Volvo, 100% électrique et 100% en ligne d'ici 2030 pour « simplifier » les ventes

Une voiture hybride Volvo XC60 est branchée sur une borne de recharge devant un concessionnaire Volvo à Reading, à l'ouest de Londres, le 2 mars 2021. Ben STANSALL / AFP
Une voiture hybride Volvo XC60 est branchée sur une borne de recharge devant un concessionnaire Volvo à Reading, à l'ouest de Londres, le 2 mars 2021. Ben STANSALL / AFP
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Volvo, 100% électrique et 100% en ligne d'ici 2030 pour « simplifier » les ventes

  • Volvo va proposer une gamme électrique étoffée uniquement en ligne pour "simplifier" ses ventes et toucher un nouveau public
  • Filiale du groupe chinois Geely, la marque va accélérer l'électrification de ses modèles et prévoit de retirer de son catalogue d'ici 2030 tous ses modèles à combustion, y compris les hybrides, la même date que Bentley, ou Ford pour l'Europe

PARIS : Volvo va proposer une gamme électrique étoffée uniquement en ligne pour "simplifier" ses ventes et toucher un nouveau public, ont indiqué lundi les dirigeants de la marque suédoise dans un entretien à l'AFP.

Filiale du groupe chinois Geely, la marque va accélérer l'électrification de ses modèles et prévoit de retirer de son catalogue d'ici 2030 tous ses modèles à combustion, y compris les hybrides, la même date que Bentley, ou Ford pour l'Europe. L'engagement est le plus ambitieux des grands constructeurs automobiles au niveau mondial.

Volvo présentera mardi son deuxième modèle 100% électrique, le SUV "coupé" C40, et prévoit d'ici 2025 un petit modèle électrique pensé pour les routes européennes, avant un éventuel cinquième SUV.

"Tous nos véhicules électriques ne seront vendus que sur internet", a dit mardi Håkan Samuelsson, le PDG de Volvo Cars, dans un entretien à l'AFP. "Dès 2025, la moitié de nos voitures seront électriques, et la moitié de nos ventes se fera en ligne".

Sur le marché actuel, "les gens peuvent être irrités par le manque de transparence sur les prix. Le parcours d'achat est encore trop compliqué, on va simplifier le menu", avec des prix fixes dans chaque pays, a poursuivi Håkan Samuelsson. 

"Livraison rapide"

"Au lieu de milliers d'options, vous aurez une sorte de plat du jour avec de bonnes combinaisons que nos clients pourront choisir, avec une livraison rapide. Mais nous pourrons aussi construire des voitures à la carte", a précisé le PDG de Volvo.

Volvo suit l'exemple du pionnier Tesla, mais aussi de sa propre marque sportive, Polestar (indisponible en France pour cause de ressemblance de son logo avec celui de DS) et de son offre de voiture connectée Lynk & Co. 

Beaucoup de constructeurs plus grand public comme Volkswagen, Renault, Citroën ou Fiat testent aussi la vente en ligne, qui a connu un coup d'accélérateur avec la pandémie. 

Les autres modèles de Volvo continueront à être vendus en concessions, a précisé le directeur commercial de la marque, Lex Kerssemakers. 

Les clients pourront commander en ligne avec l'aide de leur concessionnaire, qui reste essentiel pour la livraison des véhicules et le service après-vente, a-t-il souligné.

Le constructeur a testé dans plusieurs pays européens un site d'"abonnement" à une voiture, "Care by Volvo", qui va devenir sa plate-forme de vente électrique. 

Cette offre a attiré des acheteurs de dix ans plus jeunes que la moyenne des clients de la marque, âgés d'une petite cinquantaine d'années, souligne M. Kerssemakers.

Volvo veut se donner les moyens de presque doubler ses ventes d'ici 2025, avec 1,2 million de véhicules prévus.

"Coopération renforcée" en Chine

La marque suédoise a bien résisté à une année 2020 dramatique pour l'industrie automobile, avec une baisse de ses ventes globales de 6%, à 661.713 véhicules. 

Le constructeur a vu ses ventes baisser en Europe, mais a progressé en Amérique du Nord et en Chine, où il voit encore beaucoup de marges de progression.

Volvo a pourtant refusé en février une fusion avec sa maison mère, le leader du marché chinois Geely, au profit d'une "coopération renforcée", notamment dans la fabrication de moteurs électriques, a précisé le PDG de Volvo.

Le constructeur a vu exploser des ventes d'hybrides rechargeables, poussées par les bonus gouvernementaux: ils représentaient déjà 29% des livraisons de la marque en Europe en 2020 et devraient compter pour 30% de ses ventes mondiales en 2021.

"Les hybrides rechargeables préparent le terrain pour les électriques", a souligné Lex Kerssemakers. Avec ces modèles et le développement du réseau de recharge, "les automobilistes doivent être rassurés sur le fait qu'on n'a pas toujours besoin d'une autonomie de 400 ou 500 kilomètres".

Volvo, qui vend près de 75% de SUV avec ses modèles XC40 et XC60, se prépare aussi à explorer d'autres segments. 

"Les clients aiment les SUV pour leur confort et s'y sentent en sécurité", a expliqué Håkan Samuelsson. "Mais aucune mode n'est là pour toujours. On pourrait voir dans le futur des modèles avec moins de résistance aérodynamique, permettant de tirer le maximum d'autonomie d'une voiture électrique".


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.