Vaccins: AstraZeneca englué dans les crises

Le Premier ministre britannique Boris Johnson reçoit sa première dose du vaccin AstraZeneca/Oxford Covid-19, administrée par l'infirmière et responsable clinique, Lily Harrington, au centre de vaccination de l'hôpital St Thomas à Londres, le 19 mars 2021. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré mercredi qu'il prendrait le vaccin mis au point par AstraZeneca après que plusieurs pays européens ont interrompu le déploiement du vaccin par crainte de problèmes de sécurité. (Frank Augstein / POOL / AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson reçoit sa première dose du vaccin AstraZeneca/Oxford Covid-19, administrée par l'infirmière et responsable clinique, Lily Harrington, au centre de vaccination de l'hôpital St Thomas à Londres, le 19 mars 2021. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré mercredi qu'il prendrait le vaccin mis au point par AstraZeneca après que plusieurs pays européens ont interrompu le déploiement du vaccin par crainte de problèmes de sécurité. (Frank Augstein / POOL / AFP)
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Publié le Samedi 20 mars 2021

Vaccins: AstraZeneca englué dans les crises

  • AstraZeneca souffre aussi sur le front politique qui lui reproche ne pas livrer ses vaccins assez vite
  • Selon le New York Times, ce sont bien ces derniers qui bloquent l'exportation de 30 millions de doses AstraZeneca alors que le vaccin n'y est pas encore autorisé

PARIS : Période noire pour AstraZeneca. Confrontée à des craintes sur la dangerosité de son vaccin qui reste suspendu dans plusieurs pays, l'entreprise subit parallèlement une offensive politique de l'Union Européenne où elle est très en retard sur ses livraisons.

"Sûr et efficace". C'était jeudi la conclusion de l'autorité sanitaire européenne sur le vaccin développé contre le Covid-19 par le laboratoire suédo-britannique et l'université d'Oxford.

L'avis aurait dû être une libération. Depuis des jours, on ne pouvait plus utiliser ce vaccin dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne.

Tous s'inquiétaient de problèmes sanguins, parfois mortels, chez quelques personnes ayant reçu le vaccin. L'Allemagne, notamment, a remarqué une proportion anormale de thromboses veineuses cérébrales, particulièrement graves.

Est-ce lié au vaccin? Ce n'est ni prouvé ni exclu. Surtout, même si c'était le cas, les problèmes sont si rares - quelques dizaines sur des millions de vaccinés - qu'il n'est guère évident de justifier un blocage général.

C'est le message envoyé par le régulateur européen, puis vendredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sur une ligne largement partagée dans l'univers de la santé publique.

Mais, même si le vaccin a vite été relancé dans plusieurs pays dont l'Allemagne, les pays scandinaves préfèrent attendre et, en France, les autorités sanitaires veulent désormais le réserver aux plus de 55 ans, car les thromboses se concentrent apparemment chez les plus jeunes.

Pour certains experts, le mal est fait, même si les responsables politiques donnent l'exemple tel le Premier ministre français qui s'est fait vacciner vendredi.

"Ca va être dommageable, c'est évident: il y aura plus de réticences", estime auprès de l'AFP l'immunologue Jean-Daniel Lelièvre, rattaché aux hôpitaux de Paris (AP-HP), regrettant une "panique".

Epargné en Bourse

Non sans paradoxe, AstraZeneca souffre aussi sur le front politique qui lui reproche ne pas livrer ses vaccins assez vite.

L'an dernier, le laboratoire avait promis à l'UE jusqu'à 360 millions de doses à la mi-2021. La semaine dernière, il a concédé qu'il n'en livrerait que 100 millions.

L'annonce a beaucoup agacé Bruxelles. Le commissaire Thierry Breton, en charge des vaccins, a évoqué une situation "inacceptable" et prévenu qu'AstraZeneca devrait "rendre des comptes".

Point culminant du conflit, la Commission européenne a annoncé jeudi une mise en demeure du groupe, procédure prévue par leur contrat.

A quel point AstraZeneca est-il responsable ? Il évoque des "restrictions d'exportation". Autrement dit, il voudrait faire venir des vaccins produits hors du sol européen, où il admet avoir rencontré d'importants problèmes de production, mais on ne le laisse pas faire.

Le laboratoire se garde d'accuser un coupable. Mais les documents officiels européens n'indiquent que deux pays extérieurs de fabrication: le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Selon le New York Times, ce sont bien ces derniers qui bloquent l'exportation de 30 millions de doses AstraZeneca alors que le vaccin n'y est pas encore autorisé.

