La sécurité, un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron

Bien qu'englué dans les problématiques sanitaires, le Premier ministre Jean Castex a promis de s'attaquer au dossier de la sécurité.
Bien qu'englué dans les problématiques sanitaires, le Premier ministre Jean Castex a promis de s'attaquer au dossier de la sécurité.
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

La sécurité, un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron

  • Le volet sécuritaire a été érigé maintes fois en priorité de l'exécutif, qui peine à investir ce terrain face à la droite
  • Règlements de compte et autres affrontements violents entre bandes de jeunes dans des quartiers sensibles ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines

PARIS : La sécurité, érigée maintes fois en priorité de l'exécutif, reste pourtant identifiée comme l'un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron, qui peine à investir ce terrain face à la droite dans un contexte de règlements de compte violents entre bandes.

Il y a, en la matière, comme une forme de péché originel pour Emmanuel Macron, qui n'avait pas fait de la thématique sécuritaire un axe fort de son élection en 2017 et court, depuis, derrière des marqueurs et incarnations, sans jamais occuper durablement le créneau.

Or « quand on n'a pas construit dès le départ une ligne très claire sur le sujet, on se retrouve plus en réactif, en défensif, et en symboles » pour répondre à la demande sécuritaire, abonde le sondeur Emmanuel Rivière, directeur général France de Kantar.

Conséquence : si le chef de l'Etat a réussi au fil du quinquennat à conquérir une partie de l'électorat de droite, c'est davantage sur « la politique économique, la ligne fiscale et sur « la représentation de la France en politique étrangère », que sur les aspects régaliens intérieurs, selon M. Rivière.

L'opposition de droite ne s'y trompe d'ailleurs pas en faisant flèche de tout bois alors que des affrontements violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines.

« Le sujet n'a pas été du tout pris en compte : Macron comme à chaque fois fait des discours, et au-delà il ne se passe rien », estime ainsi le président des Républicains Christian Jacob.

De son côté, face à la « chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire », le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a proposé jeudi une « révolution pénale" avec "des courtes peines de prison, comme on fait aux Pays-Bas ». Et le secrétaire général de LR Aurélien Pradié a appelé à instaurer pour les "jeunes délinquants" des "peines d'encadrement militaire", rejoignant en ce sens le député Eric Ciotti.

Prétendant à la présidentielle, le patron ex-LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand avait également mené l'offensive après un été 2020 qu'il avait qualifié d' « Orange mécanique » et qui avait poussé le nouveau Premier ministre Jean Castex à se démultiplier sur le terrain dès sa prise de fonction. 

« Ressaisissement »

Peut-être plus inquiétant pour ses ambitions de réélection, M. Macron n'a pas su imposer sa crédibilité face à Marine Le Pen : selon un sondage Elabe pour BFMTV paru jeudi, 44% des Français estiment que la dirigeante du Rassemblement national ferait mieux que le chef de l'Etat sur la sécurité, 38% ni mieux ni moins bien et seulement 18% moins bien.

En ce sens, la nomination au ministère de l'Intérieur en juillet dernier de Gérald Darmanin n'a semble-t-il pas produit tous les effets escomptés. L'ancien disciple de Nicolas Sarkozy, rallié en 2017 à M. Macron et propulsé à Beauvau pour incarner une reprise en main sécuritaire, porte pourtant des textes emblématiques actuellement au Parlement (sécurité globale, séparatisme...) mais son action est aussi ternie par des polémiques, coups de menton et affaire judiciaire.

« Je trouve que Darmanin est bordélisante », lâche ainsi un conseiller ministériel, estimant qu'il « entretient un bruit négatif ».

En attendant qu'un plan de lutte contre les violences en bandes ne soit présenté début mai, le sujet est donc remonté à Matignon où une réunion interministérielle vendredi portera en partie sur cette question dans les quartiers prioritaires. 

Bien qu'englué dans les problématiques sanitaires, « Jean Castex n'a jamais lâché le dossier » sécurité, assure son entourage, tout en confirmant que le Premier ministre avait la volonté de remettre dans les jours à venir un coup d'éperon sur la thématique.

Car « réaffirmer le régalien, ce n’est pas vouloir attirer des gens de droite et d’extrême droite mais répondre à des gens qui veulent vivre en sûreté », insiste le député LREM Guillaume Vuilletet.

Quant au chef de l'Etat, il entend creuser d'ici 2022 le sillon du « ressaisissement sur le régalien, car on a baissé la garde depuis vingt ou trente ans. Les gens n’en peuvent plus. »

Un autre fidèle appuie: « Le vrai enjeu est de mettre en avant les actes, les résultats, les chiffres, pas de faire des discours ou de nouvelles lois ».

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.