Castex débloque 60 millions d'aides d'urgence aux éleveurs

Le Premier ministre Français Jean Castex visite un poste de police à Beauvais, au nord de Paris, le Mars 5, 2021. (Ludovic MARIN / AFP)
Le Premier ministre Français Jean Castex visite un poste de police à Beauvais, au nord de Paris, le Mars 5, 2021. (Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Samedi 06 mars 2021

Castex débloque 60 millions d'aides d'urgence aux éleveurs

  • Jean Castex a annoncé samedi le déblocage de 60 millions d'euros d'aides d'urgence aux éleveurs les plus en difficulté
  • Au-delà de l'élevage, le revenu des fermes françaises a reculé en 2020, a estimé l'Insee fin décembre, conséquence de mauvaises récoltes de céréales et de betteraves, mais aussi de la baisse des rentrées d'argent des élevages porcin et bovin

PARIS: Jean Castex a annoncé samedi le déblocage de 60 millions d'euros d'aides d'urgence aux éleveurs les plus en difficulté, qui ont gagné moins de 11.000 euros en 2020, tout en incitant la filière à continuer à se restructurer.

"Pour tous les éleveurs qui ont gagné moins de 11.000 euros en 2020 et qui ont subi des pertes importantes, ce qui représente 18.000 exploitations, (…) nous allons mettre en place un dispositif exceptionnel de soutien financier qui permettra de couvrir jusqu'à 80% des pertes d'exploitation", a affirmé le Premier ministre en conclusion d'une table-ronde dans la Creuse avec les représentants de cette filière agricole.

"Cela signifie une enveloppe de 60 millions (d'euros) qui va s'ajouter à l'enveloppe prévue dans le plan de relance (...) de 50 millions pour la restructuration de la filière, actions que je veux lier", a-t-il ajouté. Dans le plan de relance présenté début septembre, le gouvernement prévoit un total de 1,2 milliard pour le secteur de l'agriculture et de l'alimentation.

"C'est un tout. Il y a une situation d'urgence, nous devons (y) répondre. Mais les aides d'urgence ne régleront rien" pour la filière de l'élevage, "il faut que ces filières continuent encore à s'améliorer, notamment dans le secteur de la viande, à mieux se structurer", a insisté M. Castex.

"On ne peut pas vous abandonner", a-t-il souligné. "La crise Covid a fait naître des situations de difficultés, de précarité".

Célébrés par les autorités politiques pour avoir continué à nourrir les Français au plus fort de la crise sanitaire, les agriculteurs demeurent confrontés à une multitude de défis et à un malaise qui demeure, privés encore cette année de leur vitrine du salon de l'Agriculture pour cause de Covid-19.

Au-delà de l'élevage, le revenu des fermes françaises a reculé en 2020, a estimé l'Insee fin décembre, conséquence de mauvaises récoltes de céréales et de betteraves, mais aussi de la baisse des rentrées d'argent des élevages porcin et bovin (lait et viande).

Les éleveurs dénoncent régulièrement le fait qu'ils doivent vendre leurs bêtes à un prix inférieur à leurs coûts de production.

La Fédération nationale bovine (FNB) a récemment calculé qu'un éleveur bovin avait gagné en moyenne 8.000 euros en 2020, soit moins de 700 euros par mois. La surmortalité par suicide est aussi "particulièrement marquée chez les éleveurs bovins (lait et viande) âgés de 45 à 54 ans", selon la FNB.

Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a indiqué pour sa part la volonté du gouvernement de faire entrer en vigueur dès le 1er septembre cette année, au lieu de 2022, la revalorisation des retraites des agriculteurs de 75 à 85% du Smic, votée par le Parlement en juin.

Il a promis des "changements" à la loi Alimentation, rappelant toutefois que "la loi ne peut pas fixer le prix" des produits agricoles mais que le gouvernement avait "démultiplié les sanctions" contre les distributeurs.


Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche avant de nommer un Premier ministre

Des manifestants célébrant le départ de François Bayrou. (AFP)
Des manifestants célébrant le départ de François Bayrou. (AFP)
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  • La patronne des Ecologistes Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche, ensemble ou séparément, avant de nommer le prochain Premier ministre
  • "Je lui demande de nous recevoir avant tout allocution, avant toute décision"

PARIS: La patronne des Ecologistes Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche, ensemble ou séparément, avant de nommer le prochain Premier ministre, a-t-elle annoncé sur BFMTV.

