Turquie: un journaliste agressé par un groupe de vingt-cinq personnes

Levent Gultekin. (Photo / Twitter)
Levent Gultekin. (Photo / Twitter)
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Turquie: un journaliste agressé par un groupe de vingt-cinq personnes

  • Levent Gultekin a été attaqué après les récentes critiques qu’il a formulées à l’encontre du défunt homme politique nationaliste Alparslan Turkes
  • Une enquête a été ouverte au sujet de l'agression qu’a subie Gultekin, qui a été filmée par une caméra de sécurité près de Halk TV

ANKARA: Le journaliste et écrivain turc Levent Gultekin a été attaqué par un groupe de vingt-cinq personnes après les récentes critiques qu’il a formulées à l’encontre du défunt homme politique Alparslan Turkes, le fondateur du Parti d’action nationaliste (MHP).

Des militants des droits de l'homme et des personnalités de l'opposition ont appelé mardi dernier le gouvernement turc à nommer les auteurs de cette agression qui s’est déroulée dans une rue animée d'Istanbul et qui intervient après plusieurs attaques similaires restées impunies jusque-là.

La libération, l'année dernière, de plusieurs prisonniers en vertu d'une loi d'amnistie a été critiquée. Elle aurait permis la libération et le retour dans la communauté de gangs d'extrême droite ultranationalistes, connus sous le nom de «Loups gris» et interdits dans plusieurs pays européens.

Une enquête a été ouverte au sujet de l'agression qu’a subie Gultekin, qui a été filmée par une caméra de sécurité près de Halk TV, une chaîne d'opposition où il se rendait pour participer à une émission. L'écrivain s'est retrouvé avec les doigts cassés.

«Ces vingt-cinq personnes sont probablement fières d'elles-mêmes. Je serais très gêné si j'étais à leur place. Attaquer une personne quand on est vingt-cinq, cela s’appelle du banditisme», déclare Gultekin sur Halk TV.

«J'étais un peu anxieux, mais je ne m'attendais pas à un assaut d'une telle ampleur. L’État de droit de la Turquie est mis à rude épreuve et ceux qui ont des liens étroits avec les dirigeants bénéficient d’une immunité», ajoute le journaliste.

La semaine dernière, Gultekin avait critiqué les Turcs pour avoir répandu le racisme dans le pays, provoquant une réaction violente sur les réseaux sociaux de la part de plusieurs hauts responsables du MHP.

À titre individuel, le chef adjoint du MHP, Semih Yalcin, a qualifié Gultekin «d'homme malade, d'ennemi des Turcs et de séparatiste qui déteste ceux que la nation aime, calomnie ceux qu'elle valorise, tente de diffamer ceux qu'elle respecte et dénonce les personnes honorables avec autant de haine que d'inimitié».

L’année dernière, Yalcin avait également incriminé le Parti démocratique du peuple pro-kurde en définissant ses membres comme «un troupeau d’insectes qui doivent être exterminés».

Le MHP est actuellement un allié politique du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, pour détenir la majorité parlementaire.

Berk Esen, politologue de l’université Sabanci d’Istanbul, a déclaré à Arab News: «La violence politique a augmenté ces derniers mois de manière inquiétante. Le langage dur et les politiques punitives du bloc au pouvoir contre ses opposants le montrent. Dans un contexte où la répression est de plus en plus vive, les journalistes sont touchés de manière particulièrement dure par ce processus d'autocratisation dans le pays.»

Au mois de janvier, des attaques simultanées menées par des gangs nationalistes ont été menées dans la capitale, Ankara, contre des individus qui critiquaient le MHP, qu’il s’agisse de politiciens de l'opposition ou de journalistes dissidents.

«Bien que de telles attaques soient menées dans des centres-villes surpeuplés, les auteurs n'ont pas été arrêtés ou ont été immédiatement libérés, ce qui a conduit de nombreux commentateurs à penser qu'ils bénéficient du soutien tacite des autorités de l'État. En raison de la politisation du système judiciaire, les crimes commis contre les personnes qui critiquent le gouvernement engagent peu la responsabilité de leurs auteurs», fait observer M. Esen.

