Exclusif - Samy Naceri : se lever à Marrakech ou Casablanca avec le soleil, ça n’a pas de prix

Samy Naceri, le comédien franco-algérien (Photo fournie)
Samy Naceri, le comédien franco-algérien (Photo fournie)
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Exclusif - Samy Naceri : se lever à Marrakech ou Casablanca avec le soleil, ça n’a pas de prix

  • «C’est la première fois que je joue un personnage avec de tels pouvoirs. J’ai déjà interprété le rôle du méchant, mais dans d’autres registres, avec des armes»
  • «Quand j’étais aux États-Unis, j’ai joué dans  American Badass, un documentaire sur Michael Madsen, l’acteur fétiche de Tarantino. J’ai un manager à Los Angeles et j’ai déjà renouvelé plusieurs fois mon visa d’artiste»

MARRAKECH: Sous le soleil de Marrakech, Samy Naceri reçoit Arab News en français pour une interview exclusive. À 59 ans, le comédien franco-algérien aux yeux revolver, n’a rien perdu de son talent ni de son énergie débordante. Après avoir passé une grande partie du confinement aux États-Unis, le taxi driver le plus célèbre du cinéma, vient de tourner deux films au Maroc. Des rôles pour certains atypiques…

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«En ce moment, je suis à Marrakech et la situation ne donne pas forcément envie de rentrer en France» (Photo fournie)

Vous venez de terminer le tournage du film Atoman et vous y interprétez le rôle de David Lockham, le «méchant». Est-ce une première pour vous?  

Le film était spécial parce qu’il y a beaucoup de d’effets spéciaux. C’était compliqué sans l’être, parce que lorsque ça fait longtemps que l’on exerce ce métier, on imagine les scènes qui seront montées par la suite en 3D. C’est la première fois que je joue un personnage avec de tels pouvoirs. J’ai déjà interprété le rôle du méchant, mais dans d’autres registres, avec des armes.   

Il y a quelques mois, vous tourniez dans Redemption Day, du réalisateur marocain Hicham Hajji. Comment est née cette collaboration?  

C’était mon premier film marocain. J’ai été mis en contact avec Hicham alors qu’il cherchait son «chef terroriste», on s’est parlé au téléphone et nous avons bien accroché. Je suis allé à Los Angeles, il y était aussi. Nous sommes restés un mois dans sa maison californienne. Vous imaginez, cohabiter avec votre futur réalisateur; ça a créé des liens. Nous avons eu un super feeling. Une fois au Maroc, il m’a recontacté pour me demander si j’étais prêt. J’ai quitté la France direction Ouarzazate pour tourner. Comme dans le film il y avait des passages en anglais, il a mis un coach à ma disposition, pour être au plus juste de mon anglais. Le film était aussi en arabe.  

Vous jouiez donc le rôle d’un terroriste. Est-ce que vous l’appréhendiez?   

On m’a proposé à plusieurs reprises de jouer ce type de rôle, mais j’ai toujours refusé, particulièrement parce qu’on traversait une période avec des événements très perturbants, un peu partout dans le monde. Je trouvais que ce n’était pas un moment approprié. Quand j’ai lu le scénario d’Hicham, j’ai pensé que l’on pouvait raconter des choses intéressantes, en lien avec les situations que nous avions vécues en France. Je me suis dit ʺc’est le moment!ʺ.  

Sur le tournage je me suis retrouvé avec Gary Dourdan, Andy Garcia et toute l’équipe… Je pense que j’ai fait le bon choix.  Parce qu’aux États-Unis, le film est passé de la 9ᵉ à la 3ᵉ place au box-office.   

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Samy Naceri s'exprime après avoir reçu le prix du meilleur film de l'année pour «Taxi 2», le 17 novembre 2000 au Zénith de Lille, lors de la cérémonie des M6 Awards (Photo, AFP)

Vous êtes toujours au Maroc. Comptez-vous y rester longtemps?  

En ce moment, je suis à Marrakech et la situation ne donne pas forcément envie de rentrer en France. Et puis, se lever à Marrakech ou Casablanca avec le soleil, ça n’a pas de prix... Le peuple marocain est accueillant, je me sens bien ici, il fait beau, c’est agréable. Avec les réseaux sociaux et toutes les technologies actuelles, on peut travailler plus facilement à distance.  

Revenons sur votre carrière. Y a-t-il un film qui vous a plus marqué que d’autres?  

J'ai joué dans deux téléfilms, de Bernard Stora sur TF1, avec Belmondo, L'Aîné des Ferchaux. C’était le remake d’un vieux film avec Charles Vanel réalisé par Jean-Pierre Melville. Belmondo reprenait le rôle de Vanel et moi, le sien. Pour le tournage, on s’est retrouvés au Venezuela, à Paris, Madrid. Sur chaque film il existe des moments merveilleux, mais là c’était vraiment magique. Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Jean Gabin, Lino Ventura… Ce sont ces acteurs qui m’ont donné encore plus l’envie de faire ce métier.   

Il y a également eu la saga Taxi, qui connaît toujours autant de succès aujourd’hui.  

Le film a traversé les générations. Luc Besson a même vendu certains des films à Netflix, ce qui a permis de me faire connaître un peu partout. Et il y a eu une reconnaissance de la profession. Grâce au succès de Taxi, j’ai été nominé meilleur espoir pour Taxi 1, avec 12 millions d’entrées. Il a fallu travailler, travailler, travailler, ce n’était pas gagné d’avance. Jouer dans une production de Luc Besson, ce n’est pas rien. Arriver le premier jour à Marseille, voir toutes ces voitures: les 2 Mercedes, les 3 taxis blancs. On est sur une autre planète.    