"Je lui demande de nous recevoir avant tout allocution, avant toute décision", a expliqué Mme Tondelier, précisant qu'elle acceptait d'être reçue "seule ou avec (ses) collègues du Nouveau Front populaire", avec ou sans Jean-Luc Mélenchon, "comme il le souhaite". "Tout nous ira pourvu que nous ayons l'occasion de discuter avec le président", a ajouté celle qui réclame qu'un Premier ministre de gauche soit nommé.

 


Place Saint Michel, au cœur de Paris, la voix inébranlable de franco-israéliens, pour la Palestine

Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine. (AFP)
Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine. (AFP)
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  • Ce dimanche 7 septembre, comme chaque dimanche depuis le mois de juin, ils étaient plus d’une centaine à répondre à l’appel du collectif « Franco-Israéliens pour une pression internationale réelle sur Israël »
  • Ce rassemblement, au départ silencieux, commence par plus de trente minutes de marche. Les participants défilent sans drapeaux, mais brandissent des pancartes exprimant leur colère et leurs revendications : « Arrêtez le génocide »

PARIS: Chaque dimanche, la place Saint-Michel, au cœur de Paris, devient le théâtre d’une scène singulière et puissante : un collectif de Franco-Israéliens s’y rassemble pour dénoncer l’occupation et le massacre en Palestine.
Leur mobilisation, obstinée et courageuse, tranche avec le silence politique ambiant. Ils veulent rendre visible une voix étouffée : celle d’Israéliens qui refusent de cautionner le génocide en cours.

Ce dimanche 7 septembre, comme chaque dimanche depuis le mois de juin, ils étaient plus d’une centaine à répondre à l’appel du collectif « Franco-Israéliens pour une pression internationale réelle sur Israël », afin de participer à ce qu’ils appellent leur veillée hebdomadaire.

Ce rassemblement, au départ silencieux, commence par plus de trente minutes de marche. Les participants défilent sans drapeaux, mais brandissent des pancartes exprimant leur colère et leurs revendications : « Arrêtez le génocide », « Sanctionnez Israël maintenant », « Levez le blocus » ou encore « Arrêtez d’armer Israël ».

Au fil des semaines, le format de la veillée a évolué : elle débute désormais par deux ou trois courts témoignages de membres du collectif désireux d’expliquer leur engagement, avant que les participants ne se mettent à tourner silencieusement sur la place, pancartes à la main.
Récemment, en raison de la famine imposée par Israël aux habitants de Gaza, ils ont choisi de clôturer leurs rassemblements par un concert de casseroles, en solidarité avec une population affamée, errant dans l’enclave avec des gamelles et des récipients vides.

Arab News en français est allé à leur rencontre.

« Je suis franco-israélienne, sociologue, j’habite en France depuis vingt ans, et je lutte depuis plus de vingt ans contre l’occupation de la Palestine », raconte Mikhal.
Pour elle, la mobilisation hebdomadaire n’est pas un choix, mais une nécessité. Depuis deux ans, elle participe à toutes les manifestations :
« On fait tout ce qu’on peut pour mettre fin au génocide. On appelle la France, l’Union européenne et le monde entier à agir. »

Son constat est implacable : seule une pression politique et économique massive sur Israël peut faire cesser l’horreur.
« Il faut couper les aides, toute coopération économique, imposer des sanctions diplomatiques. C’est la seule manière pour que cette horreur cesse », insiste-t-elle.

Cet engagement a un prix : Mikhal est coupée d’une partie de sa famille restée en Israël. Son engagement pour la Palestine est un tabou :
« On ne peut pas vraiment en parler, c’est douloureux. »
Mais, résignée, Mikhal estime que « le prix est minime comparé à ce que subissent les Palestiniens ».

À ses côtés, Mikhaël, comédien installé en France depuis près de dix ans, revendique lui aussi une position inconfortable, mais nécessaire :
« Étant Israéliens, je pense que nous avons, et c’est triste à dire, plus de légitimité pour entamer ce genre d’action. »
« On peut difficilement nous accuser d’antisémitisme, et on a le devoir d’utiliser ce privilège pour dénoncer et sensibiliser », estime-t-il.

Lui aussi connaît la rupture familiale :
« Ma mère a fini par comprendre, mais la plupart de ma famille est en colère. Ils croient que c’est contre eux et ne comprennent pas que c’est aussi pour leur sécurité, pour mettre fin à cette folie », en cours depuis bientôt deux ans.

