Covid-19: Le patron de l'OMS promet la transparence sur l'enquête en Chine

«Ce que je peux vous garantir, c'est que tout ce qui s'est passé pendant cette mission sera présenté de manière transparente», a promis le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus (Photo, AFP).
«Ce que je peux vous garantir, c'est que tout ce qui s'est passé pendant cette mission sera présenté de manière transparente», a promis le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 06 mars 2021

Covid-19: Le patron de l'OMS promet la transparence sur l'enquête en Chine

  • Devant la levée de boucliers, le Dr Tedros avait peu après rectifié le tir et affirmé que «toutes les hypothèses restent sur la table» pour expliquer l'origine de la pandémie
  • «C'est très compliqué et cela prend parfois des décennies pour comprendre les origines d'une maladie», citant par exemple l'Ebola, dont bien des aspects restent mystérieux

GENEVE: Le patron de l'OMS a promis vendredi que le rapport des experts dépêchés en Chine pour enquêter sur les origines de la pandémie se fera en »toute transparence», face aux suspicions qui continuent de planer sur la mission.

«Ce que je peux vous garantir, c'est que tout ce qui s'est passé pendant cette mission sera présenté de manière transparente», a promis le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse vendredi à Genève. 

Le rapport final et un résumé seront publiés en même temps la semaine du 15 mars.

Initialement, l'OMS avait promis un rapport préliminaire avant le document final. Ce projet avait finalement été abandonné fin février, mais sans véritable explication.

A Washington, la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki s'en est réjouie, peu après la conférence de presse de l'OMS.

Le président Biden «y voit un signe positif, parce qu'ils ne publient pas un rapport sur lequel nous avons exprimé nos doutes sur l'origine des données, le manque de transparence et parce que nous pensons que cela enverrait un message négatif, un message inexact sur les origines de la pandémie».

Le directeur général a souligné qu'il n'avait pas encore vu le rapport.

L'engagement du Dr Tedros à dire «exactement ce qui s'est passé, qu'elles ont été les avancées et quels ont été les défis et où on va aller à partir de là», intervient au lendemain d'une lettre ouverte de 24 chercheurs internationaux, dénoncé des «limitations structurelles» imposées aux experts de l'OMS au moment de leur visite en Chine et réclamé une enquête indépendante.

Temps long

Les doutes sur la capacité des experts - choisis par l'OMS - à faire leur travail correctement face à un gouvernement chinois qui réagi de manière épidermique à tout ce qui pourrait être perçu comme une critique de sa gestion de la crise, planent sur la mission quasiment depuis le départ.

La pandémie, dont le premier cas a été détecté à Wuhan en décembre 2019 a fait 2,57 millions de morts dans le monde.

Le docteur Michael Ryan, chef du programme de réponse d'urgence de l'OMS, a défendu le travail de l'équipe en rappelant que la mission était réclamée par l'ensemble des 194 membres de l'organisation.

Il a demandé de la patience. Dès le départ «il était admis que cela prendra du temps et potentiellement de multiples missions pour comprendre parfaitement» ce qui s'est passé.

«C'est très compliqué et cela prend parfois des décennies pour comprendre les origines d'une maladie», citant par exemple Ebola, dont bien des aspects restent mystérieux.

Et le laboratoire ?

Les auteurs de la lettre ouverte estiment que l'hypothèse que le virus ait pu s'échapper d'un laboratoire de Wuhan semble avoir été abandonnée trop vite.

A la fin de leur mission en Chine, les experts de l'OMS avaient exposé les différentes hypothèses de travail sur la manière dont le virus qui cause la Covid-19 est passé d'un animal à l'homme, lors d'un point de presse à Wuhan.

Ils avaient semblé exclure l'hypothèse que le virus ait pu s'échapper de l'institut de virologie de Wuhan, comme le gouvernement de Donald Trump l'affirmait, la jugeant hautement improbable.

Devant la levée de boucliers, le Dr Tedros avait peu après rectifié le tir et affirmé que «toutes les hypothèses restent sur la table» pour expliquer l'origine de la pandémie.

Une volte-face qui avait ajouté au scepticisme affiché envers la mission par de nombreux pays.


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.