Israël lance la campagne de vaccination des Palestiniens ayant un permis de travail

Un employé de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) administre un vaccin contre le Spoutnik V dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mars 2021 (Photo, AFP)
Un employé de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) administre un vaccin contre le Spoutnik V dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Israël lance la campagne de vaccination des Palestiniens ayant un permis de travail

  • L'Autorité palestinienne avait annoncé en février un accord avec Israël pour vacciner quelque 100 000 Palestiniens travaillant dans des colonies ou en territoire israélien
  • Des ONG et des responsables palestiniens ont affirmé ces dernières semaines qu'Israël avait «l'obligation», à titre de puissance «occupante», de «fournir» des vaccins

JÉRUSALEM: L'Etat hébreu a lancé officiellement lundi la campagne de vaccination des Palestiniens travaillant en Israël ou dans des colonies en Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes. 

L'Autorité palestinienne avait annoncé en février un accord avec Israël pour vacciner quelque 100 000 Palestiniens travaillant dans des colonies ou en territoire israélien, où est menée une vaste et rapide campagne de vaccination. 

Un essai pilote de vaccination a été effectué jeudi auprès de 700 travailleurs, avait alors indiqué le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens. 

Les travailleurs palestiniens reçoivent une dose du vaccin Moderna à des stands ad hoc installés à des points de passage entre le territoire israélien et la Cisjordanie occupée, ou dans des zones industrielles situées près de colonies, a indiqué dans un communiqué la Magen David Adom, les services de secours israéliens. 

« La Covid-19 n'a pas de limites géographiques, ne connait pas de frontières », a affirmé le lieutenant Lior Wisbaum, supervisant la vaccination au point de passage de Shaar Ephraim près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. 

« C'est une façon pour nous de faire baisser le taux d'infection tout en maintenant la stabilité économique dans la région », a-t-il affirmé. 

Reconnaissant d'avoir reçu le vaccin, Abdallah Diameh, un Palestinien de Tulkarem travaillant à Tel-Aviv, »encourage tout le monde à aller se faire vacciner », a-t-il déclaré. 

Les Palestiniens n'ont reçu qu'un peu plus de 30 000 doses de vaccins, dont 2 000 d'Israël qui s'est engagé à leur en fournir 5 000. 

Quelque 40% des neuf millions d'Israéliens ont de leur côté reçu leurs deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech depuis le lancement le 19 décembre d'une ambitieuse campagne de vaccination, à la faveur d'un accord avec le laboratoire américain Pfizer qui approvisionne rapidement le pays en échange de données biomédicales. 

Lundi, l'Etat hébreu a passé la barre des cinq millions de personnes ayant reçu leur première dose, avec l'administration d'un vaccin sur une Israélienne à Tel-Aviv, sous les applaudissements du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Santé, Yuli Edelstein. 

Des ONG et des responsables palestiniens ont affirmé ces dernières semaines qu'Israël avait « l'obligation », à titre de puissance « occupante », de « fournir » des vaccins aux 2,8 millions de Palestiniens de Cisjordanie et aux deux millions de la bande de Gaza, sous blocus israélien. La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. 

Plusieurs gouvernorats palestiniens, dont celui de Ramallah où siège l'Autorité palestinienne, ont réimposé un confinement strict cette semaine pour lutter contre une recrudescence du nombre de personnes contaminées et une hausse des hospitalisations. 

Depuis le début de la pandémie, près de 142 200 malades ont été recensés en Cisjordanie occupée, dont environ 1 600 décès. 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.