Son engagement l’a conduit à une décision radicale : ne plus retourner en Israël.
« La dernière fois que j’y suis allé, je ne pouvais pas ne pas voir l’occupation partout, la déshumanisation partout. Je n’ai plus envie d’y mettre les pieds. »
Pessimiste, Mikhaël ne croit pas voir la paix de son vivant, mais il garde une certitude :
« La justice est le préalable, et la reconnaissance de la souffrance palestinienne est incontournable. »

Autour d’eux, des Français soutiennent ce combat. Virginie, conseillère de Paris, refuse de rester spectatrice :
« Ne rien faire ou ne rien dire, c’est être complice du génocide. Alors je viens ici parce que je veux soutenir ces Franco-Israéliens », explique-t-elle, ajoutant qu’il faut « montrer qu’il existe une autre voix israélienne, humaniste, qui refuse la politique de Netanyahou et les logiques de vengeance ».

Pour elle, le combat est aussi politique : elle réclame la suspension de l’accord d’association Union européenne–Israël, un embargo total sur les armes et de vraies sanctions.
« La reconnaissance de l’État de Palestine est importante, mais elle reste symbolique si, dans le même temps, la population est exterminée », souligne-t-elle.

Virginie estime qu’une chape de plomb pèse sur le débat en France :
« Beaucoup de gens pensent comme moi mais n’osent pas le dire, par peur d’être traités d’antisémites », confie-t-elle.
« Oui, j’ai été accusée d’antisémitisme, même en tant qu’élue. On m’a dit que je serais morte politiquement si je continue, mais on ne peut pas céder à cette pression. »

Yaelle, autre membre du collectif, témoigne de la fragilité de cette mobilisation :
« Jusqu’ici, on a parfois été agressés par des Juifs français, mais la police nous a protégés. On est plus de cent, moitié Israéliens, moitié soutiens français. On a même dû aller au tribunal administratif quand nos rassemblements étaient interdits, et presque toujours, les interdictions ont été annulées. »

Ce qui frappe dans les témoignages, c’est la force de leur message :
« Ce n’est pas seulement la cause palestinienne, c’est une cause humaine, politique et universelle », rappelle Mikhal.
Virginie abonde : « C’est une question d’humanité. »

Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine.

La conviction du collectif, engagé dès le lendemain du 7 octobre 2023, est claire :
« Seule une mobilisation citoyenne massive pourrait briser le mur du silence. Si on était tous dehors, on ferait bouger les choses », lance Virginie.


L'Assemblée nationale renverse le gouvernement de François Bayrou lors d'un vote de confiance

Le Premier ministre français François Bayrou quitte l'Assemblée nationale après le résultat d'un vote de confiance sur le budget d'austérité du gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 septembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou quitte l'Assemblée nationale après le résultat d'un vote de confiance sur le budget d'austérité du gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 septembre 2025. (AFP)
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  • 364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, ont voté contre la confiance au gouvernement tandis que 194, issus des rangs de la coalition gouvernementale, ont voté pour. 15 se sont abstenus
  • Mais les députés Les Républicains, membres de cette coalition et qui bénéficiaient d'une liberté de vote, se sont divisés : 27 ont voté pour la confiance, dont le chef du groupe Laurent Wauquiez, 13 contre, et 9 se sont abstenus.

PARIS: Les députés ont renversé lundi François Bayrou, en lui refusant la confiance à une nette majorité lors d'un vote qu'il avait lui-même sollicité sur l'état des finances publiques.

364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, ont voté contre la confiance au gouvernement tandis que 194, issus des rangs de la coalition gouvernementale, ont voté pour. 15 se sont abstenus.

Mais les députés Les Républicains, membres de cette coalition et qui bénéficiaient d'une liberté de vote, se sont divisés : 27 ont voté pour la confiance, dont le chef du groupe Laurent Wauquiez, 13 contre, et 9 se sont abstenus.

Dans le détail, la quasi-totalité des groupes macroniste, MoDem et Horizons (parti d'Edouard Philippe), ont voté pour la confiance. Seule exception, l'élue macroniste du Nord Violette Spillebout, qui s'est abstenue, en raison des prises de position du Premier ministre sur l'affaire Bétharram, elle qui avait été co-rapporteure d'une commission d'enquête à ce sujet.

Les députés du Rassemblement national, leurs alliés ciottistes de l'UDR, les insoumis, les socialistes, les écologistes et le groupe des communistes et ultra-marins ont voté à l'unanimité contre. Les indépendants de Liot ont majoritairement voté contre (15 contre, 4 pour, 4 abstentions).

Le reste des voix provient de députés non inscrits (3 pour, 6 contre et une abstention).

François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé lors d'un vote de confiance, présentera sa démission au président Emmanuel Macron mardi matin, selon l'un de ses proches.