Seulement, l'argument ne suffit pas à Bruxelles, où l'on remarque que d'autres laboratoires comme Pfizer ont résolu leurs retards et où l'on soupçonne AstraZeneca d'avoir trop promis dès le départ.

"Il y a un problème spécifique" au groupe, accuse un haut responsable européen auprès de l'AFP, rapportant "une grande suspicion dans les milieux européens selon laquelle AstraZeneca a vendu plusieurs fois les mêmes doses."

Au sein du groupe, on reconnaît une trop grande ambition de départ mais on juge cette accusation absurde, soulignant qu'une telle attitude n'aurait aucun intérêt alors qu'AstraZeneca s'est engagé à ne faire aucun bénéfice sur ce vaccin.

Car cette série noire est difficile à avaler pour un groupe qui apparaissait initialement comme l'un des plus grands espoirs contre le virus, avec des accords avec des pays en voie de développement comme l'Inde, et un vaccin plus facile à transporter que celui de Pfizer/BioNTech. 

Un havre de paix demeure: la Bourse, où, malgré tous ses soucis, son titre a progressé de près de 3% cette semaine. 

Les infortunes du vaccin n'inquiètent pas outre mesure les investisseurs, qui attendent surtout beaucoup de son rachat pour une quarantaine de milliards de dollars de la biotech américaine Alexion.

L'UE menace de bloquer les exportations d'AstraZeneca

FRANCFORT : La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a menacé samedi de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l'Union européenne ne recevait pas d'abord ses livraisons.

"Nous avons l'option d'interdire toute exportation prévue. C'est le message que nous passons à AstraZeneca: respectez votre contrat avec l'Europe avant de commencer à livrer d'autres pays", a déclaré Ursula von der Leyen dans une interview avec le groupe des médias allemand Funke.

"Toutes les options sont sur la table", a ajouté l'ancienne ministre allemande de la Défense dans une claire mise en garde, en soulignant que les dirigeants européens feraient un point sur la questions des livraisons la semaine prochaine.

La présidente de la Commission européenne rappelle que le contrat de l'UE avec AstraZeneca prévoit la livraison de doses produites à la fois sur le territoire de l'Union européenne et au Royaume-Uni.

"Or, nous n'avons rien reçu des Britanniques, alors que nous les fournissons", a fait valoir Ursula von der Leyen, ajoutant que l'UE avait envoyé une "lettre formelle" pour s'en plaindre au groupe pharmaceutique suédo-britannique.

"Je suis incapable d'expliquer aux citoyens européens pourquoi nous exportons des millions de doses de vaccins vers des pays qui produisent eux-mêmes des vaccins et qui ne nous en envoient pas en retour", a ajouté la présidente de la Commission européenne.

La Commission européenne avait annoncé jeudi qu'elle allait activer une procédure contractuelle pour résoudre le conflit avec le laboratoire AstraZeneca dont les livraisons de vaccins anti-Covid sont nettement inférieures aux chiffres prévus initialement.

Cette procédure est prévue dans les contrats de fourniture de vaccins conclus par l'UE. Chaque partie a la possibilité d’envoyer une lettre à l'autre partie pour l’inviter à participer à une procédure de résolution de conflit qui aura lieu 20 jours plus tard entre les dirigeants exécutifs de la Commission européenne et de la société.

Le laboratoire AstraZeneca doit livrer au deuxième trimestre 70 millions de doses de son vaccin anti-Covid - dont l'utilisation est suspendue par plusieurs pays -, beaucoup moins que les 180 millions promises dans le contrat signé avec l'Union européenne.

Au premier trimestre, l'UE devrait avoir reçu au total quelque 30 millions de doses d'AstraZeneca, contre 90 millions prévues par le groupe pharmaceutique suédo-britannique.

Alors que l'américain Pfizer a résolu ses difficultés de production de vaccins, "il y a une grande suspicion dans les milieux européens (que le groupe Astrazeneca) a vendu plusieurs fois les mêmes doses et n'est pas capable" en conséquence d'assurer ses livraisons à l'UE, avait souligné un haut responsable européen.

Le mécanisme d'interdiction des exportations de vaccins relève d'abord de l'Etat membre où il est produit et la Commission donne ensuite son feu vert. Ce mécanisme n'a été utilisé qu'une fois, l'Italie bloquant l'exportation de 250.000 doses d'AstraZeneca vers l'Australie, faisant valoir une "pénurie persistante" ainsi que "des retards dans les livraisons".

Les Vingt-Sept ne sont toutefois pas tous favorables à une interdiction des exportations, des pays comme la Hollande et la Belgique - où une grande partie du vaccin AstraZeneca est produit- appelant à la prudence.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.