Méditerranée: Athènes espère trouver «une base commune» avec Ankara

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu (à droite), rencontre son homologue grec Nikos Dendias en marge du Forum sur la sécurité mondiale à Bratislava, en Slovaquie, le 8 octobre 2020 (Photo, Reuters)
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu (à droite), rencontre son homologue grec Nikos Dendias en marge du Forum sur la sécurité mondiale à Bratislava, en Slovaquie, le 8 octobre 2020 (Photo, Reuters)
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Méditerranée: Athènes espère trouver «une base commune» avec Ankara

  • Cette réunion s'inscrivait dans la deuxième phase des pourparlers dits «exploratoires», un mécanisme réactivé fin janvier après cinq ans d'interruption pour tenter d'apaiser les tensions entre les deux pays membres de l'Otan
  • Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a exprimé «de sérieuses préoccupations en ce qui concerne les divergences de vues (entre alliés) en Méditerranée orientale»

ATHÈNES: La Grèce espère trouver une « base commune » avec la Turquie « pour résoudre leur différend », a déclaré mardi à Athènes le ministre grec des Affaires étrangères à l'issue d'un deuxième round de négociations entre les deux pays voisins qui se disputent sur la délimitation des eaux en Méditerranée orientale. 

Cette réunion s'inscrivait dans la deuxième phase des pourparlers dits « exploratoires », un mécanisme réactivé fin janvier après cinq ans d'interruption pour tenter d'apaiser les tensions entre les deux pays membres de l'Otan. 

« La Grèce participe à ces entretiens de bonne foi », a déclaré devant la presse le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, en refermant les entretiens, dont le prochain round aura lieu prochainement à Istanbul, selon la TV publique grecque ERT. 

« Nous espérons que (ces contacts) vont conduire à trouver une base commune pour résoudre notre seul différend vec la Turquie: celui de la délimitation de la zone économique exclusive et du plateau continental en mer Egée et en Méditerranée orientale, sur la base du droit international et de la convention onusienne sur le droit de la mer », a-t-il souligné. 

Mais à Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a répliqué que « la détermination de la Turquie en Méditerranée orientale reste entière ». « Il est hors de question pour nous de faire des concessions » a-t-il insisté lors d'une conférence de presse. 

Entamées en fin de matinée mardi dans un hôtel d'Athènes, les discussions entre diplomates grecs et turcs se sont tenues dans un climat pesant, au lendemain d'une mise en garde d'Ankara à la Grèce, l'UE et Israël. 

Dans une note diplomatique, lundi, la Turquie a prévenu qu'elle devra donner son autorisation pour tous éventuels travaux dans le plateau continental revendiqué par Ankara en Méditerranée orientale, frontière extérieure de l'UE. 

Selon des médias turcs, la démarche d'Ankara est la réaction à un accord signé le 8 mars entre Chypre, la Grèce et Israël pour la mise en oeuvre du plus long câble électrique sous-marin au monde, de plus d'un millier de kilomètres, qui passerait sous le plateau continental revendiqué par la Turquie. 

Cette mise en garde a pesé sur les entretiens de mardi alors qu'Ankara a souhaité lundi par la voix de son ministre de la Défense qu'Athènes abandonne son « comportement provocateur et intransigeant le plus tôt possible ». 

L'Otan « préoccupée » 

Les relations entre les deux pays membres de l'Otan avaient connu une crise l'été dernier avec l'envoi du navire turc de recherches sismiques Oruç Reis dans des zones disputées, notamment près de l'île grecque de Kastellorizo proche de la Turquie, dans une zone considérée riche en hydrocarbures. 

Athènes mise sur ses partenaires européens qui, lors de leur dernier sommet en décembre, avaient mis en garde Ankara contre d'éventuelles sanctions. Le sommet européen prévu fin mars devrait aborder à nouveau la question. 

Lors du premier round des pourparlers à Istanbul le 25 janvier, les deux parties ne s'étaient pas mis d'accord sur la liste des questions à aborder: Athènes ne souhaite discuter que de la délimitation des eaux en mer Egée mais la Turquie insiste aussi pour parler de la définition de l'espace aérien des deux Etats. 

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a exprimé lundi « de sérieuses préoccupations en ce qui concerne les divergences de vues (entre alliés) en Méditerranée orientale, la décision de la Turquie d'acheter le système de défense antimissiles russe S400 et les violations des droits démocratiques en Turquie ». 

« La Grèce veut transformer les questions gréco-turques en un problème entre la Turquie et l'UE et entre la Turquie et les Etats-Unis », avait dénoncé lundi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar. « Nous ne l'acceptons pas » et « cela ne va conduire nulle part », avait-il prévenu. 

Il avait toutefois souligné « l'importance des discussions exploratoires » et celles qui auront lieu dans une semaine entre les pays membres de l'Otan, ajoutant qu'Ankara était prêt à « discuter sur tout sujet ». 

La 62e réunion des pourparlers gréco-turcs s'est tenue à quelques jours du 5e anniversaire de la déclaration controversée UE-Ankara signée le 19 mars 2016, qui avait contraint la Turquie à réduire le nombre de migrants passant en Europe. 

La question migratoire est souvent utilisée par Ankara pour réclamer plus d'aide financière à l'UE dont la Grèce est membre, pour gérer les 3,5 millions de réfugiés sur son territoire. 

Les tensions montent entre Athènes et Ankara
Par Arab News -
Le Caire et Athènes font front uni en Méditerranée orientale
Par Mohammed Abu Zaid -

Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.