Le récit glaçant de la mort d'une collégienne frappée puis jetée dans la Seine pour des « futilités »

Les auditions des deux adolescents laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente. (Photo, AFP/Archives)
Les auditions des deux adolescents laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

Le récit glaçant de la mort d'une collégienne frappée puis jetée dans la Seine pour des « futilités »

  • Ce drame succède à une série de bagarres sanglantes entre bandes d'adolescents survenues ces dernières semaines dans la région parisienne
  • Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, encourent jusqu'à 20 ans de prison

PONTOISE : Le procureur de Pontoise, près de Paris, a livré mercredi le récit glaçant et sordide de la mort d'Alisha, 14 ans, frappée puis jetée dans la Seine pour des « futilités » par deux camarades de classe, présentés mercredi à un juge en vue de leur inculpation pour assassinat.

Ce drame succède à une série de bagarres sanglantes entre bandes d'adolescents survenues ces dernières semaines dans la région parisienne, thème qui a engendré un vif débat au sein de la classe politique en France.

Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, encourent jusqu'à 20 ans de prison.

Ils ont été présentés « pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt », a déclaré Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.

Les auditions des deux adolescents laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.

Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations. 

Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, « à la demande de son copain », T., a retracé M. Corbaux.

Jetée dans la Seine

Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, « qui était resté dissimulé » derrière un pilier du pont, « se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol », explique-t-il.

Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. « La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts », selon le parquet. Cherchant à « faire disparaitre les traces des violences qu’ils avaient commises », les deux agresseurs présumés « auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut », poursuit-il.

Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.

Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent « pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là », précise le procureur.

De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.

C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police.

Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre d'Argenteuil, une ville de 110 000 habitants à 20 km au nord-ouest de Paris, ce sont « trois amis au début », qui viennent « d'établissements différents, de parcours différents », explique le procureur.

« Futilités »

Le trio se construit aussi sur des amourettes : Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais « les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter », note M. Corbaux.

Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.

Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et « étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi », soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.

A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, « parlé mal de son père décédé ».

Ce sont « des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime », a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.

Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects « n'ont pas fait part non plus d’un remords immédiat », a lâché le procureur.

« On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans... », laisse-t-il planer, avant d'ajouter: « on n'est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale ».


Périmètre de sécurité autour du consulat d'Iran à Paris, intervention policière imminente

"Le préfet de police, Laurent Nuñez, a mobilisé la BRI", la Brigade de recherche et d'intervention, une unité d'élite de la police. (Photo, AFP)
"Le préfet de police, Laurent Nuñez, a mobilisé la BRI", la Brigade de recherche et d'intervention, une unité d'élite de la police. (Photo, AFP)
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  • «Un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif », a-t-on appris auprès de la préfecture de police
  • Le quartier du consulat d'Iran, situé avenue d'Iéna, dans le XVIe arrondissement de la capitale, est entièrement bouclé et un fort dispositif policier est en place

PARIS: Un périmètre de sécurité a été mis en place vendredi autour du consulat d'Iran à Paris et une intervention policière était imminente après qu'"un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", a-t-on appris auprès de la préfecture de police.

"Le préfet de police, Laurent Nuñez, a mobilisé la BRI", la Brigade de recherche et d'intervention, une unité d'élite de la police, a-t-on ajouté de même source, en précisant que le consulat avait fait une "demande d'intervention" à la préfecture de police.

Le quartier du consulat d'Iran, situé avenue d'Iéna, dans le XVIe arrondissement de la capitale, est entièrement bouclé et un fort dispositif policier est en place, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadero, la plus proche du consulat d'Iran, est interrompu, a indiqué la RATP sur X.

 

 

 

 

 


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".

 

 


Darmanin empoigné vivement en Guadeloupe par un homme placé en garde à vue

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
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  • Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux la chaîne Guadeloupe 1ère
  • Un homme «d'une vingtaine d'années» selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler

POINTE-A-PITRE: Gérald Darmanin a été empoigné vivement mais pas blessé jeudi près de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère par un jeune homme, aussitôt interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris d'une source proche de l'enquête et de deux témoins de la scène.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux de cette télévision, à Baie-Mahault, au terme de son déplacement en Guadeloupe au cours duquel il a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de 20H00 pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, ville qualifiée de "coupe-gorge" par son maire.

Un homme "d'une vingtaine d'années" selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler, ont relaté à l'AFP deux témoins qui ont souhaité garder l'anonymat.

Le ministre lui a alors tendu la main et c'est alors que l'homme l'a empoigné vivement par le bras et les épaules avant d'être maitrisé par les hommes de la sécurité du ministre, a décrit un des deux témoins.

L'homme a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault, a déclaré à l'AFP la source proche du dossier, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion".

"Il a voulu s’échapper et ne s'est pas laissé faire" et s'est montré "non coopératif" lors de sa garde à vue. Les tests habituels n'ont pas pu être effectués et le jeune homme a été "hospitalisé aux urgences psychiatriques" du CHU de Pointe-à-Pitre, vendredi soir, selon la même source.

Le ministre n'a pas été blessé. Il a ensuite enregistré comme prévu son interview.

"J'en ai discuté avec le ministre qui m'a dit que ce n'était pas trop grave et j'espère que ça finira bien pour le jeune", a dit à l'AFP Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe.

Interrogé sur cet épisode, le député socialiste Christian Baptiste a pour sa part répondu: "Je ne sais pas les conditions dans lesquelles cela s'est passé, mais on ne peut pas accepter l'inacceptable, qu'un ministre puisse se faire agresser, et on peut s'interroger sur le service de sécurité".

M. Darmanin, lui, n'a pas souhaité s'exprimer sur cet incident.