Alaattin Cakici, un leader mafieux notoire politiquement affilié au MHP, a récemment conseillé à Kemal Kilicdaroglu, le chef du principal parti d'opposition – le Parti républicain du peuple (CHP) – de «bien se tenir».

«Cette attaque ne me vise pas uniquement», confie Gultekin. «Personne n’est en sécurité en Turquie. Quelque soixante-sept femmes ont été assassinées au cours des soixante-cinq premiers jours de l’année 2021. Les règles visent à obliger les gens à respecter un ordre social. Mais, lorsque vous enlevez cette barrière de la loi, tout le mal est également libéré», explique le journaliste.

«En tant que journalistes dissidents, nous parlons et écrivons pour nous opposer aux actes répréhensibles. Nous ne pouvons pas garder le silence et de telles attaques ne peuvent absolument pas nous faire taire tant que nous sommes prêts à vivre dans un pays meilleur avec davantage de démocratie et davantage de liberté d'expression», ajoute-t-il.

Berk Esen note qu'il semble y avoir une rupture au sein du bloc au pouvoir entre l'AKP et le MHP, en ce qui concerne les critiques de l'État.

«Les dirigeants du MHP ont ouvertement critiqué les journalistes dissidents; ces derniers ont ensuite été attaqués dans la rue. Pendant ce temps, les autorités gouvernementales ont ouvertement critiqué ces attaques contre des dissidents, préférant recourir à des mécanismes plus subtils pour affaiblir l'opposition comme de longues poursuites judiciaires ou des pressions directes sur les organes de presse», indique le politologue.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Liban: cinq morts et dix blessés dans une frappe israélienne

"La frappe israélienne sur la route de Masnaa a entraîné un bilan préliminaire de cinq morts et de dix blessés," a déclaré le ministère dans un communiqué, tandis que l'agence officielle ANI a rapporté une frappe sur un véhicule dans cette zone, proche de la frontière syrienne. L'attaque s'est produite au moment où le gouvernement libanais débattait du désarmement du Hezbollah. (AFP)
"La frappe israélienne sur la route de Masnaa a entraîné un bilan préliminaire de cinq morts et de dix blessés," a déclaré le ministère dans un communiqué, tandis que l'agence officielle ANI a rapporté une frappe sur un véhicule dans cette zone, proche de la frontière syrienne. L'attaque s'est produite au moment où le gouvernement libanais débattait du désarmement du Hezbollah. (AFP)
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  • Cinq personnes ont été tuées et dix autres blessées dans une frappe israélienne dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé
  • "La frappe israélienne sur la route de Masnaa a entraîné un bilan préliminaire de cinq morts et de dix blessés"

BEYROUTH: Cinq personnes ont été tuées et dix autres blessées dans une frappe israélienne dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé, la dernière attaque en date en dépit d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah soutenu par l'Iran.

"La frappe israélienne sur la route de Masnaa a entraîné un bilan préliminaire de cinq morts et de dix blessés," a déclaré le ministère dans un communiqué, tandis que l'agence officielle ANI a rapporté une frappe sur un véhicule dans cette zone, proche de la frontière syrienne. L'attaque s'est produite au moment où le gouvernement libanais débattait du désarmement du Hezbollah.

 

 


Netanyahou cherche à obtenir l'autorisation de prendre le contrôle de la bande de Gaza en dépit du refus de l'armée

Le chef de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a publié une déclaration très claire avant la réunion du cabinet, promettant de continuer à exprimer la position de l'armée "sans crainte". (AFP)
Le chef de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a publié une déclaration très claire avant la réunion du cabinet, promettant de continuer à exprimer la position de l'armée "sans crainte". (AFP)
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  • L'offensive israélienne prévue pourrait déplacer jusqu'à un million de Palestiniens au cours des cinq prochains mois
  • Les médias israéliens ont fait état de désaccords entre M. Zamir et les membres du cabinet sur la faisabilité du plan

DUBAI : Israël devrait demander l'approbation du cabinet de sécurité jeudi soir pour un nouveau plan militaire en plusieurs phases visant à prendre le contrôle total de la bande de Gaza, ce qui pourrait entraîner le déplacement de près d'un million de Palestiniens au cours des cinq prochains mois, selon les médias israéliens.

