La fintech en pleine action en Arabie saoudite

Fintech Saudi vise à autonomiser les entrepreneurs locaux innovants qui ont du potentiel. (Photo Fournie)
Fintech Saudi vise à autonomiser les entrepreneurs locaux innovants qui ont du potentiel. (Photo Fournie)
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

La fintech en pleine action en Arabie saoudite

La fintech en pleine action en Arabie saoudite
  • Fintech Saudi collabore étroitement avec les différents acteurs du secteur financier en les connectant à ses membres
  • Le monde des affaires devient de plus en plus complexe et requiert de la rapidité, de la précision et de l’efficacité, mais également des coûts moins élevés

Parmi les initiatives marquantes mises en œuvre par l'Autorité du marché des capitaux (Capital Market Authority ou CMA), dont le président est Mohammed el-Kuwaiz, figure la mise en place du Comité des institutions du marché des capitaux (Capital Market Institutions Committee ou CMIC).

Ce comité rassemble dix PDG qui représentent un grand nombre d'institutions financières agréées. Il entend entretenir un dialogue actif et direct entre la direction de la CMA et les dirigeants des institutions agréées, ce qui représente 107 entités. J'ai eu l'honneur de faire partie du premier mandat de ce comité, qui vient de donner le coup d'envoi de ses séances pour l'année 2021.

Lors de notre dernière réunion, particulièrement importante pour le Programme de développement du secteur financier saoudien, nous avons discuté de la tendance des technologies financières sur le marché saoudien et nous avons convié Nejoud al-Mulaik, la directrice de Fintech Saudi, à rencontrer les membres du CMA. 

À mesure que le secteur financier évolue vers une utilisation plus ouverte des données et une intégration structurée des interfaces de programmation d'applications (API), et compte tenu de la feuille de route de l'open banking (système bancaire ouvert) introduite par la banque centrale saoudienne, Fintech Saudi s'attend à voir un plus grand nombre de technologies financières (fintech) opérer sur les marchés des capitaux. Cette évolution est possible grâce au Fintech Lab de la CMA, qui favorise le recours à la technologie financière dans les domaines du trading social et de l'investissement de détail.

Par ailleurs, Fintech Saudi collabore étroitement avec les différents acteurs du secteur financier en les connectant à ses membres. La société tente également de négocier les meilleures conditions pour ses membres et elle gère des accélérateurs qui sont destinés à les mettre en relation avec des investisseurs potentiels afin de pouvoir garantir qu'ils sont prêts à opérer.

En effet, le pays connaît une évolution rapide. Le monde des affaires devient de plus en plus complexe et requiert de la rapidité, de la précision et de l’efficacité, mais également des coûts moins élevés. Heureusement, les entrepreneurs d'Arabie saoudite et du monde entier contribuent à ce changement indispensable, à un moment où le secteur bancaire au niveau mondial est perturbé comme il ne l'a jamais été. Il est encore trop tôt pour déterminer l'impact réel de ces bouleversements, mais les choses évoluent rapidement et le système bancaire traditionnel est en ébullition.

L'un de ces entrepreneurs saoudiens que j'ai rencontrés dernièrement est le Dr Mansour al-Hussaini. Il a développé Monimove, une plate-forme de technologie financière numérique de nouvelle génération, destinée à la gestion des crédits, de la chaîne d'approvisionnement et du financement du commerce. Elle fait appel à la technologie avancée de la blockchain (NDRL: technologie qui promet des transactions en toute sécurité et sans intermédiaire) et aux solutions de contrats intelligents. Monimove proposera ses services aux agences publiques, aux banques, aux entreprises pétrolières et pétrochimiques ainsi qu’aux projets du Fonds d'investissement public (PIF). Monimove souhaite créer un environnement économique sûr et sain. La semaine dernière, la plate-forme a choisi le groupe de services bancaires d’investissement BMG Financial Group comme conseiller financier dans le but de se procurer des investisseurs stratégiques de valeur et confiants dans l'avenir de la technologie.

En ce qui concerne la technologie, qui a subi des pertes de 125 millions de dollars (105 millions d’euros) en 1999, les analystes de Wall Street ont émis des doutes au sujet de la survie d'Amazon face à son concurrent Sears. À l'époque, les sceptiques pensaient qu'Amazon serait contraint de vendre la totalité des livres vendus dans le monde pour être en mesure de justifier le cours de ses actions.

Depuis, les investisseurs se sont concentrés, dans leurs projets, sur la révolution du microprocesseur. C’est cette technologie qui a permis à Amazon de détenir un potentiel de croissance que Sears ne possédait pas. En deux décennies, le charme fatal de la technologie a placé Amazon, dont la capitalisation boursière ne dépassait à l'époque que de 20% celle de Sears, au sommet du monde des affaires. En outre, il lui a offert une place parmi les entreprises dont la capitalisation boursière s'élève à plusieurs milliards de dollars. L’entrepris Sears, elle, continue de se battre en tournant autour d'une capitalisation boursière de 71 millions de dollars (60 millions d’euros).

Basil M.K. Al-Ghalayini est le PDG du groupe de services bancaires d’investissement BMG Financial Group.

NDLR : Les opinions exprimées par les écrivains dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com