats de l'armée et des membres des tribus qui se battent contre les rebelles dans les deux provinces ont averti que des maladies pourraient se propager parmi les combattants
  • Dans les zones contrôlées par la milice houthie dans le nord du Yémen, les commandants de la milice poursuivent leurs appels au soutien financier et à la mobilisation des jeunes pour soutenir l'offensive sur Ma’rib

AL-MUKALLA : L'armée yéménite a exhorté le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à l'aider à récupérer les corps des combattants houthis qui ont été abandonnés sur les champs de bataille dans la province centrale de Ma’rib et dans la province de Jouf, dans le nord du pays.

Mardi, le porte-parole de l'armée, Abdo Abdallah Majili, a affirmé dans un entretien avec Arab News que des dizaines de corps de combattants houthis ont été abandonnés dans les zones de conflit de Jouf et de M’arib, dans un contexte d'offensive majeure menée par la milice soutenue par l'Iran pour reprendre la ville de Ma’rib, riche en pétrole et en gaz.

 « Nous appelons le Comité international de la Croix-Rouge à faire pression sur les Houthis pour qu'ils récupèrent les corps de leurs combattants tombés au combat, et qui sont dispersés dans les montagnes et les déserts de Ma’rib et de Jouf », a déclaré le général Majili.

Des soldats de l'armée et des membres des tribus qui se battent contre les rebelles dans les deux provinces ont averti que des maladies pourraient se propager parmi les combattants, en raison des dizaines de corps abandonnés qui sont en train de se décomposer. 

 « Le front du Serwah est le pire sur le plan sanitaire. Les attaques de moustiques et de mouches sont plus intenses que celles des Houthis, du fait des cadavres des combattants de la milice houthie », a déclaré sur Twitter Mohammed, un soldat de l'armée à Ma’rib.

Réagissant aux demandes de l'armée du Yémen, le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Sanaa a affirmé n'avoir reçu aucune demande officielle de la part des factions en conflit au Yémen pour récupérer les corps des combattants morts en combat. Il a ajouté qu'il faudrait cesser les hostilités avant de procéder à toute évacuation.

« Lorsque nous recevrons une demande officielle des parties impliquées dans le conflit, nous serons disposés à soutenir une telle initiative à condition que toutes les parties au conflit fournissent les garanties de sécurité nécessaires qui permettront au CICR et au Croissant rouge du Yémen (YRCS) de mener à bien cette mission », a confié mardi à Arab News Basheer Omar, porte-parole du CICR au Yémen.

Ainsi, les combats ont fait rage mardi sur les grands champs de bataille de Ma’rib et de Jouf. L'armée yéménite et les tribus alliées, épaulées par le soutien aérien massif et la logistique militaire de la coalition arabe, ont contré les attaques acharnées des Houthis qui cherchaient à avancer vers Ma’rib, dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays.

Selon le général Majili, des centaines de rebelles ont été tués depuis le début du mois, lorsque les Houthis ont relancé une offensive massive visant à prendre le contrôle de Ma’rib.

« Je peux vous assurer que l'armée yéménite et les membres des tribus ont réussi à contrer les attaques de la milice houthie sur Ma’rib et Jouf et lui ont infligé de lourdes défaites », a-t-il déclaré.

Les combats de mardi se sont concentrés sur les zones montagneuses de Serwah, Al-Makhdra, Murad, Al-Karsara à l'ouest et au nord de la ville de Ma’rib, et à Al-Khanjer, Al-Aqsha et Al-Duhydha dans la province de Jouf.

Dans les zones contrôlées par la milice houthie dans le nord du Yémen, les commandants de la milice poursuivent leurs appels au soutien financier et à la mobilisation des jeunes pour soutenir l'offensive sur Ma’rib ; le but est, selon eux, de s'emparer des installations gazières et pétrolières.

Lors de sa rencontre avec des partisans dans la province de Dhamar, le dirigeant houthi Mohammed Al-Bukhaiti a fait savoir que le groupe menait un « jihad » contre les forces gouvernementales à Ma’rib pour récupérer les champs de pétrole et de gaz, et briser l'embargo imposé à leur territoire.

Dans le même temps, les organisations d'aide locales et internationales ont indiqué que des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons dans la ville en raison des combats qui ont éclaté récemment dans la province.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 8 000 personnes ont été déplacées ces dernières semaines, et 14 sites de déplacement, qui accueillent 30 000 personnes déplacées dans le district de Serwah, ont été touchés par les combats acharnés.

« Les zones qui accueillent les personnes déplacées devraient constituer des refuges sûrs. Il faut protéger des combats tous les civils, y compris les personnes déplacées. La communauté locale de Ma’rib accueille depuis bien longtemps des personnes déplacées et vulnérables. Mais la situation dépasse désormais ses capacités », a précisé dans un communiqué John McCue, le chef de mission adjoint de l'OIM au Yémen.

L'unité exécutive pour les camps de déplacés au sein du gouvernement a indiqué que les combats à Ma’rib avaient provoqué le déplacement de 12 005 personnes de différents camps à travers la province, pour la période allant du 6 au 21 février.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com. 


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.