La rébellion chez Goldman Sachs, reflet d'un surmenage attisé par la pandémie

Le bâtiment de Goldman Sachs, à New York (Photo, AFP).
Le bâtiment de Goldman Sachs, à New York (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 mars 2021

La rébellion chez Goldman Sachs, reflet d'un surmenage attisé par la pandémie

  • La révolte de jeunes banquiers de Goldman Sachs contre les semaines de 100 heures met en lumière les conditions de travail difficiles de nombreux établissements financiers en temps de Covid
  • Beaucoup de cols blancs se sont identifiés à ces jeunes de la finance, qui subissent des journées interminables ponctuées de multiples réunions sur Zoom

NEW YORK: La révolte de jeunes banquiers de Goldman Sachs contre les semaines de 100 heures va au-delà des critiques envers une firme connue pour son âpreté, mettant en lumière les conditions de travail difficiles de nombreux établissements financiers en temps de Covid.

Les complaintes d'une élite grassement rémunérée ont parfois été tournées en dérision dans un pays où le chômage a explosé, où la reprise exclut encore des millions de personnes et aux risques auxquels s'exposent ceux ne pouvant pas travailler à domicile, comme les soignants ou les employés de supermarchés.

Mais beaucoup de cols blancs se sont identifiés à ces jeunes de la finance, qui subissent des journées interminables ponctuées de multiples réunions sur Zoom.

Les griefs exprimés par les jeunes banquiers « reflètent un problème plus large », estime Kevin Delaney, sociologue à Temple University. « Les gens ont le sentiment que les frontières entre le travail, les loisirs et la vie se sont évaporées ».

Dans un document largement relayé sur les réseaux sociaux, treize analystes fraîchement embauchés par Goldman Sachs expliquent que leur santé mentale et physique s'est considérablement dégradée.

« A un moment, je ne mangeais pas, je ne me douchais pas, je ne faisais rien d'autre que travailler du matin jusqu'après minuit », y raconte l'un d'entre eux. 

Pour éviter les « burn-out », la nouvelle patronne de la banque Citigroup, Jane Fraser, a banni cette semaine les réunions vidéo le vendredi et incité ses salariés à prendre des vacances. Elle-même prendra quelques jours fin mars pour revenir « avec un cerveau plus frais », a-t-elle assuré. 

Le PDG de Goldman Sachs, David Solomon, a, lui, promis d'apporter des renforts aux jeunes analystes et de mieux faire respecter la règle bannissant le travail le samedi. Une politique théoriquement en place depuis plusieurs années.

Frustration

Bûcher jusque tard dans la nuit n'est pas inhabituel chez Goldman Sachs, explique un salarié entré dans l'établissement il y a près de trois ans et souhaitant garder l'anonymat. 

« Quand on prend un boulot en banque d'investissement, on sait à quoi s'attendre », affirme-t-il. Et avec l'expérience, les horaires se réduisent. 

Mais pour les premières années en télétravail, « il n'y a pas eu de formation en personne, ils ne peuvent pas aller vite fait demander un conseil à un supérieur, il n'y a pas la camaraderie », reconnait-il.

La « frustration » a été aussi alimentée, selon lui, par le fait que Goldman Sachs n'a pas forcément offert aux jeunes analystes en télétravail les mêmes petits avantages que d'autres géants de Wall Street, comme le remboursement des dîners ou des ordinateurs.

Qu'il s'agisse des banques, des cabinets de conseil ou d'avocats, les recruteurs sont toujours très clairs avec les candidats sur l'intensité du travail qui les attend, affirme Paul McDonald, de l'agence de recrutement Robert Half. 

Mais il ne faut pas oublier que les derniers arrivés « ont terminé l'université en ligne, n'ont pas pu avoir leur traditionnelle cérémonie de diplômes et sont entrés dans l'entreprise en télétravail », remarque-t-il. 

Nouvelle génération

Certes, ils font partie d'une nouvelle génération à qui on a appris à « lever la main » et « à se faire entendre », relève le spécialiste des ressources humaines. De nombreux managers « prennent cela comme une remise en question de leur autorité mais ils veulent en fait juste participer, comprendre les règles du jeu et avoir voix au chapitre ». 

La pandémie et la pression pour embaucher plus de femmes et de personnes issues des minorités permettra peut-être de faire évoluer les règles.

Il est essentiel que les grandes entreprises « montrent l'exemple », estime Jennifer Moss, une chroniqueuse qui a étudié de près la montée d'un surmenage « institutionnalisé » parmi les employés. 

Des annonces comme celles de Citigroup sont « un bon début », remarque-t-elle : il ne suffit pas de proposer des solutions de bien-être comme des applications de yoga, les mesures doivent venir d'en haut.

De nombreuses entreprises se préparent aussi à être plus flexibles sur l'organisation de travail.

Faire bouger les choses « sera compliqué » dans les banques d'investissement, souligne toutefois Kevin Delaney, sociologue à Temple University.

Les banquiers doivent répondre à des clients répartis sur tous les fuseaux horaires.

Surtout, le principal objectif reste d'y « faire de l'argent », un but « sans fin », remarque Delaney. Les bonus dépendent encore largement des profits ramenés à l'entreprise. 


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com