Marine Le Pen s'investit dans l'écologie identitaire

Marine le Pen, présidente du mouvement 'Rassemblement national'. (AFP)
Marine le Pen, présidente du mouvement 'Rassemblement national'. (AFP)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Marine Le Pen s'investit dans l'écologie identitaire

  • «Manœuvre politicienne». C'est ainsi que la présidente du Rassemblement national qualifie le référendum voulu par Emmanuel Macron pour inscrire dans la Constitution la préservation de l'environnement
  • La candidate à l'Elysée préfère consulter, sur la base de l'article 7 de cette Charte, les Français sur 15 questions portant sur le nucléaire qu'elle défend, y compris les EPR, les éoliennes, qu'elle fustige

PARIS : Marine Le Pen a présenté mardi un contre-projet de référendum sur l'écologie, sujet que son parti avait délaissé et qu'elle entend désormais intégrer à son projet présidentiel, sous un angle protectionniste et identitaire.

«Manœuvre politicienne». C'est ainsi que la présidente du Rassemblement national qualifie le référendum voulu par Emmanuel Macron pour inscrire dans la Constitution la préservation de l'environnement, qui fait l'objet d'un projet de loi discuté de mardi à jeudi à l'Assemblée.

Cette disposition figure déjà dans la Charte sur l'environnement de 2004, qui a valeur constitutionnelle, fait valoir Marine Le Pen.

La candidate à l'Elysée préfère consulter, sur la base de l'article 7 de cette Charte, les Français sur 15 questions portant sur le nucléaire qu'elle défend, y compris les EPR, les éoliennes, qu'elle fustige, ou encore l'installation des grandes surfaces commerciales, qu'elle veut suspendre. Les réponses positives seraient ensuite intégrées à la Charte.

Aucune question en revanche ne porte sur l'isolation thermique des bâtiments, responsables de près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. Marine Le Pen plaide pourtant pour un «grand plan» d'isolation des logements, mais refuse d'en faire porter l'effort sur ceux qui n'en ont pas «la capacité financière».

«Bien parmi les siens»

La dirigeante d'extrême droite reconnait la part de l'homme dans le changement climatique et n'est «pas climato-sceptique», contrairement à son père et ancien président du parti Jean-Marie Le Pen, qui contestait l'origine humaine du réchauffement climatique et pour qui l'écologie était une «religion des (...) bobos».

Elle entend donc davantage parler environnement que son père, en prônant le «localisme» et les «circuits courts», par opposition au «globalisme», sous l'inspiration de l'eurodéputé Hervé Juvin, spécialiste de ces questions au RN et chantre d'une écologie civilisationnelle et «enracinée». Mme Le Pen entend défendre «la sécurité environnementale, sanitaire et culturelle».

«L'écologie ça commence par la fin de l'individu hors sol», soutient cet ancien conseiller de Raymond Barre, qui défend une écologie qui respecte «la diversité des modes de vie, des traditions, des cultures» --selon une vision ethno-différentialiste du «chacun chez soi», selon le chercheur Stéphane François-- et s'oppose à une écologie «punitive» et «complice de la globalisation».

Avec l'écologie, «on touche à l'essentiel, le bonheur d'être Français, bien sur son territoire, bien dans son environnement, bien parmi les siens», a renchéri mardi Marine Le Pen.

Le projet écologique du RN porte des dimensions économique et migratoire. Les «effondrements sanitaires qui nous menacent proviennent aussi bien de la pression sur les écosystèmes que de la concentration forcée de la population dans les métropoles et d'une mobilité hors de contrôle», a souligné la cheffe du RN, qui réclame un moratoire sur l'immigration et un «rééquilibrage» économique des territoires en faveur des campagnes. 

«Hypermobilité»

Pour Hervé Juvin, «les atteintes à la santé humaine par l’hypermétropolisation et l'hypermobilité», «les pollutions des eaux, des terres et de l’air, sont des problèmes plus importants que le seul dérèglement climatique».

Pour lutter contre les atteintes à l’environnement, il prône des réponses «locales», en faisant «payer le prix de la distance», en relocalisant les activités dans les territoires où les hommes «aspirent à vivre», c’est-à-dire selon lui «dans leur pays, dans leur région».

Pour le numéro deux du RN Jordan Bardella, «s’il doit y avoir une responsabilité humaine dans le dérèglement climatique, il incombe d’abord à notre modèle économique» même s'il ne «croit pas à la décroissance, concept qui ne prend pas en compte les réalités».

«On ne peut pas être en même temps pour la multiplication des accords de libre-échange» et «défendre la proximité et les circuits courts», soutient Jordan Bardella, qui défend avec Marine Le Pen le «patriotisme économique».

Mais M. Bardella refuse toute «auto-flagellation», faisant valoir que la France «est un des pays les plus propres» et l'un «des plus vertueux au monde» en matière environnementale.

 


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.