De l'IA au dessalement, les entrepreneurs saoudiens dévoilent leurs plans

Le forum comprenait aussi des présentations d'entreprises qui commercialisent leurs services auprès d'investisseurs potentiels, tels que le groupe Tamimi et les Services saoudiens pour les travaux électromécaniques.
Le forum comprenait aussi des présentations d'entreprises qui commercialisent leurs services auprès d'investisseurs potentiels, tels que le groupe Tamimi et les Services saoudiens pour les travaux électromécaniques.
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

De l'IA au dessalement, les entrepreneurs saoudiens dévoilent leurs plans

  • Plus de 1000 projets portant sur trois ans valorisant 160 milliards de dollars dévoilés lors du Future Projects Forum
  • L’événement en ligne, organisé par l’Autorité saoudienne des entrepreneurs, a présenté plusieurs entreprises importantes du Royaume

RIYAD: Alors que le rideau se fermait le dernier jour du Future Projects Forum (Forum des projets futurs), toute la portée des plans de 600 milliards de SR (160 milliards de dollars) de l’événement a été dévoilée.

L’événement en ligne, organisé par l’Autorité saoudienne des entrepreneurs, a présenté plusieurs entreprises importantes du Royaume, telles que la compagnie d’Électricité Saoudien, le groupe Tamimi, et la ville médicale Roi Fahd ainsi que le Centre national de développement industriel. Toutes ces entreprises sont montées sur scène pour attirer des investisseurs, présenter des plans d'expansion et décrire les services qu'ils ont à offrir.

Thammer Al-Dhubib, analyste stratégique chez la compagnie d’Électricité Saoudien, a révélé des plans pour plus de 115 projets haute tension à mettre en œuvre dans tout le Royaume, près de 300 projets de maintenance et d'exploitation destinés à augmenter l'efficacité du système électrique et plus de 13 projets d'interconnexion de réseaux électriques conçus pour relier des régions au circuit électrique haute tension.

«Ces plans, qui sont planifiés pour la période entre 2021 et 2023, sont estimés à environ 54 milliards de SR. Ces investissements visent à fournir des services électriques qui répondent aux attentes des abonnés et seront livrés à près d'un million de nouveaux clients », a expliqué Al-Dhubib.

Majed Al-Rumaih, expert en planification d’infrastructures hydrauliques à la Saudi Water Partnership Co. (SWPC), a de son côté présenté les objectifs de l’entreprise pour l’année prochaine.

Le forum comprenait aussi des présentations d'entreprises qui commercialisent leurs services auprès d'investisseurs potentiels, tels que le groupe Tamimi et les Services saoudiens pour les travaux électromécaniques
Le forum comprenait aussi des présentations d'entreprises qui commercialisent leurs services auprès d'investisseurs potentiels, tels que le groupe Tamimi et les Services saoudiens pour les travaux électromécaniques

«Nous comptons proposer des projets d'eau dessalée au secteur privé, à purifier et traiter les eaux usées, à mettre à disposition des projets de réservoirs d'eau et des lignes de transport, et à présenter des projets de barrages d'eau pour fournir de l'eau potable», a-t-il confié. «Nous avons de plus l'intention d'acheter et de vendre de l'eau dessalée et purifiée, à la fois traitée et non traitée», a ajouté Al-Rumaih. Khaled Kuraishy, PDG de la SWPC, a souligné les nombreuses réalisations de la société. «Au cours des deux dernières années, nous avons réduit nos coûts de production de 30 à 40%. Nous nous engageons à soutenir les produits locaux au moins à 50% pendant la construction et jusqu'à 80% pendant les opérations».

Il ajoute par ailleurs que la SWPC détient le prix mondial le plus bas pour la production d'eau dessalée (environ 46 cents par mètre cube, ou 1,74 SR par 1 000 litres).

L'Autorité saoudienne pour les données et l'intelligence artificielle a annoncé son objectif de faire en sorte que l'intelligence artificielle (IA) représente 12,4% du produit intérieur brut saoudien et contribue à 15 billions de dollars à l'économie mondiale d'ici 2030.

Le Centre National pour l’IA a également dévoilé ces plans pour un projet intitulé «L’Oasis de l’IA roi Salmane», une institution interactive unique en son genre où les utilisateurs peuvent en apprendre davantage sur l'IA dans une atmosphère éducative et ludique.

Le PDG de la société saoudienne de services publics d'électricité ENGIE, Turki Al-Shehri, a révélé que la société avait des projets d'une valeur de 13,2 milliards de dollars pour 2021. Le complexe médical roi-Fahd a annoncé un nombre de projets d’agrandissement, notamment le développement et l'amélioration du département central de stérilisation, du service de dialyse pour enfants, de la banque de sang, des urgences pour femmes et de l'unité de soins intensifs pour enfants, le tout en 2021.

De même, l'Université Princesse Nourah bent Abdel rahman prévoit aussi une expansion. L'université envisage de construire des réservoirs d'eau, des salles pour les agents de sécurité, des restaurants et des cafés - certains équipés d'installations de service au volant ainsi que des entrepôts et des centres de stockage.

Le forum comprenait aussi des présentations d'entreprises qui commercialisent leurs services auprès d'investisseurs potentiels, tels que le groupe Tamimi et les Services saoudiens pour les travaux électromécaniques. Tenu en partenariat avec Aramco et SABIC, le forum a présenté près de 1 000 projets prévus dans le Royaume au cours des trois prochaines années.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".