La CPI doit enquêter sur les crimes de guerre israéliens, selon des groupes de défense des droits humains

Plus de 40 pays, dont les États-Unis et Israël, refusent d’adhérer et rejettent l’autorité de la CPI en raison d’enquêtes sur la politique militaire israélienne (AFP / Fichier)
Plus de 40 pays, dont les États-Unis et Israël, refusent d’adhérer et rejettent l’autorité de la CPI en raison d’enquêtes sur la politique militaire israélienne (AFP / Fichier)
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Publié le Samedi 27 février 2021

La CPI doit enquêter sur les crimes de guerre israéliens, selon des groupes de défense des droits humains

  •  La CPI a été créée en 2002 sur la base des principes du Statut de Rome rédigé par les Nations unies en 1998, et des précédents juridiques définis lors des procès de Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale
  • Après les sanctions de Donald Trump, les États-Unis cherchent à être élus au Conseil des droits de l'homme en 2022

Des responsables représentant des groupes de défense des droits de l'homme de premier plan ont exhorté jeudi le président américain, Joe Biden, à lever les sanctions imposées par son prédécesseur contre des responsables de la Cour pénale internationale (CPI), arguant que les crimes de guerre commis par Israël contre des Palestiniens doivent faire l'objet d'une enquête. 

La CPI a été créée en 2002 sur la base des principes du Statut de Rome rédigé par les Nations unies en 1998, et des précédents juridiques définis lors des procès de Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale qui ont jugé les crimes de guerre nazis. 

Bien que 123 pays aient rejoint la CPI, plus de 40 nations, dont les États-Unis et Israël, qui soutenaient à l’origine le Statut de Rome, refusent d’y adhérer et rejettent l’autorité de la CPI en raison d’enquêtes sur la politique militaire d’Israël. 

Katherine Gallagher, une avocate du Center for Constitutional Rights, ainsi que des militants des droits de l'homme du monde entier ont participé à un webinaire jeudi. Le forum était organisé par la Fondation pour la paix au Moyen-Orient et sa présidente, Lara Friedman. 

«Ce que nous avons constaté mercredi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, c'est que les États-Unis ont exprimé leur intention de rejoindre le groupe», déclare le Dr Michael Kearney, chercheur en droit pour Al-Haq, l'agence palestinienne des droits de l'homme basée à Ramallah. 

«Mais à condition que la Palestine soit retirée de l'ordre du jour du Conseil des droits de l'homme. Nous devons nous méfier des principes de ce réengagement américain.» 

L'ancien président américain Donald Trump a retiré les États-Unis du Conseil en 2018. Le secrétaire d'État de Joe Biden, Antony Blinken, a déclaré mercredi au Conseil des droits de l'homme à Genève (CDH) que les États-Unis chercheront à être réélus au Conseil en 2022. Il a ajouté que des enquêtes en Syrie et en Corée du Nord ainsi que la lutte contre le racisme devraient être des priorités. 

«Le Conseil des droits de l'homme doit soutenir ceux qui luttent contre l'injustice et la tyrannie», déclare Anthony Blinken. 

«Nous reconnaissons également les défis auxquels le Conseil est confronté, notamment les préjugés inacceptables contre Israël et les règles d’adhésion qui permettent à des pays dont les antécédents en matière de droits de l’homme sont déplorables d’occuper des sièges qu’ils ne méritent pas.» 

Les sanctions imposées à la CPI par Donald Trump et les signaux ambivalents de l'administration Biden n'ont pas dissuadé l'organisation d'enquêter sur les allégations de crimes de guerre israéliens en Palestine. 

Le 5 février, la Chambre préliminaire de la CPI conclut que «la compétence territoriale de la Cour dans la situation en Palestine, État partie au Statut de Rome de la CPI, s'étend aux territoires occupés par Israël depuis 1967, soit Gaza et la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est». 

Cette décision ouvre la porte à des enquêtes sur des crimes de guerre présumés perpétrés par «des membres des Forces de défense israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas et des groupes armés palestiniens», déclare Lara Friedman. 

Les membres sont convenus qu'Israël s'était engagé dans des actions politiques visant à priver la Palestine de tout droit protégé sous l'autorité de la CPI. 

La décision de la CPI d’avancer dans son enquête est intervenue malgré les menaces de l'administration Trump, de l'ancien secrétaire d'État, Michael Pompeo et de l'ancien ambassadeur américain auprès de l'ONU, John Bolton. Donald Trump a publié un décret imposant des sanctions contre les hauts responsables de la CPI, ainsi que les personnes physiques et morales contribuant à l'enquête de la CPI. 

Yael Stein, directrice de recherche au Centre d’information israélien sur les droits de l’homme (B’Tselem), fait valoir qu’Israël a créé un système juridique sophistiqué pour désorganiser l’État de droit international tel qu’il s’applique aux actions des soldats israéliens. 

«Israël prétend qu'il enquêtera sur lui-même», précise Yael. «Mais il n’enquête pas sur les accusations portées contre lui. Les Israéliens n'enquêtent pas sur les ordres. Ils ne s’intéressent qu’à la question de savoir si les soldats ont obéi aux ordres légaux qui leur ont été donnés.» Elle déclare que les accusations avaient été réduites à des «allégations insignifiantes». 

«Si un soldat tue un civil, il est accusé de ne pas avoir obéi à un ordre afin d'éviter une accusation de meurtre», dit-elle. «Les autorités israéliennes peuvent affirmer qu’elles enquêtent effectivement sur des affaires.» 

Hassan Jabareen, le fondateur du Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël (Adalah), qualifie cette situation de «trou noir juridique d’Israël». 

«Israël crée une situation de flou légal afin que personne ne soit accusé ou tenu responsable», précise Hassan. «Ils ont déjà utilisé cette stratégie en 2007, lorsqu'Israël a déclaré que Gaza était un “ennemi”. Par conséquent, tout le monde à Gaza est un ennemi et même si quelqu'un est blessé illégalement, ce sera sans conséquence pour les soldats israéliens. » 

Les victimes à Gaza, indique-t-il, se voient légalement refuser l'accès aux tribunaux israéliens parce qu'elles sont toutes qualifiées d’«ennemis» d'Israël. 

Le Dr Kearney déclare que la décision de la CPI ce mois-ci s'applique directement à l'établissement illégal de colonies exclusivement juives en Cisjordanie et à Jérusalem occupées par Israël en 1967. Il souligne qu'Israël a déjà essayé d'exclure la question des crimes de guerre du Statut de Rome en 1998, pour éviter spécifiquement le sujet des colonies et des transferts de population. 

Katherine Gallagher note que Joe Biden n'a pas encore levé les sanctions de l'administration Trump contre la CPI parce qu'Israël fait pression pour les maintenir. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com