Une start-up israélienne promet de recharger des voitures électriques en cinq minutes

Promotion de batteries à chargement rapide à l'entrée du siège de la start-up israélienne StoreDot dans la ville côtière israélienne d'Herziliya le 16 février 2021. Les spécialistes israéliens de la charge ultra-rapide StoreDot ont développé une batterie lithium-ion de première génération qui peut accélérer le temps de remplissage d'une voiture standard à la pompe. (Emmanuel Dunand / AFP)
Promotion de batteries à chargement rapide à l'entrée du siège de la start-up israélienne StoreDot dans la ville côtière israélienne d'Herziliya le 16 février 2021. Les spécialistes israéliens de la charge ultra-rapide StoreDot ont développé une batterie lithium-ion de première génération qui peut accélérer le temps de remplissage d'une voiture standard à la pompe. (Emmanuel Dunand / AFP)
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Publié le Dimanche 07 mars 2021

Une start-up israélienne promet de recharger des voitures électriques en cinq minutes

  • Spécialisée dans la charge ultrarapide, la société StoreDot, basée à Herzliya près de Tel-Aviv, a mis au point une première génération de batteries lithium-ion qui se chargent complètement en cinq minutes
  • Restent les épineuses questions de l'impact écologique de l'extraction et du recyclage des métaux lourds contenus dans les batteries

HERZLIYA, Israël : Charger sa batterie en cinq minutes, c'est l'objectif d'une start-up israélienne qui, en limitant le temps de recharge, veut encourager l'essor des voitures électriques et écarter "l'angoisse de l'autonomie".

Spécialisée dans la charge ultrarapide, la société StoreDot, basée à Herzliya près de Tel-Aviv, a mis au point une première génération de batteries lithium-ion qui se chargent complètement en cinq minutes et ce, quelle que soit la capacité du véhicule.

Des centaines de prototypes sont actuellement en phase de test par les constructeurs.

Plus besoin de longues heures de recharge comme c'est actuellement le cas, promet Doron Myersdorf, PDG de StoreDot, pour qui un temps de charge réduit est clé pour venir à bout des réticences sur les voitures électriques.

"Vous n'aurez plus peur de vous retrouver bloqué sur l'autoroute sans énergie", dit-il à l'AFP dans les bureaux de la société qu'il a fondée en 2012 et qui a d'abord testé ses batteries sur des téléphones, des drones et des scooters, avant de se lancer dans les véhicules électriques.

En 2019, le prix Nobel de chimie avait récompensé l'Américain John Goodenough, le Britannique Stanley Whittingham et le Japonais Akira Yoshino pour l'invention des batteries au lithium-ion, aujourd'hui présentes dans de nombreuses technologies du quotidien.

"Ce type de batterie légère, rechargeable et puissante est maintenant utilisé partout, dans les téléphones, les ordinateurs et les véhicules électriques", avait justifié l'Académie royale des sciences de Suède qui décerne le prix.

En remplaçant notamment le graphite de l'anode de la batterie par du silicium, "il devient possible de charger des batteries lithium-ion en cinq minutes", alors que "c'était considéré comme impossible" auparavant, déclare Doron Myersdorf, détenteur d'un doctorat en génie industriel au Technion, grand institut israélien des sciences situé à Haïfa (nord).

"Quatre à cinq ans"

Pour Eric Espérance, spécialiste du secteur automobile au sein du cabinet Roland Berger à Paris, la recharge ultrarapide tient bien d'une "révolution" mais il faudra attendre pour que ces nouvelles batteries s'invitent sous la carrosserie.

"On est encore loin du marché automobile industriel", dit-il. D'autant que les stations de recharge devront elles aussi être adaptées avant toute utilisation par le grand public.

Pour la commercialisation, "il faut compter quatre à cinq ans à partir du moment où on commence à travailler sur un modèle, soit un cycle de conception d'un véhicule", explique Doron Myersdorf dont la société compte quatre principaux investisseurs: le géant coréen Samsung, le constructeur automobile allemand Daimler, le géant pétrolier britannique BP et le fabricant de matériel électronique japonais TDK.

Dans le laboratoire équipé de larges cages de verre, les chimistes de StoreDot assemblent minutieusement une centaine d'unités par semaine destinées aux constructeurs partenaires et éventuels collaborateurs afin de leur présenter la technologie.

L'équipe planche déjà sur la deuxième génération de batteries, moins chère. "La batterie coûtera environ 100 dollars par kilowatt-heure soit le prix d'une batterie lithium-ion traditionnelle", assure le PDG.

La capacité d'une batterie varie, selon les modèles, entre 15kWh et plus de 100kWh.

Lors de la remise du Nobel, l'Académie royale des sciences avait noté que la batterie au lithium-ion pouvait "conserver des quantités significatives d'énergie solaire et éolienne" ouvrant la voie à une possible décarbonisation des transports.

Malgré les succès du pionnier américain Tesla, devenu la coqueluche des marchés financiers, la route semble encore longue: les voitures électriques sont encore assez chères et ne représentaient en 2019 que 2,6% des ventes, selon l'agence internationale de l'Energie.

Restent les épineuses questions de l'impact écologique de l'extraction et du recyclage des métaux lourds contenus dans les batteries.

"L'extraction (du lithium) utilise beaucoup d'eau et donc assèche les nappes phréatiques et provoque des catastrophes écologiques locales", explique M. Espérance, rappelant qu'une batterie "n'est pas éternelles mais faite pour avoir 3000-3500 cycles de charge/décharge".

"Il faut mettre en place une filière de recyclage, comme il en existe pour les batteries au plomb (...) Aujourd'hui ce réseau est tout juste en train de se mettre en place", dit-il.

 


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.