L'ONU exige une enquête indépendante sur l'incendie du centre de détention au Yémen

Des membres des communautés africaines au Yémen s'exprimant devant les bureaux de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Sanaa, à la suite de l'incendie du week-end dernier, dans un centre de détention, le 13 mars 2021 (Photo, AFP)
Des membres des communautés africaines au Yémen s'exprimant devant les bureaux de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Sanaa, à la suite de l'incendie du week-end dernier, dans un centre de détention, le 13 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

L'ONU exige une enquête indépendante sur l'incendie du centre de détention au Yémen

  • Des dizaines de migrants africains sont morts et 170 ont été grièvement blessés lors d'un incendie dans un centre de détention dirigé par les Houthis au Yémen
  • Pour Martin Griffiths, l’envoyé des Nations unies au Yémen, «le conflit dans le pays se dégrade avec la multiplication des attaques des Houthis contre Marib et l'Arabie saoudite»

NEW YORK: L'ONU a appelé mardi à une enquête indépendante sur la mort de dizaines de migrants africains lors d'un incendie dans un centre de détention dirigé par les Houthis. 

«Il n'y a pas que les Yéménites qui souffrent au Yémen. Le monde s'est souvenu du sort de la communauté migrante la semaine dernière lorsqu'un incendie atroce a éclaté dans un centre de détention à Sanaa où se trouvaient principalement des migrants éthiopiens», a déclaré l'envoyé des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths. «Des dizaines de personnes ont été tuées et plus de 170 grièvement blessées dans l'incendie. Il doit y avoir une enquête indépendante sur la cause de l'incendie.» 

Griffiths a également affirmé que le conflit dans le pays se dégradait, en particulier avec la poursuite de l'offensive de la milice houthie contre Marib et les attaques transfrontalières visant l'Arabie saoudite. 

«L’offensive d’Ansar Allah contre le gouvernorat de Marib se poursuit, mettant en danger les civils, dont près d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Les combattants des deux côtés ont subi de lourdes pertes. Je lis des rapports révoltants selon lesquels des enfants sont de plus en plus entraînés dans la guerre et privés de leur avenir», s’est-il insurgé. 

«Les attaques transfrontalières ont également augmenté de façon considérable ces dernières semaines. Je suis préoccupé par l'intensification des frappes de missiles et de drones, notamment celles qui ont visé les infrastructures civiles et commerciales saoudiennes. Par la suite, des frappes aériennes ont eu lieu à Sanaa, mettant là aussi des civils en danger», a-t-il dénoncé. 

«À Hodeida, on a constaté une poursuite inquiétante des violences, qui a entraîné des morts et des blessés parmi les civils, y compris des femmes et des enfants. Je me joins au général Guha, chef de la Mission des Nations nies pour soutenir l'accord sur Hodeida, et condamner les attaques qui mettent les civils en danger», a-t-il ajouté. 

Le chef de la mission humanitaire des Nations unies, Mark Lowcock, a également déclaré que ceux qui agissaient en violation du droit humanitaire dans le pays devaient être tenus pour responsables. 

«Environ 15 000 personnes ont fui les combats jusqu'à présent. Plus de la moitié sont entassés dans des camps de fortune ou d'autres sites dangereux. Si les combats s'intensifient, des dizaines de milliers d'autres fuiront, probablement dans des camps complètement démunis et déjà surpeuplés», a-t-il précisé. «Les responsables de toutes les violations graves du droit international humanitaire et du droit international des droits humains au Yémen doivent rendre des comptes, y compris concernant les violations contre les réfugiés et les migrants.» 

Il a ajouté que les Houthis qui menacent Marib, un endroit qu'il a qualifié de «rare refuge» au Yémen, mettent en danger la vie d'un million de personnes déplacées. 

Lowcock a également accusé les Houthis d’intransigeance concernant le pétrolier Safer, qui contient 48 millions de gallons de pétrole, et dont l’état se dégrade de jour en jour à défaut d’un entretien approprié. 

«Concernant le pétrolier Safer, les Nations unies discutent toujours avec Ansar Allah de divers problèmes logistiques qui retardent la mission. L'ONU est aussi flexible que possible parce que nous voulons que l’opération se fasse», a-t-il assuré. «Jusqu'à présent, Ansar Allah n'a pas été aussi flexible que nous. Plusieurs questions demeurent en suspens, ce qui explique que l'ONU ne dispose pas de marge de manœuvre suffisante: d’une part son budget ne lui permet pas, d’autre part les risques sécuritaires sont actuellement trop importants pour les membres de la mission.» 

«Lorsque Ansar Allah a accepté le plan de mission de l’ONU en novembre 2020, le groupe s’est engagé à faciliter les préparatifs de la mission et la logistique. L'ONU reste désireuse d'apporter son aide», a conclu le chef de la mission humanitaire des Nations unies. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".