Ouïghours: le bras de fer se durcit entre Pékin et les Occidentaux

La polémique a enflé jeudi avec l'annonce par plusieurs acteurs et chanteurs chinois qu'ils coupaient tout lien avec Nike, Adidas, Uniqlo, Converse ou encore Calvin Klein (Photo, AFP).
La polémique a enflé jeudi avec l'annonce par plusieurs acteurs et chanteurs chinois qu'ils coupaient tout lien avec Nike, Adidas, Uniqlo, Converse ou encore Calvin Klein (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Ouïghours: le bras de fer se durcit entre Pékin et les Occidentaux

  • Plusieurs entreprises de prêt-à-porter comme le Suédois H&M, l'Américain Nike, l'Allemand Adidas ou le Japonais Uniqlo se sont engagées l'an passé à boycotter le coton du Xinjiang
  • Tant que Pékin «refusera» de donner accès au Xinjiang à la Haute Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, «la pression internationale continuera de s'accroître»

WASHINGTON: La confrontation entre la Chine et les pays occidentaux s'est accentuée vendredi au sujet du sort des musulmans ouïghours du Xinjiang, avec de nouvelles sanctions de Pékin contre des personnalités britanniques et plusieurs marques étrangères désormais plongées dans la tourmente sur le marché chinois.

«Les Etats-Unis condamnent la campagne menée par l'Etat chinois sur les réseaux sociaux, et le boycott de sociétés et consommateurs visant les entreprises, notamment américaines, européennes et japonaises, pour leur décision de ne pas utiliser» du coton «du Xinjiang en raison du travail forcé», a déclaré à la presse une porte-parole de la diplomatie américaine, Jalina Porter, apportant le «soutien» de Washington à ces marques.

Selon des études publiées par des instituts américain et australien, réfutées par Pékin, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des «camps» au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, et certains soumis à du «travail forcé», notamment dans des champs de coton. Washington estime que la répression de cette minorité musulmane constitue un «génocide».

Plusieurs entreprises de prêt-à-porter comme le Suédois H&M, l'Américain Nike, l'Allemand Adidas ou le Japonais Uniqlo se sont engagées l'an passé à boycotter le coton du Xinjiang -- une région qui représente près d'un cinquième de la production mondiale et fournit de nombreux géants de l'habillement.

Crise diplomatique

Les communiqués de ces entreprises sont opportunément réapparus cette semaine sur le réseau social chinois Weibo, déclenchant une polémique. Signe d'une possible intervention de l'exécutif chinois, c'est la Ligue de la jeunesse communiste, affiliée au parti au pouvoir, qui a lancé les hostilités.

Première entreprise visée, H&M avait déjà vu mercredi ses produits retirés des principaux sites chinois de vente en ligne. Ses magasins restent toutefois ouverts.

Le Premier ministre suédois Stefan Löfven a apporté vendredi son soutien au numéro deux mondial de l'habillement, qui fait plus de 5% de son chiffre d'affaires en Chine. «C'est très bien quand les entreprises prennent leurs responsabilités sur les conditions de travail des salariés partout dans le monde», a-t-il déclaré.

La polémique a enflé jeudi avec l'annonce par plusieurs acteurs et chanteurs chinois qu'ils coupaient tout lien avec Nike, Adidas, Uniqlo, Converse ou encore Calvin Klein, dont ils ou elles étaient les ambassadeurs.

Mais au-delà de cette polémique, le bras de fer a pris l'allure d'une crise diplomatique au sujet des Ouïghours, principalement musulmans et parlant une langue turcique, qui représentent un peu moins de la moitié des 25 millions d'habitants du Xinjiang.

«Atteintes grossières»

Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont imposé lundi des sanctions coordonnées contre des dirigeants passés ou actuels de cette région où Pékin impose depuis quelques années une surveillance policière drastique, officiellement en réponse à des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes ouïghours.

La Chine, qui assure que les «camps» dénoncés par les Occidentaux sont des «centres de formation professionnelle» destinés éloigner la population de l'extrémisme, a répliqué en sanctionnant d'abord dix personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen. Toutes sont accusées «de propager des mensonges» en s'appuyant sur des études que la Chine estime biaisées.

Vendredi, Pékin a étendu ses sanctions à neuf Britanniques, dont des parlementaires de haut rang, ainsi que quatre entités. Sur la liste noire chinoise figurent désormais la Commission des droits de l'Homme du Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson, ainsi que l'ancien chef de cette formation, Iain Duncan Smith.

Londres, avec qui les tensions ne cessent de s'accumuler sur des sujets comme la 5G ou Hong Kong, n'a pas tardé à réagir.

Les Britanniques visés par ces sanctions jouent un «rôle vital» pour dénoncer «les atteintes grossières» aux droits humains, a estimé Boris Johnson.

Son ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, a annoncé la convocation de l'ambassadeur chinois pour «lui expliquer en termes très clairs la position» de Londres.

Tant que Pékin «refusera» de donner accès au Xinjiang à la Haute Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet, a-t-il averti, «la pression internationale continuera de s'accroître».

Une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a toutefois accusé les Occidentaux d'être à l'origine des hostilités. La Chine ne peut «traiter avec eux que d'une manière qu'ils comprennent et dont ils se souviennent», a-t-elle estimé.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.