Birmanie: exode des habitants de Rangoun qui fuient la répression

Des hommes passant à vélo devant des barricades de fortune érigées par des manifestants contre le coup d'État militaire à Yangon. (STR / AFP)
Des hommes passant à vélo devant des barricades de fortune érigées par des manifestants contre le coup d'État militaire à Yangon. (STR / AFP)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

Birmanie: exode des habitants de Rangoun qui fuient la répression

  • Plus de 220 civils ont été tués à travers le pays depuis le coup d'Etat militaire du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi
  • Face à cela, l'exode s'intensifie à Rangoun, ville de quelque cinq millions d'habitants en partie soumise à la loi martiale

RANGOUN : Des habitants de Rangoun fuient en nombre vendredi la principale ville de Birmanie où la junte intensifie sa répression meurtrière, décidée à éliminer toute dissidence pro-démocratie.

Plus de 220 civils ont été tués à travers le pays depuis le coup d'Etat militaire du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi. 

Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd, des centaines de personnes arrêtées ces dernières semaines sont détenues au secret et portées disparues. 

Face à cela, l'exode s'intensifie à Rangoun, ville de quelque cinq millions d'habitants en partie soumise à la loi martiale.

Vendredi matin, d'importants bouchons avec des véhicules plein à craquer se sont formés sur un des principaux axes pour sortir de la capitale économique, d'après des images diffusées par un média local.

"Je rentre chez moi dans l'Etat Rakhine", dans l'ouest du pays, confie à l'AFP une habitante qui a décidé de prendre le bus.

"Je ne me sens plus en sécurité, je ne dors plus la nuit. Dans mon quartier, les forces de sécurité ont enlevé des gens et les ont torturés".

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes encourageaient la population à partir car "la situation dans la ville est effrayante", mais certains les imploraient de rester par "solidarité".

"C'était beaucoup trop stressant de vivre à Rangoun", raconte un jeune orfèvre qui a réussi à gagner Kyaukpyu, une ville côtière à plus de 600 kilomètres de là.  

Afflux de réfugiés 

De l'autre côté de la frontière, les autorités thaïlandaises se préparent à recevoir un afflux de réfugiés.

"Nous sommes en mesure d'en accueillir de 30 à 50.000", a indiqué à l'AFP le gouverneur de la province de Tak, Pongrat Piromrat. 

Quelque 90.000 réfugiés birmans vivent déjà le long de la frontière poreuse de 1.800 kilomètres qui séparent les deux pays, après avoir fui des décennies de guerre civile entre l'armée et des factions rebelles. 

Les forces de sécurité poursuivent sans relâche leur répression, notamment dans la capitale économique où elles sont déployées en nombre.

"Meurtres, tortures, destruction de maisons et autres biens privés, pillage": les tactiques déployées contre les habitants s'intensifient, relève l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

"La junte insuffle un climat de peur et de subordination", ajoute l'ONG qui fait un point quotidien sur la situation depuis le putsch.

Des habitants sont aussi "forcés, sous la menace d'une arme à feu, à détruire les barricades" de fortune érigées ces derniers temps par les manifestants pro-démocratie contre les forces de sécurité.

La Birmanie se referme chaque jour davantage. Les connexions internet restent très perturbées et seuls les médias d'Etat couvrent désormais la crise.

Les arrestations s'enchaînent, avec plus de 2.200 personnes interpellées depuis le coup d'Etat, notamment au sein du parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). 

Dernières en date, celles de Kyi Toe, chargé de l'information et d'un autre responsable du mouvement, a-t-on appris auprès d'un ex-député LND. Deux membres sont morts en détention.

"Haute trahison"

Un des plus hauts responsables du parti, Mahn Win Khaing Than, à la tête d'un parlement fantôme - constitué depuis le putsch pour dénoncer le régime militaire et tenter de résister politiquement - a été inculpé, ont fait savoir les médias d'Etat. Il est poursuivi pour "haute trahison", un crime passible de 22 ans de détention.

L'étau judiciaire se resserre sur Aung San Su Kyi, mise au secret depuis son arrestation le 1er février. 

Déjà inculpée à plusieurs reprises et accusée d'avoir perçu des centaines de milliers de dollars de pots-de-vins, elle est visée par une énième enquête sur des loyers sous-évalués par la Fondation Daw Khin Kyi, créée par l'ex-dirigeante sous le nom de sa mère.

Pour son avocat, qui n'a toujours pas été autorisé à rencontrer sa cliente, ces accusations "sont sans fondement et absurdes la plupart des Birmans n'y croiront pas".

Si elle est reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 encourt de longues années de prison et pourrait être exclue de la vie politique. Une audience doit se tenir le 24 mars. 

Les généraux continuent de faire la sourde oreille aux multiples condamnations internationales et font fi des sanctions imposées par les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni. 

Bruxelles pourrait annoncer de nouvelles mesures coercitives dans les jours qui viennent.

À Genève, les experts des droits de l'homme de l'ONU envisagent que les États s'appuient sur le principe de la compétence universelle pour poursuivre les généraux "responsables d'actes pouvant constituer des crimes contre l'humanité".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.