Mort de George Floyd: un procès hors-norme s'ouvre lundi aux Etats-Unis

Le supplice de George Floyd a été le catalyseur de la reprise du mouvement Black Lives Matter (Photo, AFP).
Le supplice de George Floyd a été le catalyseur de la reprise du mouvement Black Lives Matter (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 07 mars 2021

Mort de George Floyd: un procès hors-norme s'ouvre lundi aux Etats-Unis

  • Neuf mois après la mort de George Floyd, qui a rouvert les plaies raciales en Amérique, le policier accusé de l'avoir tué se retrouve face à la justice
  • Le 25 mai dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, le policier blanc a maintenu un genou sur le cou de George Floyd, plaqué au sol et menotté, pendant près de neuf minutes

MINNEAPOLIS: Neuf mois après la mort de George Floyd, qui a rouvert les plaies raciales en Amérique, le policier accusé de l'avoir tué se retrouve face à la justice, et son procès, qui débute lundi à Minneapolis, s'annonce exceptionnel à tous les égards.

Audiences retransmises en direct, stars du prétoire, sécurité renforcée... : le cadre est à la hauteur des enjeux pour ce « dossier pénal emblématique, l'un des plus importants de l'Histoire » américaine, selon Neal Katyal, qui portera l'accusation contre Derek Chauvin.

Le 25 mai dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, le policier blanc a maintenu un genou sur le cou de George Floyd, plaqué au sol et menotté, pendant près de neuf minutes. Le quadragénaire noir a eu beau le supplier, puis tomber dans l'inconscience, jamais il n'a relâché sa pression.

Le supplice, filmé par une passante et retransmis en direct sur internet, a choqué de New York à Seattle, mais aussi à Londres, Paris, ou Sydney, où des foules indignées sont descendues dans les rues pour réclamer justice, et scander « Black Lives Matter » (les vies noires comptent).

Les policiers impliqués dans le drame ont été licenciés sur le champ, mais il a fallu plusieurs jours pour que Derek Chauvin soit inculpé de « meurtre », et ses trois collègues de « complicité ». Entre-temps, les grandes villes américaines s'étaient embrasées, un commissariat a même brûlé à Minneapolis.

Depuis le calme est revenu. Mais le pays, toujours à fleur de peau, s'apprête à suivre rivé à ses écrans le procès de Derek Chauvin, qui sera autant celui d'un homme que de la police américaine. 

Rarissime

L'ancien agent, qui a été remis en liberté sous caution à l'automne, devait être jugé avec ses collègues Alexander Kueng, Thomas Lane, et Tou Thao. Pour éviter une salle d'audience bondée en pleine pandémie, un juge a renvoyé leur procès à l'été.

La justice du Minnesota se consacrera donc exclusivement aux lourdes accusations pesant sur Derek Chauvin, 44 ans dont 19 au sein de la police de Minneapolis. 

« Qu'un policier soit inculpé pour usage abusif de la force est déjà rare aux Etats-Unis, alors pour meurtre... », souligne Ashley Heiberger, un ancien policier reconverti dans le conseil et la formation. 

Quant aux condamnations de policiers pour meurtre, elle se compte sur les doigts d'une main, les jurés ayant, selon lui, « une tendance à leur donner le bénéfice du doute ».

Mais cette fois, les faits sont tellement troublants qu'aucun membre de la profession ne s'est élevé en soutien de l'accusé, ce qui est rarissime, souligne Heiberger.

Il faudra tout de même l'unanimité des douze jurés pour qu'il soit déclaré coupable. 

Si un seul manque à l'appel, le procès se conclura sur un non-lieu. Ce scénario, ou un acquittement, ne manquerait pas de raviver la colère des militants antiracistes.

Pour éviter tout débordement, les autorités ont mobilisé des milliers de policiers et soldats de la Garde nationale. Quant aux abords du tribunal, ils ont pris des airs de camp retranché, avec barbelés et barrières en béton.

Fentanyl

Le procès débutera par la sélection du jury qui s'avère très délicate. Faute de pouvoir trouver des jurés ignorant tout du dossier, les parties cherchent les personnes les plus neutres possible.

« Qu'en pensez-vous du mouvement Black Lives Matter ? Avez-vous déjà été arrêté ? Combien de fois avez-vous vu la vidéo du drame ? » : un long questionnaire a déjà été adressé aux jurés potentiels, qui passeront au gril pendant trois semaines.

Les débats de fond commenceront le 29 mars.

Derek Chauvin plaidera non-coupable. Il « a fait exactement ce qu'il a été entraîné à faire » pour interpeller un suspect récalcitrant, a écrit son avocat, Eric Nelson, en amont du procès. Selon lui, Floyd est mort d'une overdose au fentanyl. 

Le médecin légiste a bien retrouvé des traces de cet opiacé de synthèse dans le corps de l'Afro-Américain, mais il a estimé que la mort était due à « la pression exercée sur son cou ».

Samedi, Ben Crump, qui représente la famille Floyd, a dénoncé une diversion : « On s'attend à ce qu'ils essaient de faire oublier la vidéo, en accusant George de tous les maux ».

L'accusation arguera, elle, que le quadragénaire, soupçonné d'avoir tenté d'écouler un faux billet de 20 dollars, ne représentait aucun danger. Elle compte requérir une lourde peine contre Derek Chauvin qui, selon elle, avait « l'intention » de faire souffrir sa victime.

Pour prouver que son crime s'inscrivait dans un « mode opératoire », elle a convié comme témoin une femme noire qui, en 2017, a été brutalisée par le policer. D'autres moments forts sont prévus, dont l'audition de l'adolescente qui a filmé la scène.

Les jurés devraient se retirer pour délibérer fin avril. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.