Washington: Moscou «bloque tout effort» de tenir Damas responsable d’attaques chimiques

Des civils libanais et des membres de la défense civile participent à un exercice simulant une attaque à l'arme chimique. (Photo, AFP/Archives)
Des civils libanais et des membres de la défense civile participent à un exercice simulant une attaque à l'arme chimique. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

Washington: Moscou «bloque tout effort» de tenir Damas responsable d’attaques chimiques

  • L'ONU réclame toujours des réponses à 19 questions posées depuis des années à la Syrie
  • Les USA affirment que le régime d'Assad a fait obstruction aux enquêtes indépendantes et sapé le rôle et le travail de l'OIAC

NATIONS-UNIES, ETATS-UNIS : La Russie a « bloqué tous les efforts pour chercher à tenir pour responsable » la Syrie d'un recours aux armes chimiques, a accusé jeudi l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité.

« Nous savons tous que le régime (de Bachar al-) Assad a utilisé de manière répétée des armes chimiques. Alors pourquoi le gouvernement syrien n'a-t-il pas été tenu pour responsable ? », a-t-elle demandé.

« La réponse est malheureusement simple. Le régime d'Assad a essayé d'éviter d'être tenu pour responsable en faisant obstruction aux enquêtes indépendantes et en sapant le rôle et le travail de l'OIAC » (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), a ajouté l'ambassadrice, qui participait à sa première réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie.

« Et les alliés du régime, notamment la Russie, ont aussi cherché à bloquer tous les efforts visant à tenir responsable » le régime de Bachar al-Assad, a-t-elle affirmé.

« La Russie a défendu le régime d'Assad malgré ses attaques aux armes chimiques, elle a attaqué le travail professionnel de l'OIAC et a sapé les efforts visant à tenir le régime d'Assad pour responsable de son utilisation d'armes chimiques et de nombreuses autres atrocités », a insisté la diplomate américaine.

Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a répliqué en ironisant sur la demande en début de séance de l'Américaine – présidente en exercice du Conseil de sécurité en mars et qui distribue la parole – , que les interventions soient brèves.

« On essaie toujours d'être bref mais ce n'est pas possible dans toute situation », a-t-il dit d'un ton professoral, avant de se lancer dans « un bref et utile compte-rendu historique sur les délibérations au Conseil » à l'attention de la novice ambassadrice américaine, entrée en fonctions en fin de semaine dernière à l'ONU.

« Sur le conseil de la Russie, la Syrie a adhéré en toute bonne foi à l'OIAC et s'est débarrassée de tous ses arsenaux chimiques », a assuré Vassily Nebenzia, alors que les Occidentaux en doutent fortement.

Selon l'ONU, qui a accusé dans le passé la Syrie d'attaques chimiques, Damas n'a toujours pas répondu à 19 questions posées depuis des années sur des installations qui auraient pu être utilisées dans la production ou le stockage d'armes chimiques.

En affirmant être en conformité avec le droit international, la Syrie a réfuté toutes les accusations portées par les Occidentaux, Etats-Unis en tête.

« La Syrie rejette cette ligne hostile et politisée », a répondu jeudi son nouvel ambassadeur, Bassam al-Sabbagh.


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.