L'accord EAU-Israël sera signé d'ici trois semaines à Washington, affirme Trump

Le drapeau des EAU éclairait la municipalité de Tel-Aviv après les déclarations sur le nouvel accords de normalisation des relations entre les Emirats et Israël (Photo, AFP)
Le drapeau des EAU éclairait la municipalité de Tel-Aviv après les déclarations sur le nouvel accords de normalisation des relations entre les Emirats et Israël (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 août 2020

L'accord EAU-Israël sera signé d'ici trois semaines à Washington, affirme Trump

  • Abu Dhabi a également assuré que l'accord avec Israël était une « étape audacieuse » qui permettra de parvenir à « une solution à deux Etats » pour le peuple palestinien
  • La France s'est félicitée de l'accord ainsi que de la "décision prise dans ce cadre" par l'Etat hébreu de "suspendre l'annexion de territoires palestiniens"

BEYROUTH: Israël et les Emirats arabes unis sont parvenus à un accord de normalisation de leur relations, avec l’acceptation par Israël de suspendre son plan d’annexion en Cisjordanie. La signature de l’accord sera faite d’ici trois semaines à la Maison Blanche, a indiqué le président américain Donald Trump. 
L’annonce surprise a été faite par Trump sur son compte Twitter en affirmant que les deux pays sont parvenus, « sous l'égide des Etats-Unis, à un accord de paix historique».  Il s'agit d'une « percée spectaculaire », a commenté M. Trump, qualifiant cette normalisation d' «accord de paix historique entre nos deux grands amis ».
 Plus tard dans la soirée, Trump a également annoncé que l'accord sera signé d'ici environ trois semaines à la Maison Blanche par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier d'Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
"J'ai hâte de les accueillir très prochainement à la Maison Blanche pour la signature formelle de l'accord. Cela se passera vraisemblablement dans les trois prochaines semaines. Ils viendront à Washington", a expliqué le président américain.
Déclaration conjointe
Selon une déclaration conjointe des Émirats arabes unis, d'Israël et des États-Unis, « cette percée diplomatique historique fera progresser la paix dans la région du Moyen-Orient. Elle témoigne de la diplomatie audacieuse et de la vision des trois dirigeants, ainsi que du courage des Émirats arabes unis et d'Israël, pour tracer une nouvelle voie qui débloquera le grand potentiel de la région. »
« Aujourd'hui, une nouvelle ère commence dans les relations entre Israël et le monde arabe », a déclaré jeudi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en se félicitant de la normalisation des relations entre l'Etat hébreu et les Emirats arabes unis.
Cette normalisation aura pour effet de « reporter » les projets israéliens d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée, a ajouté M. Netanyahu, nuançant toutefois qu'il n'avait pas « renoncé » à cette option déjà critiquée par les Palestiniens et une partie de la communauté internationale.
Le prince héritier d'Abou Dhabi a affirmé pour sa part que l'accord de normalisation des relations entre avec Israël comportait l'arrêt de l'annexion israélienne de nouveaux « territoires palestiniens». « Lors d'un appel entre le président Trump et le Premier ministre Netanyahu, un accord a été trouvé pour mettre fin à toute annexion supplémentaire de territoires palestiniens », a indiqué cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane sur son compte Twitter.
Abu Dhabi a également assuré que l'accord avec Israël était une « étape audacieuse » qui permettra de parvenir à « une solution à deux Etats » pour le peuple palestinien. « La plupart des pays y verront une étape audacieuse pour parvenir une solution à deux Etats, donnant du temps aux négociations », a déclaré le ministre d'Etat aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle il a ajouté que les deux pays allaient ouvrir des ambassades dans « pas longtemps ».
Réactions arabes
De son côté, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué l'accord. « J'ai suivi avec attention le communiqué conjoint des Etats-Unis, de l'Etat frère des Emirats arabes unis et d'Israël sur l'arrêt de l'annexion des territoires palestiniens par Israël », a tweeté le chef d'Etat égyptien, saluant « une étape » vers la « réalisation de la paix au Moyen-Orient ».
Bahreïn, saluant l'accord a indiqué par l’intermediaire de son agence de presse officielle que « Cette étape historique contribuera au renforcement de la stabilité et de la paix dans la région ».
Pour Ayman Safadi, Premier ministre jordanien, « l'impact de l'accord entre les Émirats arabes unis et Israël sur les efforts pour parvenir à la paix, sera lié à la manière dont Israël se comportera ». « Si Israël considère l'accord comme une incitation à mettre fin à l'occupation et à respecter le droit du peuple palestinien à la liberté et à un État viable indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, la région progressera vers une paix juste », a-t-il déclaré.
Abbas convoque une réunion d'urgence 
Cette annonce n’a pas été accueillie avec enthousiasme par l’Autorité  palestinienne dont le président Mahmoud Abbas a convoqué une « réunion d'urgence » du leadership palestinien pour discuter de la normalisation des relations entre Israël et les Emirats, a rapporté l'agence officielle Wafa, alors que L'Autorité palestinienne qui qualifié de « trahison » de la cause palestinienne l'accord de normalisation, a appelé à une « réunion d'urgence » de la Ligue arabe pour le dénoncer, et a procédé a un rappel « immédiat » de son ambassadeur à Abou Dhabi en guise de protestation.
Paris et Londres
Les réactions à cet accord se sont enchainées dans la soirée. Le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine Joe Biden a salué un accord "historique" en déclarant qu’"Israël et les Emirats arabes unis ont franchi une étape historique pour effacer les profondes divisions du Moyen-Orient", qualifiant la décision émiratie d'entretenir des liens diplomatiques avec Israël de "décision gouvernementale courageuse et grandement nécessaire".
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait devance Biden en acclamant un « jour historique » et un « pas décisif vers la paix au Moyen-Orient ». « C'est un succès remarquable pour deux Etats parmi les plus en pointe et les plus avancés technologiquement dans le monde », a-t-il ajouté dans un communiqué. « Les Etats-Unis espèrent que ce pas audacieux sera le premier d'une série d'accords clôturant 72 années d'hostilités dans la région », a poursuivi le ministre américain des Affaires étrangères. « Bénis soient les faiseurs de paix. Mabrouk et Mazel Tov », a conclu M. Pompeo, en utilisant la formule traditionnelle servant à présenter ses félicitations en arabe et en hébreu.
De son côté, la France s'est félicitée de l'accord ainsi que de la "décision prise dans ce cadre" par l'Etat hébreu de "suspendre l'annexion de territoires palestiniens". "La décision, prise dans ce cadre par les autorités israéliennes, de suspendre l’annexion de territoires palestiniens est une étape positive, qui doit devenir une mesure définitive", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. "L’état d’esprit nouveau dont témoignent ces annonces doit désormais permettre la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l’établissement de deux Etats dans le cadre du droit international et des paramètres agréés, qui est la seule option pour permettre une paix juste et durable dans la région", a-t-il ajouté. 
Quant au Premier ministre britannique Boris Johnson, il a estimé que « la décision de normalisation des relations est une très bonne nouvelle », et que « l'accord de suspension des plans d'annexion de la Cisjordanie est une étape bienvenue pour un Moyen-Orient plus pacifique. »
 


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.