Une sourde grogne anime la communauté chiite au Liban

Des manifestations ont eu lieu dans le sud et le nord de la Bekaa, alors que la valeur de la monnaie nationale continuait sa chute libre. Le taux de change du dollar du marché noir a atteint 13 000 LBP dimanche. (Photo, AFP)
Des manifestations ont eu lieu dans le sud et le nord de la Bekaa, alors que la valeur de la monnaie nationale continuait sa chute libre. Le taux de change du dollar du marché noir a atteint 13 000 LBP dimanche. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Une sourde grogne anime la communauté chiite au Liban

  • Al-Naqash croit que l'effondrement du Liban signerait la fin de la résistance
  • L'activiste Ali Al-Amin estime que les partisans du Hezbollah taisent leur colère car s'ils élèvent la voix, ils seraient taxés de trahison

BEYROUTH: Un mécontentement grandissant anime la communauté chiite du Liban, et le soulèvement gagne à présent du terrain dans les fiefs traditionnels du Hezbollah et du mouvement Amal.

Des manifestations ont eu lieu dans le sud et le nord de la Bekaa, alors que la valeur de la monnaie nationale continuait sa chute libre. Le taux de change du dollar au marché noir a atteint 13 000 LBP dimanche.

Le militant Hussein Ezz El-Din explique que de nombreux chiites, partisans des deux partis politiques, travaillent soit dans des entreprises détenues par ces dernières, soit dans le secteur public.

«Ces gens n’avaient pas participé au soulèvement populaire jusqu’à présent, elles ne sont pas descendues dans la rue. Il leur était impossible de s’exprimer», déclare-t-il à Arab News. «La plupart des manifestants chiites dans la rue étaient soit de gauche, soit des indépendants. Mais, avec l'effondrement sans précédent de la livre libanaise la semaine dernière, leur colère commence à se manifester. Leurs salaires, payés en monnaie locale, ne suffisent plus pour la semaine. Même ceux qui sont payés en dollars par le Hezbollah ressentent la pression».

Les forces de sécurité intérieure font état d’une augmentation des vols dans la banlieue sud de Beyrouth, à la Bekaa, et au sud du pays, ainsi qu’une recrudescence des affrontements entre les divers clans. Ce pic de violence et de crime pourrait indiquer une remise en question de l’autorité du Hezbollah et d’Amal dans ces régions où ils font la loi. La livre libanaise a perdu plus de 20% de sa valeur en 24 heures.

Dans une séquence vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, le cheikh Yasser Auda, partisan du Hezbollah, s’insurge contre le parti. Il critique une situation devenue intolérable, et affirme que les gens ont faim, ajoutant que s’ils «ont gardé le silence jusque-là, c'est par respect pour le Hezbollah et le mouvement Amal».

Auda, spécialiste des jurisprudences et des questions sociales, affirme que les chiites n’allaient plus tolérer cette «humiliation».

«Qu’avez-vous fait de nous?», tonne-t-il, «arrêtez de nous faire patienter, de vous moquer de nous. Un homme affamé devient voleur ou trafiquant de drogue. Comment un individu, qui doit nourrir ses enfants, acheter des médicaments pour son père, payer le loyer ou les frais d'hospitalisation, peut-il faire preuve de patience?»

Le cheikh a appelé le Hezbollah et le mouvement Amal à prioriser l’intérêt du Liban, et à repenser leur relation avec leur patrie et leur peuple, car toutes les communautés religieuses ont faim, même l'armée libanaise : «Les gens se plaignent aujourd’hui derrière les portes closes, mais demain, leur colère se fera entendre dans la rue. Que ferez-vous alors?»

L'activiste Ali Al-Amin estime que les partisans du Hezbollah taisent leur colère car s'ils élèvent la voix, ils seraient taxés de trahison. «Un mécontentement sourd bout sous la surface, mais pas pour longtemps», dit-il à Arab News. «Le besoin s’accompagnera de chaos et de tensions. Nous ne pouvons prédire la réaction des gens»

Deux partisans connus du parti, Anis Al-Naqash et Qassem Kassir, se questionnent sur le sort du Hezbollah à la lumière de l’effondrement économique.

Al-Naqash croit que l'effondrement du Liban signerait la fin de la résistance. Kassir demande pour sa part au parti de se dissocier de l'Iran, de revenir de la guerre de Téhéran en Syrie, où il s'est battu pour défendre le président Bachar Assad, et de tourner son attention vers le chaos au Liban.

Mais le public du Hezbollah a accusé Kassir de trahison, et a monté la pression jusqu'à ce qu'il présente des excuses.

Ezz El-Din révèle que ceux qui reçoivent leurs salaires du Hezbollah en dollars commencent à ressentir l'hostilité de leurs voisins, de leurs proches et de leur communauté. «Le tissu social se déchire. Les gens les critiquent, ils leur rappellent que l’argent dans leurs poches ne leur servira pas lorsque les magasins vont fermer leurs portes. «Vous mourrez de faim comme nous», leur dit-on.

Ces personnes ne peuvent guère se défendre. Leur étalage de voitures de luxe diminue à vue d’œil, tout comme leur vie sociale. «À Tyr, les gens n'ont pas les moyens de se rendre au travail en voiture. Lorsque le voisin de l'homme riche aura faim, il va aller cogner à sa porte. Quand la stabilité est en jeu, c’est le pays en entier qui va perdre pied».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com