A l’époque j’étais un peu connu dans la profession car j’avais déjà joué dans une quinzaine de films. Mais le public, lui, ne me connaissait pas, ni Frédéric Diefenthal, ni Bernard Farcy, ni Marion Cotillard, personne! C’est ce film qui a fait exploser nos carrières et nous a fait connaitre du public.   

On ne peut pas parler de vos succès au cinéma, sans évoquer le chef d’œuvre  Indigènes. Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès?  

Un an avant le tournage, Rachid Bouchareb était venu me voir, avec d’autres acteurs, et nous a dit: ʺJe prépare un film, ça ne va pas se faire tout de suite, vous êtes partants?ʺ Il nous a expliqué le projet. On a tous dit oui, avec Rochdy Zem, Sami Bouadjila… Peu de personnes croyaient au film. Certaines se demandaient qui étaient ces ʺquatre apaches qui vont nous faire un film sur la Seconde Guerre mondiale?ʺ(rires). On se réunissait régulièrement avec Rachid. De mon côté, je faisais beaucoup de recherches à l’Institut du monde arabe, à la bibliothèque Georges Pompidou. J’ai beaucoup appris sur l’histoire de mon père, mon grand-père... Sur les tirailleurs sénégalais, tunisiens, marocains, algériens… On était tous très investis. Car, oui, il y avait la fiction, mais on retraçait surtout une histoire réelle.   

L’aventure nous a menés à Cannes, on a été sélectionnés et on reçu un prix d’interprétation collectif. Je me souviens aussi que Rachid Bouchareb avait fait monter les marches à des anciens tirailleurs, avec leurs uniformes, leurs légions d’honneur, c’était merveilleux. Une nomination pour la Palme d’Or, on ne peut pas l’oublier. Ensuite, on a été nominés aux Oscars. Puis le film a voyagé dans le monde entier, et on a reçu de nombreux prix, ce qui nous a ouvert beaucoup de portes à tous. On était super fiers, Rachid le premier.   

Avant Indigènes, vous jouiez également dans La mentale…  

C’était le premier film écrit par mon frère, produit par Alain Goldman, réalisé par Manuel Boursinhac, sur la voyoucratie parisienne. Pendant notre vie d’adolescents, dans les quartiers, on a assisté à des scènes similaires à celles que l’on voit dans le film. À l’époque, avec Bibi (Larbi Nacéri), on avait une bande de potes, il y avait un juif, un arabe, un black et on n’a jamais eu de problèmes, encore moins aujourd’hui. On a grandi tous ensemble et c’est ce qu’on a voulu retranscrire dans le film. Aujourd’hui encore, le film marque les jeunes et les moins jeunes. Sur les réseaux sociaux, on nous demande constamment quand nous allons tourner la suite. On aimerait bien pouvoir l’écrire et le tourner. 

Chez les Naceri, le cinéma c’est une histoire de famille?  

Oui, bien sûr. Bibi, je l’ai toujours emmené avec moi, un peu partout. En Russie, notamment, où on a écrit des choses ensemble et tourné plusieurs projets. C’est d’ailleurs lui qui a écrit Go fast, Banlieue 13, La mentale…Il a la capacité d’écrire très vite, il est talentueux, c’est un vrai passionné d’histoires.   

Julian, mon fils, a tourné son premier court-métrage qui s’appelle Sans issue, il y a un an. Quand j’ai lu son scénario, j’ai décroché le téléphone, et je lui ai dit ʺOk, on y vaʺ. Il m’a demandé de jouer dedans, avec Abdel Ben Cherif, un comédien d’origine algérienne qui a joué dans Un prophète, La guerre des mondes… Certains amis lui ont prêté des caméras, des caravanes… Le tournage a duré cinq jours. Il a ensuite été présenté à Cannes. Dans une sélection qui comprenait 5 000 courts-métrage, il a été retenu parmi les 30 derniers. C’est très encourageant pour un jeune de 25 ans.  

L’année dernière, vous êtes allé à la conquête d’Hollywood. Pouvez-vous nous parler de votre expérience américaine?    

Quand j’étais aux États-Unis, j’ai joué dans  American Badass, un documentaire sur Michael Madsen, l’acteur fétiche de Tarantino. Dedans, il y a d’ailleurs Quentin Tarantino, John Travolta, Angie Everheart...C’est mon premier tournage à Los Angeles, avec le réalisateur Dominique Milano, un Français expatrié en Californie. Il a également réalisé une comédie, Cash collectors. J’ai même joué des scènes avec Michael Madsen, dans sa maison de Malibu, c’était vraiment génial. Maintenant, j’ai un manager à Los Angeles et j’ai déjà renouvelé plusieurs fois mon visa d’artiste. Enfin, j’ai un projet, une production indépendante américaine, avec un producteur belge qui vit à Los Angeles, et que j’ai rencontré lorsque j’étais en Californie. Il prépare un film à Marseille, j’aurai le rôle principal et ce sera pour très bientôt. 

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«Le film a traversé les générations. Luc Besson a même vendu certains des films à Netflix, ce qui a permis de me faire connaître un peu partout» (Photo fournie)

Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.