En Libye, le gouvernement à l'épreuve du vote de confiance du Parlement élu

Abdul Hamid Dheibah, Premier ministre désigné de la Libye. (AFP)
Abdul Hamid Dheibah, Premier ministre désigné de la Libye. (AFP)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

En Libye, le gouvernement à l'épreuve du vote de confiance du Parlement élu

  • Abdel Hamid Dbeibah s'adressait aux 132 députés (sur 188) de la Chambre des représentants réunis pour une session cruciale consacrée au vote de confiance
  • Son gouvernement a jusqu'au 19 mars pour être approuvé par le Parlement élu, qui s'est très rarement réuni ces dernières années à cause des divisions

SYRTE : Le Premier ministre libyen désigné a exhorté lundi les députés à la responsabilité en accordant la confiance à son gouvernement, né d'un processus parrainé par l'ONU et qui doit contribuer à sortir la Libye du chaos en la menant jusqu'à des élections fin décembre.

Abdel Hamid Dbeibah s'adressait aux 132 députés (sur 188) de la Chambre des représentants réunis pour une session cruciale consacrée au vote de confiance. Son gouvernement a jusqu'au 19 mars pour être approuvé par le Parlement élu, qui s'est très rarement réuni ces dernières années à cause des divisions.

La réunion se tient à Syrte, à mi-chemin entre l'Ouest et l'Est, deux principales régions du pays dirigées par des autorités distinctes sur fond d'ingérences étrangères. 

«J'appelle les députés à ne pas manquer l'occasion (...), de permettre au gouvernement d'accomplir immédiatement ses tâches difficiles et de ne pas reporter le vote de confiance», a plaidé M. Dbeibah avant le début de la séance.

La séance a débuté avec des interventions des députés, notamment sur la composition du gouvernement. L'un d'eux a appelé M. Dbeibah à clarifier sa feuille de route, tandis qu'une autre a critiqué des «personnalités controversées» figurant sur la liste proposée par le Premier ministre intérimaire.

Syrte, ville natale de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi, est toujours sous le contrôle de l'homme fort de l'Est, Khalifa Haftar, et de ses forces, composées entre autres de combattants étrangers et de mercenaires.

D'après l'ONU, ces derniers étaient toujours 20.000 en Libye début décembre. L'échéance du 23 janvier pour leur départ du pays, comme stipulé dans un accord de cessez-le-feu en octobre, est passée sans aucun signe de retrait.

Abdel Hamid Dbeibah, un milliardaire de 61 ans originaire de Misrata (Ouest), a été désigné Premier ministre intérimaire le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'ONU, en même temps qu'un Conseil présidentiel de trois membres dirigé par Mohamed Al-Manfi, originaire de l'Est.

Le gouvernement proposé par M. Dbeibah, secondé par deux vice-Premiers ministres, un de Cyrénaïque (Est) et un du Fezzan (Sud), est composé de 33 portefeuilles: 27 ministères, dont sept régaliens, et six ministres d'Etat. Leurs noms n'ont pas été dévoilés.

S'il obtient la confiance des députés, M. Dbeibah devra unifier les institutions d'un riche pays pétrolier en proie au chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011 et mener la transition jusqu'aux élections du 24 décembre.

Mais décrocher la confiance d'un Parlement profondément divisé s'apparente à un parcours du combattant: le Gouvernement d'union nationale (GNA), installé depuis 2016 à Tripoli et reconnu par l'ONU, ne l'a jamais obtenue.

En cas d'échec, le vote reviendrait aux délégués du dialogue interlibyen, processus onusien lancé en novembre à Tunis et mis sur orbite à Genève.

 «Obstacles»

Khaled el-Montasser, professeur de relations internationales à Tripoli, évoque des «obstacles et des difficultés avant même le vote de confiance», le Premier ministre étant «entouré de soupçons».

«Ses rivaux politiques ont engagé des campagnes féroces de diffamation (...). Ils ont réussi à créer un climat de tension», confirme l'analyste politique Mahmoud Khalfallah. 

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont critiqué le nombre de portefeuilles jugé trop élevé pour un gouvernement censé rester neuf mois.

Le ministère de l'Economie et de l'Industrie a été scindé en deux, celui de l'Enseignement en trois (Education, Enseignement supérieur et Enseignement technique), alors que certains organismes publics sont désormais doublés d'un ministère: la Compagnie nationale de pétrole avec un ministère du Pétrole et du Gaz, l'Autorité générale de l'Eau avec un ministère des Ressources hydriques...

«En formant le gouvernement, nous avons pris en compte l'équilibre entre la compétence et la garantie de l'inclusion régionale (...), de manière à ce que le gouvernement soit réellement représentatif de tous les Libyens», a argué M. Dbeibah.

Les sept portefeuilles régaliens sont répartis entre les trois provinces: les Affaires étrangères pour l'Est; l'Economie, le Commerce et la Justice pour l'Ouest; la Défense, l'Intérieur et les Finances pour le Sud.  

Le futur exécutif doit remplacer aussi bien le GNA de Fayez al-Sarraj que le pouvoir rival à l'Est.

M. Dbeibah devra en outre répondre aux attentes pressantes des Libyens dans un pays plongé dans une grave crise économique, avec notamment des pénuries de liquidités et d'essence, des coupures d'électricité et une inflation galopante.

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.