Le plan, soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, commencerait par une offensive militaire sur la ville de Gaza et les camps de réfugiés centraux, poussant une grande partie de la population vers le sud en direction de la zone humanitaire désignée de Mawasi, selon un rapport du Times of Israel.

L'objectif est de démanteler les derniers bastions du Hamas et de faire pression sur le groupe pour qu'il libère les quelque 50 otages encore détenus à Gaza, dont une vingtaine seraient encore en vie.

Cette proposition intervient alors que des frictions internes ont été signalées aux plus hauts niveaux de la direction israélienne.

Le chef de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a publié une déclaration très claire avant la réunion du cabinet, promettant de continuer à exprimer la position de l'armée "sans crainte". Les médias israéliens ont fait état de désaccords entre Zamir et les membres du cabinet sur la faisabilité du plan et les risques qu'il fait courir aux otages.

"Nous continuerons à exprimer notre position sans crainte, de manière pragmatique, indépendante et professionnelle", a déclaré M. Zamir jeudi, selon un communiqué de l'armée. "Nous ne traitons pas de théorie, nous traitons de questions de vie et de mort, de la défense de l'État.

Le ministre de la défense, Israël Katz, s'est également exprimé, déclarant que si l'armée a le droit d'exprimer son point de vue, elle doit en fin de compte mettre en œuvre la politique du gouvernement. "L'armée doit respecter les décisions prises par le gouvernement", a déclaré M. Katz sur les réseaux sociaux mercredi, à la suite d'informations faisant état de l'opposition de M. Zamir.

Pendant ce temps, les agences humanitaires mettent en garde contre l'aggravation de la crise à Gaza. Un observateur mondial de la faim a décrit la situation comme un "scénario de famine", la famine se propageant, les enfants de moins de cinq ans mourant de causes liées à la faim et l'accès humanitaire étant toujours sévèrement restreint.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a signalé cette semaine que la consommation alimentaire à Gaza avait atteint son niveau le plus bas depuis le début de la guerre. Au début du mois d'août, 81 % des ménages avaient une consommation alimentaire insuffisante, soit plus du double des 33 % enregistrés en avril.

Un fonctionnaire de l'Union européenne a déclaré à Reuters que des progrès limités avaient été réalisés, notamment en ce qui concerne l'augmentation des livraisons de carburant, la réouverture des routes et la réparation des infrastructures. Toutefois, il a averti que l'absence de conditions de sécurité sur le terrain continue d'entraver gravement la distribution de l'aide à grande échelle.

(Avec AFP)


Désarmement du Hezbollah: l'émissaire américain salue une décision «historique» du Liban

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  • L'émissaire américain Tom Barrack a félicité jeudi le Liban pour sa décision "historique" prise cette semaine de désarmer le Hezbollah, sous la pression de Washington
  • Dans un message publié sur X, M. Barrack a félicité les responsables libanais "d'avoir pris cette semaine la décision historique, audacieuse et juste de commencer à mettre pleinement en œuvre l'accord de cessation des hostilités de novembre 2024"

BEYROUTH: L'émissaire américain Tom Barrack a félicité jeudi le Liban pour sa décision "historique" prise cette semaine de désarmer le Hezbollah, sous la pression de Washington.

Dans un message publié sur X, M. Barrack a félicité les responsables libanais "d'avoir pris cette semaine la décision historique, audacieuse et juste de commencer à mettre pleinement en œuvre l'accord de cessation des hostilités de novembre 2024" entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran. Les décisions du Conseil des ministres "ont enfin mis en œuvre la solution d''une nation, une armée' pour le Liban", a-t-il ajouté.