Les Libanais se ruent sur les produits subventionnés après une nouvelle chute de la livre

Les Libanais manifestent contre la chute de la livre et les difficultés économiques croissantes à Beyrouth, alors que l'impasse politique se poursuit. (Photo, Reuters)
Les Libanais manifestent contre la chute de la livre et les difficultés économiques croissantes à Beyrouth, alors que l'impasse politique se poursuit. (Photo, Reuters)
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Les Libanais se ruent sur les produits subventionnés après une nouvelle chute de la livre

  • Le taux de change du dollar du marché noir a bondi à 13500 LBP lundi midi, contre 12000 LBP la veille. Les autorités craignent que les événements actuels ne présagent une «catastrophe sociale»
  • Le parlement doit se réunir aujourd'hui pour verser un acompte du Trésor de l'équivalent d'un milliard de dollars à la compagnie nationale d'électricité afin d'éviter un blackout total

BEYROUTH: Les altercations continuent de se multiplier dans les magasins au Liban, alimentées par une monnaie en chute libre qui provoque la fermeture de nombreux commerces.

De nombreuses scènes montrent les clients qui se ruent sur les supermarchés pour acheter de l'huile et des produits de nettoyage subventionnés, s’affrontent entre eux et avec les employés.

La vidéo d’une querelle dans un supermarché de la banlieue sud de Beyrouth a fait le tour des réseaux sociaux lundi. Les armes sont visibles alors que des individus tentent de mettre un terme aux confrontations et aux insultes proférées à l’encontre du Hezbollah.

Le taux de change du dollar du marché noir a bondi à 13 500 LBP lundi midi, contre 12 000 LBP dimanche. Les autorités craignent que les événements actuels ne présagent une «catastrophe sociale».

Sur les portes des commerces, de petits autocollants sur la porte indiquent qu’ils sont fermés à la suite du refus du commerçants d’augmenter les prix.

Nabil Fahd, président du syndicat des propriétaires de supermarchés, a dénoncé ce qui se passait parce que cela n'aidait pas les consommateurs, en particulier lorsqu'il s'agissait d'accéder aux articles subventionnés.

Il a dit que l'effondrement de la livre libanaise a exposé les gens au danger. «À ce rythme, nous ne pourrons plus continuer d’acheter des articles pour remplacer ceux qui ont été vendus et remplir de nouveau les tablettes. Les fluctuations du taux de change reflètent une baisse du capital de fonctionnement des institutions», déclare-t-il.

Il estime que les magasins de produits alimentaires devraient afficher leurs prix en dollars comme d'autres détaillants le font, afin de maintenir la durabilité et pour que les gens puissent acheter des produits à leurs prix réels.

«Mais nous ne pouvons pas adopter cette méthode en ce moment, à la lumière du chaos financier et monétaire qu’engendre les quatre ou cinq prix différents prix du le dollar, comme le taux officiel, le taux de la plate-forme, le taux du marché noir, ainsi que le taux des banques», a-t-il déclaré.

Dans le quartier de Tariq el-Jdidé, un quartier populaire de la capitale et fief du courant du Futur dirigé par le premier ministre désigné Saad Hariri, des manifestants à moto ont fait le tour des quartiers. Ils ont obligé les bureaux de change à fermer leurs portes.

De nombreux manifestants se sont rendus sur la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth.

Les habitants de Tripoli ont également manifesté contre la baisse du taux de change du dollar, et d'autres ont bloqué des routes vitales dans la Bekaa et dans le sud.

Les acteurs économiques ont appelé à la tenue d’une réunion avec l'Union générale du travail, car certaines usines ont annoncé une suspension de la production jusqu'à nouvel ordre en raison de leur incapacité à continuer dans un contexte de taux de change volatil.

Bechara Al-Asmar, chef de la Confédération générale des travailleurs libanais, explique qu'il a été convenu lors de la réunion qu'il est nécessaire de jeter de «nouvelles bases» pour les relations entre employeurs et travailleurs. Ceci devrait inclure une augmentation des salaires afin de faire face au coût élevé de la vie en Liban.

Lui et les autres participants ont rencontré Hariri et l'ont informé de la situation actuelle.

«Il (Hariri) a confirmé qu'il travaille d’arrache-pied pour former un gouvernement, mais des obstacles entravent son chemin», a déclaré Al-Asmar à Arab News.

«La situation est très difficile. Que disons-nous aux travailleurs? Nous avons besoin d'un gouvernement.  60% à 70% de la population libanaise nécessite de l’aide aujourd’hui».

Le député Yassine Jaber affirme que le pays «crie» à l'aide.

«Nous avons besoin d’autorités capables de prendre des décisions au Liban, donc d'un gouvernement indépendant qui mette en œuvre un programme de réforme».

Al-Asmar explique que les réserves de la Banque du Liban diminuent chaque mois, et que tout le monde réclame à une rationalisation des subventions. «Néanmoins, nous ne voyons aucun acte concret en vue de cette rationalisation».

Les commissions parlementaires doivent se réunir mardi pour verser un acompte du Trésor de 1 500 milliards de livres (995,02 millions de dollars) à la société nationale d'électricité. Sinon, le Liban entrera dans l'obscurité à la fin du mois en cours,  avertit le ministre de l'Énergie Raymond Ghajar.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com